BLEVIN BLECTUM

Blectum vient d'une famille de musiciens, et elle a étudié le violon
pendant sa jeunesse. Au Mills College, elle a collaboré avec Kevin
Blechdom pour former Blectum De Blechdom, une performance en duo
electro. En 2001, Blectum De Blechdom a remporté un Prix de
distinction pour la musique numérique au Prix Ars Electronica. Peu
après, le duo se séparent.

L'heure est au funambulisme musicale pour Blevin Blectum. Alors que son
duo avec sa complice Kevin Blechdom renaît de ces cendres (en 2001,
Blectum De Blechdom a remporté un Prix de distinction pour la musique
numérique au Prix Ars Electronica.) Blevin revient avec un nouvel album
solo après quatre ans de silence. Hybride, exigeant, animalier..
Influencée par ses récentes études en médecine vétérinaire ? « Gular
Flutter » étant un cri anti-stress d'oiseaux.. Pourquoi pas.. mais
avant tout un plaisir jouissif de remettre de l'abrasif ou d'inoculer
un venin loufoque dans un paysage musical électronique assoupi. Des
collages de bruits de volatiles, une fête foraine perdue dans les
détours de samples enregistrés dans une rave-fantôme. Instinctif et
inventif sur des rythmiques breakbeat vacillantes , l'album a la
gigote, un élastique musical gonflé de panache ! Un joyeux chantier
entre Matmos, Ergo Phizmiz et Olamm

BLEVIN BLECTUM. « GULAR FLUTTER » (AAGOO)

Utagawa Hiroshige

Utagawa Hiroshige, 'Suido Bridge and Surugadai', Japan, AD 1857

THE SIGHT BELOW

Cela commence par un hommage à la flopée ambient nacrée dans les diodes
de l'electronique gonflée d'une rythmique 4/4. Doux mélange de
crépitements désordonnés et d'ondulations aquatiques, parfois traversé
de discrets scintillements numériques, « Glider » mélange les guitares
de Slowdive avec des influences marquées pour les productions de
Wolfgang Voigt (aka Gas). Une lettre non identifié de Seattle qui
pourrait fort bien venir directement des bureaux de Kompakt.. L'ombre
du boss de Cologne affole les partitions de « Our » ou « Life's
Fading Light» avant de laisser place aux feuilles d'automne ambiant de
« Further Away» ou « Already there » accompagnée de drones de guitares
soyeux. Enfin « Nowhere », paysage lunaire, rappelle certains travaux
de David Sylvian notamment « Ember Glance ». Des références
crépitantes dont il faudra se délester pour découvrir sa réelle
personnalité.


THE SIGHT BELOW « Glider » (Ghostly International)

ANDREA PARKER

Troisième épisode de la «Nobody's Perfect ». Sur les traces des
productions précédente , ce single marche le long de sentiers déjà
balisés entre IDM infectée d'electro ou dirty warehouse styles, à la
fois froids et bruts comme ceux de certaines références de Detroit ou
les comptines acides des premiers disques d'Autechre. Si l'ensemble est
colorié de nappes soyeuses qui réchauffent l'atmosphère, c'est bien une
version « dark electro » que l'on nous propose ici. Andrea Parker et
ses amis soufflent le chaud et le froid sans jamais vaciller vers la
simplicité auditive. Radical  et cinglant !

ANDREA PARKER / TOUCHIN' BASS – « Nobody's Perfect Three »
(Touchin 'Bass )

TUJIKO NORIKO , LAWRENCE ENGLISH, JOHN CHANTLER

Pour « From Tokyo to Naiagara », Tujiko Noriko proposait une promenade
fiction aux atmosphères crépusculaires. Mélancolie quotidienne projetée
sur le bitume mouillé, nomades intra-muros expatriés dans les fjords de
Leila.. Plusieurs albums de collaboration, un album de campagne sur
Mego, on retrouve Tujiko en compagnie de LAWRENCE ENGLISH, JOHN
CHANTLER pour un album confectionné par e-mail. Mais point
d'interférences ni de ruptures de liaison numérique. Ensemble, ils
signent ainsi un album dont la production polie n'est pas sans évoquer
la rigueur du couple AGF et Vladislav Delay. La voix de Tujiko
s'immisce dans les interférences minimalisme pop, les collages ambiants
aigre-douce, les influences acoustiques cotonneuses et les exigences
d'une electronica maquillée. Une combinaison qu'ils ont souhaité
résolument posée sur un nuage, pour au final un équilibre trop parfait.
Quelques petites bourrasques et giboulées de grêlons auraient vivifier
nos sens..


TUJIKO NORIKO , LAWRENCE ENGLISH, JOHN CHANTLER « Ü » (room 40)

dDAMAGE

La rythmique claque sur un scratch sévère, l'électro slam se répand sur
un parterre de b-boys en goguette, les frangins de dDamage se
nourrissent d'acid house et de fougue punk, de comics et de jus
d'extraterrestres. Une boulimie qui a pu donner le vertige. Le drug
hip-hop flashé d'orages clubbing devenant étouffe chrétien d'une tablée
aiguisée aux orgies gargantuesques. Car devant une telle débauche
d'énergie, mieux vaut avoir commencé son régime vitaminé hivernale.. La
fureur semble mise au placard et la bonne humeur brodée sur le drapeau
d'apparat. Rusé comme le petit renard, les frères Hanak conserve leur
marque de fabrique, mais ne se répètent pas . Bombes à danser, ils
délocalisent leur vacarme électronique et s'envoient en l'air dans une
chorégraphie où l'on devine les danseuses de Miami-bass, les fans de
Modeselektor et d'Apparat, Vicnet compagnon de bringue ou encore Mr
Oizo et Altern 8 poussant au portillon du home-studio.. Attention le
titre est trompeur « 100 % festif », pour preuve se dernier titre, où
ils prennent un plaisir jouissif à plastiquer le dancefloor en ranimant
les momies de Revolting Cocks

dDAMAGE « 100 % HATE » (Tigerbass)

MR OIZO

« Une langue de sottises électroniques brisées» voilà comment définit
son travail Mr Secret Mommy. Mr Oizo pourrait reprendre cette
définition.. Sans se soucier d'aucun formatage (ce n'est pas une
nouveauté), Quentin Dupieux explose les frontières entre les genres,
dans un costume de Mark Bell, dessiné par Pierre la Police et taillé
par Otto Von Schirach.. Avec ce farfelus, fou du roi de l'équipe Ed
BAnger, on passe d'un breakbeat grésillant, poisseux et bancal à de
petits interludes riches en sonorités disjonctées. Les rythmiques se
déstructurent en permanence, s'exposant sans cesse aux cuts accidentés
et discordant aux accès punk funk. Extrêmement complexe , Oizo
dédramatise avec son slogan « Vous êtes des animaux.. vous allez
crever ». Dans un joyeux bric-à-brac de sueur et de skaï usé, de
percussions disco et de cocktails affreux-disiaque, de fougue freak et
de panache rave 90', s'entrechoquent de plus des invités de taille :
LFO , Mr Flash et Carmen Castro

MR OIZO « POSITIF » (Ed Banger)