MATMOS « The rose has teeth in the mouth of the beast »

MATMOS

Dernier album du duo Andrew Daniel et Martin Schmidt ! Breakbeat grésillant, jeu de batterie bancal , petit interlude de noisy electronica et efficacité booty hyper dansante, le duo surdoué enjambe les styles et les méthodes avec une facilité déconcertante. Un coup de pied dans la passivité actuelle, ici on garbure à l’expérience sans tomber dans l’imbuvable ou l’indansable. Morceaux confectionnés comme des hommages à des gens inspirant nos artificiers de l’intelligente danse music, « The rose » couine dans des enceintes en attendant Bjork après une intro en forme de danse expérimentale. Vient ensuite un jazz band fatigué s’aventurant dans une lo-fi reprise de Curtis Mayfield .. avant de plonger le tout dans un malaxeur click’n’ cuts. Même si l’on reste inconditionnel de leur précédent opus, « the rose » n’en est pas moins enivrant

« The rose has teeth in the mouth of the beast » (Matador)

DROP THE LIME vs Syrup Girls

DROP THE LIME vs Syrup Girls « Shotgun wedding Volume 4» (Violent Turd/Differ-ant)

Drop the Lime s’évade, en compagnie de Syrup Girls, des terres de sécheresses breakcore pour une virée dans les spirales Grime. Sans pour autant se calmer. Jouant à fond la carte d’un grime aux odeurs d’essence, et de bière locale des pubs de Bronx’in’beat , l’animal mixe les tubes du genre avec les effets caverneux revendiquées par Vex’D, l’efficacité de légende de Dizzee Rascal ou encore le légendaire Shy FX. Même punition du côté de Syrup ! Même promesse de suées poisseuses, sirènes d’alertes et vocaux bastards… Mix idéal hystérisant les foules fadas de bassline

DROP THE LIME « shot shot the arts ep » (tigerbeat 6 / differ-ant)
Le revival super-tonique du « break it it’s a cut » avec ses voix raclées et son slang du Bronx’in’beat ! Drop The Lime est de retour pour nous inviter tout ce petit monde à la collation finale. Fin du festin pur sang commencé l’année passée. Reprise de quelques morceaux de son album en version pétillantre hardcore, le jeune homme arrose l’assistance d’un bain d'huile.. Résultat tout le monde est calmé et réclame le break. Et c’est là que tout le talent de the Drop se confirme. Après s’être imposé comme la force noire d’un grime-core sec pour dealers de déluges sonores exubérants, il calme le ton, reprend son souffle et exporte ses déchaînements fiévreux dans les salons pop new-wave. Le tout en chanson. Surprise !

DÄLEK « Streets all Amped »

DÄLEK « Streets all Amped » (Ad Noiseam / differ-ant)

Un jour Dälek défrayera la chronique. Un jour sombre. Un jour de Kao où les buldings s’effriteront comme des jeux de cartes sur des samples de My Bloody Valentine et des loops profondes comme du Techno Animal. Dälek joue dans la pénombre, nourrit sa musique de poussières métalliques, de flash-backs de sang-froid où s’entrechoquent El-P, Cannibal Ox, Public Enemy, 2nd Gen, Swans, Anticon et Moonshake. Une connexion spirituelle, quasi mystique, dans son echo et ses stridences, avec la force noire des racines de notre croûte terrestre. Cadrant dans un décor de chansons surexposées, de thèmes électroniques et de dissonances shoegazing, Dälek assomme par sa vision d’un hip-hop inspiré, brillant, rampant entre raisonnances roots et bruitisme revendicateur. Un grand groupe que l’on se réjouit de trouver sur le label sans œillère Ad Noiseam ..