AGF

AGF « DELAYONMYPILLOW » (Mixer / Toolbox)

Morceau unique de 20 minutes, Delay… est construit comme une prise son de corridors. Un couloir de vent où voix et sons se faufilent dans des jeux de matières. Mélodies étirées sur la trame d'un rituel ambient. Dans les couloirs d’un grand hôtel, entre ciel et terre, nous rencontrons d’étranges personnages, des couples passionnés. Des chambres viennent des brides de conversations et des répliques de vieux films en noir et blanc. AGF, micro en main, travaille l'écho de cet environnement molletonné couleur pourpre et scintillant de dorures usées. La moquette murale lui compte les anecdotes, les rideaux se font reflet de visages oubliés. AGF propose la musique, à vous d’en imaginer l’histoire..

DOCKNUKE.COM

DOCKNUKE.COM « Vaseline Windmills » (Rice and Beans / Chica Chic)

L’énervé du bocal Otto V.S. se déguise en Docknuke.com pour vociférer sur l’ennemi Bush. Pochette paramilitaire, statut de la Liberté en miette, il prend en otage les breakbeats furieux pour les transformer en musique de résistance anti politique américaine. Les rythmiques tombent en piquet dans une surenchère de filtres. La drill’n’bass claque comme des mines personnelles sur des relances hardcore. Résonnant comme un freestyle scandé à la frontière de territoires occupés, ce maxi, aussi stupéfiant qu’épuisant, est nourri de promesses de vengeance. Entre guerre et guerilla, Bush est dans la merde… Encore une réussite que l’on doit aux infatigables activistes underground du Beta Miami Crew.

BILL WELLS

BILL WELLS W/ GUESTS « Pick Up Sticks » (Leaf /Chronowax)

Bill Wells s’enferme en studio avec Stefan Schneider de To Rococo Rot, la tromboniste Annie Whitehead et Barbara Morgenstern . Attend cinq jours et écoute. « Pick Up Sticks » s'évade entre Velvet lunaire et les harmonies luxurieuses de Tarwater, les sonorités restent dans l’air comme des bulles filant dans les rues berlinoises. Filatures virtuelles, Bill Wells et ses compagnons de route proposent une promenade fiction aux atmosphères crépusculaires. Mélancolie aux reflets éblouissants, fascinante rhétorique minimale, la musique interfère collages ambiants, jazz cotonneux et post-rock maquillé. Un jam unique en apesanteur..

GROUPGRIS

GROUPGRIS « TOPS SHOKS, SOUVENIRS » (WWILKO / Mangedisque)
De la polka dégoupillée dans un fatras de breakbeats loufoques, Eminem épinglé par les Jakass sur le mur des pitreries, euro-dance et country bootleeguées comme on prépare un vol à l'étalage… Avec ses fastes punk'n'roll et ses dérives 8bits, ses apparats alternatifs et ses plans garage, Groupgris déboule avec son attirail de malfrat granulaire. Chahutant le casting incendiaire des hits electro, torturant la matière musicale à l’image de Tigerbeat6 ou Rephlex, Orion écorche sur les infrabasses d’un breakbeat de ferronnier ses désirs dévastateurs. Résultat : « Tops Shoks , Souvenirs.. » arme fatale et ludique pour rendre définitivement fou les aficionados de ses prestations détonantes avec KHIMA France sous le nom de KAP BAMBINO.. Impeccable danse aux accords déviants

O.LAMM & SUTEKH

O.LAMM & SUTEKH « Six residua » (Active Suspension)
Paysages sonores étranges, bancals et dansants, ce split single « Six Residua » donne le ton de cette scène au Carrefour d’influences. O.Lamm et Sutekh donnent toute la mesure de leur talent respectif dans cet exercice de remix. Références noise et minimalisme de rigueur,. Ils s'efforcent de garder cette lumière minimal tech rarement aussi bien utilisée auparavant dans les recoins de cette face expérimentale, ils éclairent la situation sous un angle parfois énigmatique avant de nous projeter dans un univers musical au goût mêlé de beauté pop et de shoegazing inachevé. Patchwrok épique (le second morceau faisant plus de 20 minutes), entre les guitares scintillantes de Boo Radleys, les effets aquatiques de The Orb et le groove ripé d’Isolé, les deux protagonistes n’oublient jamais le côté ludique de leur recherche. Une réussite.