DDAMAGE - VARIOUS ARTISTSPlanet Mu - O LAMM

DDAMAGE « Shimmy Shimmy Blade » (Tsunami Adddiction / Discograph)
Touche à tout avide de manipulations analogiques et de collaboration en tout genre, Ddamage démolit ses breakbeats et délocalise ses harmonies grésillantes dans le vacarme électronique pour danseurs épileptiques. Brouillages 16 bits triturés dans la cabane Dj des clubs parisiens, ils paradent sur tous les dancefloors en compagnie de TTC, Tes, Crunc Tesla, Dose One, Mike Ladd ou encore les nordiques de Stacs of Stamina. Entre crunk vérolé et glitched-out tech, le duo raye au cutter les gimmicks de Modeselektor, gribouille aux marqueurs indélébiles les pochettes d’Institube, avant de débarquer dans leurs costumes de Max Man in Black de l’autre côté de l’Atlantique .. « Shimmy Shimmy Blade » se nourrit d’acid house et de fougue punk, de comics et de recettes au jus d’extraterrestres. Une boulimie qui donne le vertige, un drug hip-hop flashé d’orages clubbing étouffe chrétien d’une tablée aiguisée aux orgies gargantuesques. Car devant une telle débauche d’énergie, mieux vaut avoir l’estomac solide..
(Laurent Guérel)

VARIOUS ARTISTS « Warrior Dubz » (Planet Mu / La Baleine)
Le dub et ces dérivées grime ou breakbeat sont depuis quelques mois retournés chercher inspirations dans les méandres des soirées couillues, des souvenirs estampillées Virus ou dans les brusques bouffées de violence ragga initiées par The Bug (maître du genre). A l’image de la grime bestiale de Virus Syndicate se frottant aux pulsions vitrioles de Milanese (introduction de cette compilation), les bandes FM des stations pirates diffusent un breakbeat de temps maussade, rampant et visqueux. Grondant comme un remix des références de Digital Hardcore, crépitant comme un hommage à l’initial Moving Shadow, le breakbeat se veut l’ami de la reverbe malade. Mais voilà, à travers Andy Stott, Plasticman, Buril, Digital Mystikz, JME ou encore Spor on reconnaît les résonances de Technical Itch, Dom & Roland, Consolidated, Techno Animal, Leftfield et Grooverider.. Les basses sont lourdes, les références aussi..
(Laurent Guérel)


O LAMM « Monolith » (Active Suspension)
Nous revoilà donc bientôt à l’heure des guirlandes lumineuses, des verres de vin chaud, des bonnets rouges, des bonnes intentions et de l’exercice du top 10 annuel. Pour ma part, cette année cela sera facile ; O Lamm me facilitant la tâche. Car son « Monolith » sera toujours incontestablement en haut de la pile, Décembre venu. Voilà une mélomanie qui ravit ; se nourrissant de la lumière clubbard et des lendemains pop, se défragmentant dans une déclinaison à la fois technique et paillarde. Une sorte d’intelligent électro, ludique et virtuose, freak et pourtant tout à fait accessible. Une nouvelle définition de la « pop » ? Stereolab, Gangpol, Shonen Knife, Kid606, Hypo, Impulsion, Q Bass, Team Doyobi, Dat politics, Blevin Blectum se chahutent dans la mélodie 8bit et le breakbeat grésillant, les cuivres pompeux et l’efficacité booty hyper dansante. Un coup de pied dans la passivité actuelle, ici on garbure à l’expérience sans tomber dans l’imbuvable ou l’indansable. Olivier ! Quand tu veux pour aller boire un verre de vin chaud à la canelle
(Laurent Guérel)