Wevie Stonder

C'est un peu comme une ballade en poney dans une campagne recolorisée
après une soirée arrosée "à la beer". Ils connaissent que trop bien le
terroir .. Un peu le garde champêtre du coin, avec nez en trompette et
compositions nées dans un pâturage caressé par la lumière du club
monté dans la cour de la ferme. Mélange d'audace et d'inconsistance, de
"je m'en foutisme" bienvenue et de superficialité déconcertante, Wevie
Stonder est un leurre infiltré de chez Skam. Le contre-pied des
cérébraux de Gescom.. Un folklore déglingué articulé comme une émission
de radio. Une bande-son désinvolte pour vacanciers tombés sur une drôle
de fréquence.. . Ces drôles d'Anglais font une sorte de cabaret
saugrenu fanfaronnant des comptines pour cavaliers allumés..
Electronica burlesque, breakbeat pour freak cowboys ,
électro-acoustique téléphonée , ils misent sur un chant en écho
joyeusement accablant et des accélérations subites et manipulées. De la
cadence, des blagues sonores, un chaos mélodieux,.. Hassle Hound sous
acides. Les Monty Pythons de l'électronique

Wevie Stonder "The bucket" (Cack records)

ALVA NOTO

DJ OLIVE

"Triage" pourrait bien ressemblé à une invitation au voyage dans le
monde du silence. Le morceau s'étend en toute majesté sur tout
l'album. Près d'une d'heure. Annonçant la couleur "This is a sleeping
pill. Please listen quietly", Dj Olive fait usage de quelques ricochets
électroniques, de guitares, de moog et d'une harpe.Produit pour le
compte d'une installation dans le cadre de la "Whitney Biennial" et
bénéficiant du conseil avisé de Christian Fennesz à la production,
cette longue plage se veut volontiers méditative et dépouillée, une
dérive sonore vers un monde forcément horizontal et intrigant. Un
ailleurs auditif et apaisant perturbé par des apparitions acoustiques
improvisées. Désarticulé certes, et pourtant inexorablement,
"Triage" mène vers un infaillible dispositif dans lequel David Sylvian
(installation "Ember Glance", réalisée en collaboration avec Russell
Mills) Steve Jansen et Richard Barbieri sont à l'honneur.

DJ OLIVE "Triage" (Room40)

Sélection de Wanker

Mr Swkeee from France a fait une petite sélection des disques de sa semaine...

Luke Vibert - sparky is a retard


Daniel Savio - Machine Against Rage

LUKE'S ANGER

Aucun doute, Luke est très probablement tombé dans un bain d'acid quand
il était petit, comme en témoigne cet album. Amorcé il y a quelque mois
avec des maxis repérés sur le label Tigerbass, petit frangin voué au
dancefloor du Tigerbeats de Kid606, l'invasion de Sanger est en
marche.. La rythmique claque sur des distorsions issues d'une Roland TB
303, l'électro se répand sur disque dur home-ghetto , les gimmicks old
school à gogo se la racontent au croisement de la techno estampillée
Berlin et de la nu-skool brekbeat des lascars de Freestyler. Un
véritable ode au son qui fit les beaux jours du Summer Of Love et à la
festivité clubarde. Ce qui aurait assez facilement pu se transformer en
mauvaise farce indigeste… Au contraire. Car même si l'on se plait à
écouter cet album en pièces détachées, il se dégage de ces morceaux une
volonté ludique. L'exercice du séquençage est effectué ici sans
surcharge d'effet. Une version « light » appréciable, tant l'exercice
est coutumier actuellement.

LUKE'S ANGER 'FUNK OF THE RURAL NEVERNESS' (TIGERBEATS/ TIGERBASS)

SYNTHEME

Syntheme, ancien collaborateur Global Goon (alias Louise Wood) après
avoir sorti un maxi sur WéMè Records revient sur Planet Mu pour une
cavalcade acide à dos d'une vachette desséchée. Rave acid funk en
intro, laser disco sur "Red" notamment, c'est un come-back à la fin
des années 80s et la scène rave des années 90. Old Skool 303 et cycle
infernale d'acide bassline ! Le retour d'Orbital a été annoncé.
Syntheme propose l'album pour fêter cela.. Si 1988 a marqué le début de
la révolution dance, il faudra certainement retenir 2008 et 2009 comme
les années du "replay". En quelques mois une multitude d'albums et
maxis Acid. Depuis les beats oppressants en passant par le chant pour
une boule à facette, d'une complainte psychédélique 303 à la radicalité
techno, chaque titre est réellement une ré-interprétation convaincante.
Certes, l'innovation n'est pas de mise mais l'album se révèle immédiat
et festif. Cela lui confère d'ailleurs un charme un brun nostalgique
.. un disque riche et abordable, même loin des pistes de danses où il
pourrait avoir de petites heures de gloire.

SYNTHEME « lasers 'n ' shit » (planet mu)