Album Avril

KOMORI « convul C.K » (Rolax)
Se laissant la liberté de piller aussi bien dans les discographies du label Rephlex que les liquid-jams de Phoenecia, Komori est un artiste attachant aussi pertinent dans ses batifolages ludiques que ses expérimentations sous « L’emprise ». Car « Convul C.K» est un disque du cœur, des tripes et de l’esprit. Se baladant entre électronica empoisonnée, grésillements pathologiques, electro cramé et minimal step-break, il joue, essaye, se lance tout en passion. Contours rugueux de ses rencontres avec le crew Schematic (que l’on retrouve aux remixs), tonalités primaires de l’acid house et les mélodies de drugs-boys, on pourrait aussi bien lui associer comme camarade de fortune Team Doyobi que de Plasticman, Luke Vibert qu’Aphex. Un maxi véritablement vivant loin de normes chirurgicales du genre. Courageux et nécessaire dans cette période de vaches plus que maigres..

SINCABEZA « Edit sur passage avant fin ou montée d’instrument » (distile record)
Second album pour ce trio de Bordeau, grippant guitare et crachant refrains dans la caisse claire de la batterie. L’éthique sans fioritures inutile miroitant sur des rythmiques griffées pure souches, les lignes de basses ricochant sur des rythmiques toujours sur la brèche, cet album instrumental s’invite à la scène vivace française menée par Papier Tigre ou Chevreuil, tout en conservant son originalité. Car le son ici ne se veut pas agressif, vaguant plus vers des références jazz qu’à l’esprit punk, préférant les liens sonores millémétriques de Tortoise à la fougue.. Des compositions complexes, chargées de petits détails qui entraîne dans une écoute attentionnée.

VARIOUS ARTISTS « KAMIKAZE CLUB 04 / 05 » (Peace off)
Peace Off nous remet le couvert avec une grande louche de cocktails moloteufs drum’n’hardcore. Mixant valeurs sûres et contremarques pillées dans les bacs jungle, la turbine tourne en sur-régime sur les dancefloors allumés. Sur la pression de scores mis en boucle, entre déflagrations et ritournelles 4/4, les artistes au rendez-vous appuient là où ça fait mal, sculptent un breakbeat extrême plongé dans une baignoire d'acide, mélange breakcore et phat beats scratchés dans une sulfureuse déflagration. Dos à dos sur les deux derniers volumes, Electric Kettle, Kos, Math Head, Enduser, Parasite, Droon, Sickboy, Noize Creator, Mr Kill et naturellement l’infatigable boss Rotator..

SINCABEZA & CRACK UND ULTRA ECZEMA

SINCABEZA « Edit sur passage avant fin ou montée d’instrument » (distile record)
Second album pour ce trio de Bordeau, grippant guitare et crachant refrains dans la caisse claire de la batterie. L’éthique sans fioritures inutile miroitant sur des rythmiques griffées pure souches, les lignes de basses ricochant sur des rythmiques toujours sur la brèche, cet album instrumental s’invite à la scène vivace française menée par Papier Tigre ou Chevreuil, tout en conservant son originalité. Car le son ici ne se veut pas agressif, vaguant plus vers des références jazz qu’à l’esprit punk, préférant les liens sonores millémétriques de Tortoise à la fougue.. Des compositions complexes, chargées de petits détails qui entraîne dans une écoute attentionnée.


CRACK UND ULTRA ECZEMA
Poteau-punk à géométrie mutant, le groupe strasbourgeois se la ramène avec leurs compositions bruyantes et flamboyantes. Subversive, curieuse, lancinante ou cinglante, la musique de Crack, trouve sa force noire dans une hybridation aux contours mutants. Entre les cavalcades bruitistes de Sonic Youth, les basses tribales de Moonshake, les voix sifflantes comme un écho à Pj Harvey, les guitares crépitant comme un hommage aux Faithealers. On retrouve ici cette impeccable veine sombre des années Too pure, comblée de fougue et de surprise.. Un plaisir certain .. maintenant, reste à savoir si le groupe existe toujours !
« What do you think you think ? » (Tes fesses records)





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SECRET MOMMY



SECRET MOMMY « Plays » (Ache / Chica-chic)
« Une langue de sottises électroniques brisées» voilà comment définit Andy Dixon son nouvel album. À la différence de la rigidité technique de ces travaux précédents (« Very Rec » créé entièrement des enregistrements des centres de loisirs, ou d' « Hawaï 5.0 »,à base de samples tropicaux), Secret Mommy, figure de proue du label canadien Ache, opte pour la griffe foutraque d’une jam perpétuelle imaginée dans le but de l'album électronique anti-électronique. Exempt de tous bruits synthétiques, ceux sont les cordes du piano et des guitares ; les rougeurs du saxophones et de la trompette qui donnent à cet album sa chaleur "classique ". Entre énergie naturelle et fantômes de Boo Radleys, les ambiances se frottent dans un subtil télescopage entre la reconstruction électronique et l'ambre du bois. A la croisée des chemins, entre la blouse blanche de Matmos et le grand bazar de SUN OK PAPI K.O, la smash pop de Creation et l’auberge espagnole Sonig, « Plays » est un album qui dépassera les modes et les méthodes pour se bonifier avec le temps.

A&E

A&E
Le couple « æ » s’est trouvé contraint de changer de nom.. après une obscure attaque de Autechre, s’appropriant cette concaténation représentant l’amour, Andew et Emiko se présentent désormais sous « A & E ». Un changement sans incidence sur leur musique, toujours aussi positivement éclairée et joueuse. Chant japonais traditionnel, guitare aux accords jazz, influences punk jouées sur un tambour hawaien, le duo griffonne avec malice la bande son d’une journée de grand soleil, intemporel, flottant entre travaux post-punk et collages gameboys, télescopages vaudous et musique populaire , rytmiques jungle et ambiances salon.. Pizzicato Five versus Tigerbeat 6, Mouse on Mars versus Gentle People. Un très beau disque sorti sur Sonig, label incontestablement indispensable…
« Oi ! » (Sonig / Chica-chic)