Hint

Le retour de HINT.. sous le format de la "comémoration" en format
réédition sur deux CD des meilleurs titres de l'artiste augmentés de
face B de 45 t. jamais sortis en CD, de morceaux inédits et autres
raretés. Originaire  d'Angers  et  formé  en  1993,  influencé  tant 
par  la  noise que  la musique  expérimentale  et  ambient,  le  groupe
fait tourner à l'obsession la ritournelle de la boucle se
désarticulant entre rythmiques indus, guitares dissonantes, et saxos
hurlés . Jazz électronique torturé, alliage de la noirceur des
influences noise et des collages sonores rappelant aussi bien The
Young Gods que Prohibition, Hint tourne comme un disque sans fin sur
des structures répétitives lui donnant cet aspect à la fois tribal et
inquiétant. Aigu piquant les yeux, guitare ripant la gorge, électro
emprunté à Nine inch Nails mais projeté dans un crépitement de guitares
tremblantes devant Unsane, la musique du groupe couine, mute. Une
musicalité transversale que l'on trouvait souvent à l'époque de
Bretagne à Strasbourg, fief de nombreux groupes du genre.. Une
rétrospective intéressante pour les curieux souhaitant découvrir les
ambiances post-rock-noise de l'époque.

Hint "93-99" (Jarring Effects)

Oddateee

Le rythme lourd, les gimmiks hip-hop , l'arrivée d'Oddateee résonne
comme un sursaut d'orgueil de la scène old school. Souvent décrit comme
un des MC et performer hip-hop des plus impressionnants aperçu ces
dernières années dans l'underground américain, Ricardo Galindez alias
Oddateee nous prouve avec ce nouvel et second album, « Halfway Homeless
» que cette réputation n'est absolument pas usurpée. Son flow paie
cache, allongeant les billets sur les feutrines d'un Dj mixant hip-hop
old school east coast, musique hispano, l'electro hip-hop noisy de
NY. Avec ce nouvel album gravé dans l'impertinence de B-boys gourmands
et curieux, il chahute l'héritage de l'âge d'or de Silvah Bullet,
Gunshot, The Brotherhood ou encore Earthling ; scratchent les sonorités
actuelles sur une ligne de basse guerrière sans oublier les quelques
clins d'œil à ces amis de Dalek(venus en amis pour assister à la
production) …Oddateee réveille nos souvenirs, en craque le vernis et
les remet au centre de l'actualité musciale, en complément idéal à
notre playlist comprenant Sofa Surfers, Mike Ladd, DJ Spooky , Def Tex
ou Antipop Consortium..


Oddateee Halfway Homeless (Jarring Effects label)

Venetian Snares

On achève bien les chevaux.. alors pourquoi pas les dancefloors. Avec
Venetian, bestiole folle nourrie à la drum'n'hélium, c'est 10 milles
férus du drill'n'break qui finiront déchiquetés au pilon. Un cinquième
de la scène internationale ! Enorme broyeur à discothèque, cutant dans
un foutraque de brekbeats toute discothèque normalement constituée,
voici le Venetian de retour ! Le locataire de Planet Mu (on ne compte
plus le nombre de disque), s'invite de nouveau pour un album commençant
furax hardcore avant de présenter ("Labia") une relecture du back
catalogue d'Aphex ("Pussy Skull" également). Mais ce n'est qu'une
relative pause avant une ribambelle d'altérations sonores. Que voulez
vous.. L'énergumène Aaron boucle un morceau comme d'autres vont boire
une bière, mixant riff de basse et convulsion. Exutoire de la crise
d'angoisse , entre cauchemars et courbatures, sueur froide et chasse au
Caribou, le break cru et furieux déborde vers la ritournelle hardcore
rougi de suçons. Du bruit et de la fureur, Aaron ne craint pas l'ours
et balance dans la gueule de ce dernier, console, boîte à rythme. Quel
intérêt de rentrer dans la cage, si la bête dort ! OK.. Quel intérêt de
proposer un trentième album sur cette même idée initiale ?


Venetian Snares "Filth" (Planet mu)

GUISEPPE LELASI

Le deuxième épisode d'une série de trois . En un laps de temps bref
comme un cut de "turntablism", quelques segments et boucles ,
Giuseppe est parvenu à se forger un univers personnel, entre palmarès
de platiniste et réputation dans le domaine de la "musique
improvisée".. Mettant l'accent sur l'utilisation d'une platine vinyle
comme source de matières premières, ce maxi est un recueil accéléré de
fragments épars venant s'entrechoquer sans pour autant être bancal ou
rébarbatif. Une exhibition de bribes de matière qui tournerait entre la
discographie de Pierre Bastien et Dj Elephant Power

GUISEPPE LELASI " (another) stunt " (SchoolMap)

COMFORT

Bâti comme une chambrette au milieu de nulle part, avec de la paille
dans les chansons et des paillettes en guise d'étoiles, avec des
électrons digitaux fumés au feu de bois et des passages jazz crépitant
à la lueur du crépuscule, voilà « Sleep Talking Shared », le deuxième
album des italiens de Comfort . Un disque au charme étrange, sonnant
comme une musique électronique sans "laptop ". Regorgeant d'effets
numériques, d'interférence, la musique joue à l'équilibriste sur le
fil d'Ariane, plonge les bruissements de l'électronique d'Amon Tobin ou
Four Tet pour s'envoler rapidement vers des mélodies évanescentes d'un
BO d'un western tourné dans les Pouilles. Jeux de cordes et atmosphères
rugueuses, une batterie, une ou deux guitares, quelques samples et des
pédales d'effets, « Sleep Talking Shared » s'évapore dans des phrases
mélodiques rappelant les productions du catalogue Mosz

Comfort - Sleep Talking Shared (off / still.org)

CHRISTIAN NAUJOKS

Une surprise en ce Dimanche soir, première chaleur sur Paris.. Une
surprise signée Christian Naujoks, tombée un peu par hasard sur la
platine. Composteur de musique contemporaine, l'allemand n 'hésite pas
à confronter ses habitudes à des styles différents de lapop à
l'électronique , en passant par des items classiques. Electro pop
mentale aux ourlets de velours, chants de sirènes aux effets
psychédéliques, cet album se chevauche dans d'inventives orchestrations
rappelant le design ambient d' AGF et l'électronica folk de KIM
HIORTHY. Murmure pop et influences warpiennes, partagé entre la
satisfaction classique et la quête d'aventures non formatées, Christian
Naujoks s'invente un itinéraire bis entre Morgan Geist , Jaga Jazzist,
Steve Reich ou Terry Riley . Une musique élevée en grand air, laissant
fleurir la mélodie dans un paysage de givre. Un bucolisme du bonheur
scintillant dans les reflets électronica, résultat d'une danse de
brindilles, de gouttes d'eau.Un premier album au confluent des genres
qui séduit dès la première écoute avec des compositions simples, pour
imaginer une suite à la discographie d'Eric Satie

Christian Naujoks (Dial / Kompakt)

PIXEL

Conçu pour être la bande son de son voyage imaginaire en voiture à
travers les États-Unis, un road movie encodés dans la liste des
nationales stabilotées sur la carte .Palette de percussion
confectionnée par des éléments numériques minuscules et manipulés . Des
paysages accidentés, des crépitements bouillonnants, aux ambiances
éblouissantes avant de se métamorphoser en des flashs clignotants. Des
longs plans, circuit de nuit à la lueur des phares, avec la cassette
fatiguée reprenant les standards des BO lynchéenes. UN album pour
ballade en solitaire, en apesanteur,


PIXEL - The Drive (raster-noton)

METALYCÉE

Inclassable, « S/t » maxi sorti sur Interstellar Records était à lui
seul un concentré de toute la diversité de l'underground
post-electro-indus, mixant à la fois electronica et métal. ..
Expérimentations urbaines et guitares freeles , dealer d'ambiances
marécageuses, Metalycee mixait les styles, les méthodes et les
fonctions. De retour sur le label d'origine Mosz (tenu par Radian) ,
Armin Steiner et Nik Hummer adeptes des mégatonniques guitares
séquencées se prêtent sans peur à l'exercice du mélange des genres :
Free Jazz, drône Metal et désormais Hip Hop.. Voix marquée par la
transe chamanique , ritournelle métallique pas faite pour le
confinement, l'album devient une tournerie fascinante et
irrémédiablement sombre entre Scott Walker, Godflesh, Dalek, Young
Gods, Einsturzende Neubauten


METALYCÉE "it is not" (mosz)

MARIO MASULLO & ANDREA GABRIELE

Sound designer, artistes video et musiciens basés à Rome, Andrea et
Mario proposent une excursion entre ambient electronica et pop du grand
nord.. Car le duo se fait l'écho à Kim Hiorthoy . Ils jettent des
baudriers d'electronica sur ses mélodies feutrées et ses mélodies
jazzy. En glissant du lieu-dit dessiné par Hint vers les productions de
Vert (Sonig) et Jagga Jazzist, la musique s'habille de sonorités
chaudes ou expérimentales, accompagne des épanchements jazz. Feeling
bric-à-brac, sur la trame d'une électronica étoilée de relents pop.
Environnement molletonné bucolique et scintillant des dorures d'un
monde de lucioles, nous rencontrons d'étranges bestioles paisibles
multipliant les annonces de musique à la fibre verte. Simple, sans
innovation remarquable, un album électro-romantiques,

MARIO MASULLO & ANDREA GABRIELE - Les coleurs ne meuvent pas les
peuples (Persistencebit )

Caseyjexsmith

Trouble Books

Initialement publié dans un tirage limité de disques peints à la main,
The United Colours Of Trouble Books se raconte une nouvelle histoire
sous le format numérique et en CD.
Est ce n'est que normal, car plus qu'un objet cet album comporte avant
tout une somptueuse musique, folk électronique de montagne. On rêve de
se réveiller devant cette prairie humide de la rosée du matin, le ciel
bas, la température fraîche et le foyer principal de la maison
crépitant comme un feu d'artifice miniature. Une carte postale
naturelle peinte sur la guitare. Des drones vrombissant comme les
bourdons de la prairie. Les morceaux suivent l'évolution rapide de la
météo locale. Les vents rameutent les nuages. La pluie flagelle les
sommets rocailleux. Du vacarme à la manière de My Bloody Valentine de
"For All Our Dead Friends" à la récréation -boîte à musique- bricolée
de "Abandoned Grennhouse" , un album construit au fil de l'eau, comme
une petite source qui nous invite à lâcher prise pour se laisser
balader aux sons de ces clapotis

Trouble Books "The United Colors of Trouble Books" ( Own Records )

Ethan Rose - mail itw

Ethan Rose - mail itw

"Ethan Rose's work reflects his interests in old technologies, new sounds, and the restless exploration of musical form. Over the past ten years he has released recordings, scored films, performed internationally, created sound installations, and worked with a variety of collaborators. Drawing from his interests in musique concrete, chance operations and American minimalism, Ethan creates shifting sound environments that merge the old with the new.

His music is electronic in nature but maintains an organic quality because of his exclusive use of acoustic sound sources. Much of his recent work has centered around instruments from eras long past, including music boxes, player pianos, and carillons. However, he is interested in pulling new sounds and ideas out of these antiquated devices rather than treating them with a sense of preservation. By bringing a carefully detailed sense of arrangement to his music, Ethan’s pieces transport the close listener to a warm and unusual place."

http://www.ethanrosemusic.com

How would speak you of your work?
I would say that it is a constant development. Always growing and changing. I think that I am very interested in the materials that I work with. Much of what I do is a response to a material. Intuitive.


In each of your releases, the initial point seems to be the definition of the guideline …
Well, I am just sort of following my interests. But yes, I guess I do like to set up a boundary to work within. It creates a challenge and helps guide my work.


How feel you the place of the creativity in the world musical current
I think it is a very creative time. There are lots of different splinters of things happening everywhere, and with the advent of technology people's expressions are more available. This makes for a lot of good and perhaps a lot of bad too, but either way it is rich with opportunity.


In the way of working (software and spontaneity)
Well, I use computer software to make my music. Mostly Pro Tools. I do work with a sense of spontaneity. A lot of that I learned from working with music boxes and player pianos. I try to allow things the ability to unfold and see myself as a participant in the process.



How is influenced your work by your installations (Movements, Movements)

Installation work has been a interesting new avenue for me to explore. I like how it blurs the boundaries between mediums and allows for new methods of presentation. A lot of the installations I have done are based off compositional work. In many ways it is a more direct way for me to share some of my ideas and processes with an audience.


Most of the musicians quickly become "blasé person". Difficult to remain fans?
...

About the economic pressure in the music world, of which think of it you? For you, our liberties increase or decrease
I think that the economy of music is strange and pretty deeply imbedded in the western mind. I suppose it is has its merits and its problems. I have been thinking more about that lately. Strange world.


Think you that there is another political motivation in the creation of a group? Of a label? In the release of a disk
I think that there are so many reasons that people band together. Music and arts always seemed like a good reason to me.


Consider kept silent in the utopia, think you contribute to change the world (cultural) and in what measure?
These are hard questions. I like to make my music, and I hope the world is better for it. I don't know how this can be quantified. But the smallest things can make big differences sometimes.


What are your deepest influences
Automated Instruments, people, outdoors, books, film, cultures, many things.

SHITMAT

Lâchage d'un chien fou dans les studios d’un Babylon Rave System, Shitmat est de retour pour un double maxi !! Le sale gosse multiplie les cut and past de samples ,de beat jungle, de break breakcore et d'alternatif ragga. Radical ! En une poignée de productions revêches, il s’est imposé comme la force noire d’une jungle-core sec comme un slogan rave-olutionnaire. Bruyants les morceaux fusent dans un déluge de rythmiques enfouis dans les tréfonds des soirées 90'. Déchaînement fiévreux, drum métallique et embrasement chaotique, on plonge dans les grondements affûtés pour les contorsionnistes d’une post free party où l'on écoute en version pitchée les première compilations Jungle made in France par Volta et les tracks Rumours.

SHITMAT "One foot in th rave" (planet mu)

Israël M

Israel Martinez est un artiste sonore , né en 79, revendiquant une électronique pointilleuse, rugueuse et expérimentale. Sa musique est une collection d'insectes et de papillons de nuits. Nareah se transforme en une escapade sombre à la lueur d'une nuit sans lune. Introspectif désert nocturne dans lequel les basses crépitent comme des lucioles fondant dans la discographie de Svarte Greiner. A la levé du soleil, il plisse les yeux et se remémore les images furtives de ses voyages sans fin. Field recording, enviromental sounds, « Nareah » nous fait découvrir un homme rêveur mais inquiet sous une multitudes de drones, de couches harmoniques s’évanouissant dans des vertiges lumineux. Une descente souterraine avant une ultime montée vers les nuages comme des paysages mentaux..

Israël M - Nareah (Aagoo)

Au

L'album n'est pas sorti hier, mais l'an passé.. et alors ! jamais trop tard pour découvrir et écouter à plusieurs reprises un bon disque. C'est donc loin des manifestations marketing, que l'on découvre Au, alliance musicale commencée par une chanson en fanfare (20 personnes au chants) et se concluant une quarantaine de minutes plus tard, dans un cadre feutré d'une berceuse nostalgique. Entre Animal Collective et We're from Barcelona, c'est une une trentaine de collaborateurs qui anime cette communauté adepte de la pop asymétrique aussi bien étonnante que immédiate.. Fortement conseillée

Au "Verbs" (Records Aagoo )

LUKE VIBERT

Luke Vibert, à l'instar de Mike Paradinas, fait partie de la seconde
génération des producteurs anglais de la scène électronique.Pour Luke ,
le seul fait d'avoir enregistré sur Rephlex, Warp, Mo'Wax et Ninja
Tune, force le respect. Avec ce nouvel album sur le label japonais
Sound of speed , il s'éloigne des expériences complexes pour revenir à
l'univers cartoonesque et old-shool déjà rencontré dans son projet
Wagon Christ. A l'instar de ces dernières productions acides, Luke aime
s'approprier les règles de l'art et les exploiter dans un style tout à
fait reconnaissable. A  la manière d'un Jean-Jacques Perrey version
hip-hop, il propose un album presque entièrement synthétique,
continuant d'explorer la même veine easy-listening que dans ses
dernières productions. Il mélange breakbeats légers et samples
"head-bangers".. Soit un album en apesanteur, qui intègre avec une
fluidité imparable les trois passions de son auteur, à savoir le hip
hop, le jazz et l'électronique made in Detroit pour une ballade dans un
vaisseau spatial dans un monde de gommettes lumineuses.


LUKE VIBERT "rythm" (sound of speed)

CUVERVILLE

Cuverville vient décliner sur la longueur d'un premier 45 tours sur
leur propre label MAzout, un style qui réchauffe les âmes des
électroniciens du grand Nord. "Je pense donc je skwee" pouvons nous
lire dans la lamelle de petrole grattant le macaron. Sous infusion
techno-jazz-funk, le duo français combine breakbeats élémentaires,
caviar de basses lourdes, white funk abstrait et vicieux...De la même
façon que Mezak entre autres, ils participent à la promotion de cette
nouvelle vague blond platine. Prochaine étape, ne pas tomber malgré eux
dans une électronique qui répéte une identité acquise sous la forme
d'une banque de presets. Faire varier à longueur de disques les
compositions pour à chaque fois nous mettre dans la cour d'un nouveau
jeu . De Grut !

CUVERVILLE "SILEX FUNK / TROGLODYTES" (Mazout)

Robot Koch vs. Cerebral Vortex

Dans la brochettes des collaborations : Infinite Livez, Rustie ,
Mochipet Al Haca , Modeselektor CLP ... Made pour l'été ! A l'instar
du duo berlinois Modeseletor né de la cuisse fertile de Bpitch Control,
Robot va mettre un peu le bazar dans la playlist berlinoise. Ce maxi
aussi distordu qu'une bonne vieille ligne de basse échappée d'une TB
303, gonflé de rythmiques lourdes d'un hip hop
joyeusement tripoté avec les beats electro sales. Quoi qu'on en dise,
et même si quelques exercices sont apparus poussifs, le jouissif
cocktail prend tout son ampleur ici. Une combinaison joliment
ciselées, maniant tantôt le crépitement numérique et la saturation
grésillante dans des morceaux dubisant qui nous accompagnerons le temps
des terrasses ensoleillés.

Robot Koch vs. Cerebral Vortex " Aftershocks" ( ROBOTS DON'T SLEEP)