GANGPOL & MIT

GANGPOL & MIT « THE hopelessly sad story of the hideous end of the world » (Wwilko / chica-chic)
Voix synthétisées au vocoder de manière juvénile, ours brun et limace à tête de corbeau,
le nouveau Gangpol annonce la fin du monde mais dans une apothéose réunissant Tex Avery et Pierrot lunaire.. Périple poétique composé d’une electro-pop atmosphérique alliant la ritournelle obsédante enfantine et gimmicks Gangpolien, la musique fragile de Gangpol s’articule comme une berceuse triste colorisée de gimmicks de hits dance ou de références aux icônes préadolescente de la J-pop japonaises. . Titillant la fibre nostalgique, sa musique nous accroche sur sa typographique scintillante des années Polux, nous convint par l'oisiveté enivrante de son univers.. « Un peu classique pour du Gangpol » me direz-vous .. Oui, mais voilà des jolies mélodies idéales en

DEPTH AFFECT

DEPTH AFFECT « Arche-Lymb » (Autres Directions / La Baleine)

Ambiances feutrées, tweaking bleep et rythmique hip-hop, l l’équipe Depth Affect joue de tous ses charmes pour mieux abattre ses atouts, mariant breakbeat abstrait et alchimie electronica, scratches hip-hop et tentations crunck. Un jeu d’équilibriste dangereux mais réussi avec brio. Car « Arche-Lymb » convint rapidement. Dès la ritournelle sonnante en introduction, ils montrent la maturité, ne craignant pas de se frotter au slam vocal de Cyne ou d’Alias d’Anticon, ni de se brûler les ailes sur de rayonnantes mélodies pop. A l’image de leur univers pictural electro rêveur, il y a dans la musique de Depth Affect des connivences avec les breakbeats de Prefuse 73 et les traitements de Fennesz, les mousselines aériennes de Boards of Canada et les beats disparates d’Antipop Consortium, les nappes contemplatives de Murcof et l’efficacité pop du clan Tactel Para one. Une belle réussite, pour un disque promis à revenir souvent sur la platine

KEITH FULLERTON WHITMAN - RAINIER LERICOLAIS

KEITH FULLERTON WHITMAN
On a connu tout d’abord Keith Fullerton Whitman, énervé, amoureux du break sous le nom de Hrvatski, avec son impeccable album sur Planet Mu. Jeune chien fou sans oeillères, il grillait les cartes mères de ses laptop pour confectionner une musique ripée sur laquelle on dansait de traviole. Depuis nous avions découvert un homme plus calme, apaisé sous une multitudes de drones et de couches harmoniques. « Lisbon », enregistrement live, est justement ce genre de duvet sonore épais dans lequel on se vautre sans hésitation. Puis qui vous gratte les premières minutes passées.. La guitare pleure dans les pluging du Mac, les vertiges electro acoustique croisent les compagnons Sébastien Roux, Greg Davis… Une montée vers les nuages de trente minutes. Haut très haut avant de retomber sur le sol. Le nez dans la terre, et les insectes.
« Lisbon » (Kranky / Differ-ant)




RAINIER LERICOLAIS
C’est beau comme la première minute après un gros sanglot. Le moment où l’on comprend que cela ira forcément mieux demain.. A cette minute là, la musique de Rainier s’invite grésille dans les cordes d’un piano et d’une guitare acoustique. Musique de film mais forcément sans film.. En glissant du « Coda » de Sakamoto vers les productions de Fennesz, sa musique jette des baudriers d’electronica sur ses ambiances feutrées. Voix furtives et vivantes, sonorités chaudes et collages mélancoliques, « Copie » multiplie les effets et les jeux de matières pour s’inventer un univers débordant des rues du côté de la Bastille. Sur les façades on devine en portrait de John Cage, sur des papiers à terre une invitation pour un concert d’Alva Noto. Une partition pour chorégraphe attentionné ou pour vagabond s’évaporant dans un travelling d’images domestiques.
« Copie » (E-PPT)

Album Avril

HASSLE HOUND « Limelight Cordial » (Staubgold/ La Baleine)
Décalage contrôlé , entre exil rural (les chevaux d’Anvil Stamping Stallion) et le désir de modernité, Hassle Hound impose un album pop aux dérives burlesques électroniques. « Limelight » est un univers de carton, blotti entre le studio du label Sonig et la chambre d’étudiants des délirants Wevie Stonder. Verte campagne et raisins de la bidouilles, il y a quelque chose de trompeusement intemporel dans les sonorités rustico-moderne, les samples de bières pression, des banjos imprégnées des mélodies de Stereolab, des soundtracks de Midnight Cowboy ou encore du travail d’ Ennio Morricone. Le groupe griffonne avec malice la bande son d’une journée dans les vastes prairies, copiées/collées sur les murs du studio d’enregistrement. Entre travaux post-rock et collages electronica, l’univers est un subtil télescopage passant des nappes jouées à l’harmonica au coin du feu à la soul urbaine électronique. Une abstract pop radiographiée pour dormir à la belle étoile dans son salon.. Superbe


BILL COREY « Greatest Tits » (Weme / Toolbox)
« Artist, performer, entertainer, comedian, actor, philosopher, commentator, representative, spiritual médium ». Sacré CV, beau spécimen.. En couverture « Parental Guaranteed Offensive et immature ». Bill Corey ! Un cas , sans espoir de retour.. à la normale. Joyeux bric à brac de mélodies disjonctées plongées dans une baignoire d'acide, « Greatest Tits » décline dans un lexique de l’espace les lignes e-beat, le phrasé d’un hip-hop sous codéine, les effets démoniaques d’un dub sous LSD, les breakbeats de Rephlex, les love song transgéniques jouées au Bontempi et les acapella trafiqués au Kaos pad. Bill Corey, le maître de cérémonie d’un comité de défonce du weekender bruxellois. L’équipe de Weme Records (sous label de Mewe Le disque, il fallait y penser) s'amuse, crie, boit, danse sur un 808 State mixé avec la ligne de basse de Liaisons Dangereuses, avant de s’affaler hilare en écoutant une reprise lo-fi d’Otto Von Schirac par Beck lors d’une soirée trop arrosée… Imaginez le travail.


CLARK « Throttle Furniture » (Warp)
Chris Clark abandonne le « Chris » mais ne change en rien ses habitudes musicales. Beats saturés à bloc, petites comptines musicales sur fond de chuintements électroniques, steppes eighties jazzy et artillerie lourde drum’n’bass, il mixe son amour pour les tempos froissés et son goût pour les fréquences scintillantes, dope ses mélodies d’un groove impeccable ou surprend par des bouillonnements crépitant dans les flames breakcore. Un maxi de fine gueule cassée, tout à tour entertaineur lunaire et aventurier revenu de maintes tempêtes..

MODESELEKTOR « THE HELLO MOM REMIXES » (Bptich Control)
Avec « Hello Mom !» , le duo Modeselektor confortait le statut de « faiseurs », flirtant entre les charts, plaisant aussi bien au public mainstream qu’à l’exigent underground , à la scène hip-hop qu’aux imperturbables électro. Cette série de remixs répond aux mêmes critères. Ouvrant l’offensive avec un Sleeparchive remix de « Dancing Box » piloté pour devenir hymne des grandes messes techno allemande, on les retrouve ensuite dans les fumées dub des studio du Chain Reaction Crew avant de se confronter à la scène anglaise sur une version grime de Silikon. Eclectique, tout en restant de haut vol..

ROY AYERS « The remixes » (bbe record)
Voilà un bel hommage… Célèbre vibraphoniste, Roy Ayers joue avec les plus grands du « West Coast Jazz », crée son propre groupe en 1970 et devient le maître incontesté en matière de Funk et d’acid jazz, avant de se laisser remixer par la fine fleur internationale.! Père de la Néo-Soul , plus de 63 albums à son actif et maintenant à son palmarès une série de maxi présentant une panoplie complète de remixes : Spinna, Mr V, Dj Marky, Pepe Bradock et Kenny Dope… Un rayon de soleil rappelant le projet Nuyourican Soul, idéal pour attendre les beaux jours et le prochain volume annonçant Matthew Herbert, Kings Of Soul, Basement Jaxx et Vikter Duplaix.

HASSLE HOUND

HASSLE HOUND « Limelight Cordial » (Staubgold/ La Baleine)

Décalage contrôlé , entre exil rural (les chevaux d’Anvil Stamping Stallion) et le désir de modernité, Hassle Hound impose un album pop aux dérives burlesques électroniques. « Limelight » est un univers de carton, blotti entre le studio du label Sonig et la chambre d’étudiants des délirants Wevie Stonder. Verte campagne et raisins de la bidouilles, il y a quelque chose de trompeusement intemporel dans les sonorités rustico-moderne, les samples de bières pression, des banjos imprégnées des mélodies de Stereolab, des soundtracks de Midnight Cowboy ou encore du travail d’ Ennio Morricone. Le groupe griffonne avec malice la bande son d’une journée dans les vastes prairies, copiées/collées sur les murs du studio d’enregistrement. Entre travaux post-rock et collages electronica, l’univers est un subtil télescopage passant des nappes jouées à l’harmonica au coin du feu à la soul urbaine électronique. Une abstract pop radiographiée pour dormir à la belle étoile dans son salon.. Superbe