Album decembre

ENCRE
« Plexus » concluait son premier album pour le label parisien Clapping music. « Plexus II » est donc le second volet pour le label norvégien Miasmah. Sortie confidentielle, ce mini-album est composée de cette unique pièce instrumentale. Comme pour en conserver sa force.. Laissant les instruments à vent respirer à poumon timide, offrant aux instruments à cordes une place de choix, Encre insuffle à cette composition aux résonances classiques une structure électronique. Travaillant sur la répétition enivrante, sur la mélancolie griffée de cliquetis automnal, « Plexus II » s’envole avec dans sa longue traîne nuageuse des intonations de Pierre Bastien, Gorecki, Wechsel Garland, Tim Hecker, Steve Reich et Adrian Klumpes .
« Plexus II » (MIASMAH/chica-chic)

DDAMAGE
Touche à tout avide de manipulations analogiques et de collaboration en tout genre, Ddamage démolit ses breakbeats et délocalise ses harmonies grésillantes dans le vacarme électronique pour danseurs épileptiques. Brouillages 16 bits triturés dans la cabane Dj des clubs parisiens, ils paradent sur tous les dancefloors en compagnie de TTC, Tes, Crunc Tesla, Dose One, Mike Ladd ou encore les nordiques de Stacs of Stamina. Entre crunk vérolé et glitched-out tech, le duo raye au cutter les gimmicks de Modeselektor, gribouille aux marqueurs indélébiles les pochettes d’Institube, avant de débarquer dans leurs costumes de Max Man in Black de l’autre côté de l’Atlantique .. « Shimmy Shimmy Blade » se nourrit d’acid house et de fougue punk, de comics et de recettes au jus d’extraterrestres. Une boulimie qui donne le vertige, un drug hip-hop flashé d’orages clubbing étouffe chrétien d’une tablée aiguisée aux orgies gargantuesques. Car devant une telle débauche d’énergie, mieux vaut avoir l’estomac solide..
« Shimmy Shimmy Blade » (Tsunami Adddiction / Discograph)

MAX TURNER
« Raconte moi le hip-hop » demanda le Petit Prince à Kool Keith.. Max Turner sautille dans ses santiags de Jesus, invente ses slams vocaux pendant ses promenades en combinaison lunaire, dessine son univers dans le bus du Puppetmastaz Tour.. Le hip-hop de Max Turner est riche et curieux, ludique et inventif, trouvant son sillon entre Black Elvis et les sonorités triturées avec Dwane Sodahberk, l’electro-beats dansée avec ses amis Felix Cubin et Christian Vogel et le blues mental de Schneider Tm. Confectionné à Stockholm, peaufiné à Barcelone, « The Purple Pro » est un album de glouton.. Digérant ses épanchements funk, gérant son feeling bric-à-brac, Max se transforme en compteur musical. Dans son univers féerique, on rencontre d’étranges bestioles aux paternités multiples : Matmos, Ultramagnetic Mcs , Jimi Tenor, Prince, Jamie Liddel, Original Hamster .. Idéal pour une ballade bucolique à regarder les grandes mouettes blanches.. Sans aucun doute !
« The Purple Pro » (Metabooty / Chica-chic)

Maeko


MAEKO
La musique de MAEKO s’écoute après l’orage. Les derniers filets d’eau s’effilochent vers le caniveau, la terre se meule pour s’inventer une nouvelle silhouette. Construit sur un trou noir avant de s’affirmer dans le calme retrouvé d’un jour sans soleil, « Géode » raconte une ballade solitaire entre terrain vague et scénographie de sous-sol, espace de vide et bocages mystérieux. C’est au milieu de nulle part. Univers de retranchement, où la musique semble avoir été absente pendant des années. De cette terre grasse et de cette brume épaisse, surgissent alors des moments vulnérables, des instantanés où s’effacent frontières, matières et identités. Une route étroite grimpant sur des collines de lucioles. Une chapelle incongrue posée là dans la lueur fatiguée de l’éclairage public. Un glacier scintillant dans la poudreuse grise. « Tout n’est qu’illusions mais rien n’est inventé », semble lancer dans un jet d’encre noir le duo sur les images d’Elroy, graphiste et troisième véritable membre du groupe. Construite de vieilles photos jaunies,forgée d’arpèges rougis au fer et de rythmes mises en abyme,la musique de Maeko surgit entre secrets et sortilèges, entre Seefeel et Pita, Earth et Pansonic. Granges noires et chorégraphie des grands arbres, les sensations se démultiplient dans les harmonies, vibrent à l'uni-son dans la clarté du crépuscule. Intense
« Géode » (TSUKU BOSHI / Chica-chic)

EGO TWISTER

EGO TWISTER

Sorti tout droit d’un jeux de plate-forme de carton pâte tremblant sous les grooves acérés gavés de 8bit, la compile « Party Ruiners vol. 1 " d’Ego Twister commence pourtant par traîner ses guêtres dans le milieu heavy Metal. Perfecto sur les os, guitare en garde-fou,tignasse légendaire et moustache au poil, Yan et ses friends jouent aux Frankenstein de l’ombre , s’aventurent dans un monde peuplé de créatures pixélisées et de pin-ups aux morphings electro particulièrement entêtantes et déjantées.. Mêlant habillement des influences aussi diverses que l’Electronica, le Hip-hop, le R&B, la Booty bass , le breakcore ou les B.O de jeux vidéos, Ego Twister joue le fou du roi ou le petit canard noir.


Pourquoi Ego Twister ?

Au départ, c’est un pur « ego trip ». Je suis un musicien (et occasionnellement selector) très peu productif, sous les pseudo d’Edmünd Prinz/Edmond Leprince. Début 2004, je me retrouve avec 6 petits morceaux entre pop et electronica. Ce ne sont pas des chefs d’œuvre, mais pour une fois ils me plaisent et comme je suis conscient qu’aucun label ne mettra du fric dedans, je les presse en vinyl. A cette époque j’ai un boulot qui paye pas trop mal, alors j’engouffre un fric monstre là-dedans. En même temps, je rencontre des musiciens electro d’Angers (et aussi des musiciens sur le net), des ex-membres du collectif 17ans (je te raconte ça un peu plus bas). Nous avons quelques influences en commun, mais surtout je m’en rends compte qu’une partie de leur travail (ils sont pour la plupart investis dans plusieurs projets, parfois très différents) correspond à l’univers électronique qui m’attire : des sons difficilement classables, iconoclastes, parfois bien bruyants ou étranges, mais en général ludique et festif. L’envie de sortir leur musique devient pressante ! D’autant plus qu’aucun d’eux n’a de label.

En fait, plus que la pertinence d’une direction artistique précise et vraiment dans l’air du temps, ce sont ces rencontres qui ont motivé Ego Twister a essayer d’être autre chose qu’un trip perso. Je ne suis pas toujours sûr que ma démarche soit très claire, mais en même temps, je n’ai pas besoin qu’elle le soit !

Que voulez-vous présenter et défendre ?

Très difficile de répondre. Simplement ce que nous faisons : tous les artistes d’Ego Twister ont des personnalités assez fortes et des univers très personnels. Aucun d’eux ne se reconnaît dans une « scène » bien définie du monde de l’electro actuelle. Personnellement rien ne me fait plus chier que les puristes. Les influences de chacun dépassent de loin le cadre de la musique électronique. Tous les musiciens du label ont plutôt développé leur sens musical et leur démarche en écoutant des disques chez eux, plutôt qu’en soirée ou en boite.

Et tous n’apprécient pas forcément ce que font les autres ! Je suis en fait le lien entre leurs univers, qui me touchent tous et leur rapprochement ne me semble pas incohérent.

Il me semble aussi que, bien que je sorte aujourd’hui des disques de musique électronique, nous ne défendons pas une « culture électronique ». Le choix des instruments n’est pas idéologique, mais plutôt pratique. Disons que la fin justifie les moyens. S’il y a une démarche, elle est plutôt dans le D.I.Y et le côté associatif. Nous savons que nous ne pourrons pas vivre de notre musique. Soit nous faisons avec les moyens du bord, soit on laisse tomber et on s’emmerde.

Un autre truc : beaucoup de gens (surtout dans mes connaissances évoluant dans un milieu electro-house, qui mixent en boite et tout) trouvent que mes disques sont zarbs ou extrêmes. De mon côté, j’ai vraiment l’impression de faire un truc pop. Je suis toujours un peu blessé quand les gens trouvent mes disques peu accessibles, parce que sans faire de concession sur la musique, j’ai quand même l’impression de proposer des musiques dans lesquelles les gens peuvent se plonger sans forcément avoir une culture électronique ultra-poussée. Je me trompe peut-être.

L’objet disque

Lorsque j’achète un disque, finalement je ne m’attarde pas trop sur l’objet en lui-même. Pourtant dès que j’ai voulu sortir mon 1er ep, j’ai eu envie de faire quelque chose d’un peu spécial (disque orange accompagné d’un badge). Ca me semblait évident. C’est pas du tout une stratégie commerciale, mais je me suis dit que j’aurais de toute façon un public restreint par le choix de la musique (et aussi parce que je manque cruellement d’expérience pour tout ce qui concerne la promotion), du coup autant faire quelque chose que je trouve à la fois beau, qui prolonge visuellement la musique, l’enrichisse, et qui peut par la même occasion attirer un peu l’attention. C’est aussi une réaction au mp3, bien que je suis pas contre le téléchargement : un retour à la matérialisation de la musique (ce qui finalement me pose aussi un problème personnel : je me retrouve dans l’idéologie non-marchande autour de laquelle se sont développé une foule de net labels passionnants… mais qu’est-ce que c’est chiant, un mp3).

J’ai sorti trois CDr après le 1er ep, parce que je voulais pouvoir continuer à sortir de la musique sans avoir à attendre perpète d’avoir assez d’argent. De plus, le format CDr, en édition limitée (entre 75 et 100 exemplaires) se prêtait très bien au packaging bricolé à la maison (le miniCD d’Amnésie était emballé à la main dans du carton et du gros scotch marrons : pour l’ouvrir il faut tout déchirer et c’est ce geste qui personnalise le disque – certains arrachent tout, d’autres ont préféré le garder tel quel et télécharger les mp3 / le miniCd d’Yvan&Lendl était accompagné d’un photomaton différent pour chaque copie / le CD de Kuma vs Yoo-Klid était entre deux photocopies couleurs sur plastique transparent, un truc assez joli pour pas très cher). Mais je n’ai plus trop envie de faire de CDr : ce qui me gêne c’est l’aspect très limité du tirage (il est possible que ces CDr se retrouvent bientôt intégralement en mp3 sur le site du label).

Pour le disque de Puyo Puyo : je lui avait proposer de mettre de la « moumoute » sur la rondelle centrale, mais il n’y avait pas vraiment de lien avec la musique. Ca a donné quand même l’idée du titre à Puyo, « the love & furry ep ». il a ensuite donné le titre à ses amis Petra Mrzyk et Jean-François Moriceau en leur demandant de faire une petite illustration pour le disque. Ceux-ci ne savait pas qu’on avait eu l’idée de la fourrure, mais ils ont dessiné une petite bestiole (une « micropets », d’après le titre d’un des morceaux) dont la longue queue passe au travers du trou central d’un disque : du coup, tout collait.

Pour la compile, le « Ego Twister Party Ruiners vol.1 », je n’ai finalement pas fait d’objet spécial. J’ai juste fait imprimé des rouleaux de scotch au nom de la série, pour les réutiliser sur les prochains volumes (dans l’idéal, j’aimerais pouvoir continuer cette série en sortie des tas d’artistes que je rencontre sur le net et faire une espèce d’anthologie des musiques à la fois déviante et dansante… justement celles qui gâcherait une fête de puriste house ou electro, mais qui me ferait danser moi J)). Cette compilation était pour moi plus un disque de DJ que les autres vinyl. Bien qu’il semble que ça n’intéresse pas beaucoup de DJ (le « party ruiners » semble trop bourrin pour les fans d’electro dansante, et pas assez pour la scène free).

Le choix du vinyl : C’était avant tout un choix personnel. Je n’ai pratiquement que de ça à la maison (tous styles confondus). Depuis que, gamin, le CD s’est mis à remplacer les vinyls, j’ai toujours eu l’impression de me faire baiser en en achetant un (pour tous les arguments classique : tout petite pochette, et une utilisation un peu automatique). Je suis moins radical là-dessus maintenant, mais je n’ai vraiment pas envie de faire du Cd, même pour un album. C’est vrai aussi que le vinyl reste le support de prédilection pour les formats courts, que j’affectionne particulièrement..


Le choix des artistes :

J’ai choisi de ne travailler qu’avec des amis. D’abord parce que je trouve qu’ils ont du talent, et que leur musique rejoint mon propre univers (je ne sors rien pour leur faire plaisir, il faut que l’envie soit partagée). De plus, Ego Twister n’est pas une affaire rentable, du coup il n’y a pas d’histoire de pognon ni de contrat entre moi et les artistes. Tous savent que j’y mets de ma poche. En échange de leur musique, je leur donne des disques. Puyo Puyo m’a aidé financièrement pour son ep, je lui ai donc donné plus de disque en retour qu’il peut vendre à ses concerts ou échanger avec d’autres artistes (pratique pour son émission de radio The Brain). Bref, c’est assez classique, je crois, comme façon de fonctionner.

Je suis un peu borné là-dessus : je ne demanderai pas à quelqu’un d’un peu connu (et dont j’aime la musique) de faire un disque sur Ego si ce n’est pas un ami. J’ai peut-être un peu tort mais je vais essayer de m’y tenir.


Les Poulains du label :

Edmünd Prinz : moi-même donc. Bon, un truc à ne pas répéter : je ne fais plus de musique. Grosse remise en question de ce j’ai envie de dire avec ma musique et de mes capacité techniques, blah blah blah. De toute façon, ça ne remet pas en question pour l’instant le label. Il se peut que j’y revienne un peu plus tard. Le 1er ep regroupe six vignettes entre pop et electronica, tour à tour nostalgiques ou enjouées, assez lo-fi.

Puyo Puyo (Nantes) : ma rencontre avec Puyo remonte à avant la création du label, lorsque je faisait une émission de radio avec un ami, consacrée aux musiques décalées, étranges et drôles, sans limite de genre (le RAREDMI http://raredmi.free.fr). Il nous avait contacté parce que lui-même animait the Brain avec sa compagne Eva, et que nous avions pas mal de points commun dans les musiques que nous diffusions et la façon de faire nos émissions respectives. J’ai d’ailleurs découvert beaucoup de chose en électronique déviante grâce à eux. Donc déplacement à Nantes, rencontre cool et il me présente sa musique. Après la création du label, j’ai automatiquement pensé à lui pour la deuxième sortie vinyle. Son style : karaoke 8bit lo-fi mutant. Sur le Party Ruiners, il a produit un morceau avec Rod Droïd, de Nantes également, sous le nom des Robots Musique.

Amnésie, [guÿôm] et ladyatone (Angers) : ils ont tous trois appartenus au collectif 17ans, regroupement d’activiste electro angevins qui a cessé ses activités quelque temps avant que je ne commence le label. Ils avaient sorti des compils en CDr (il fallait emmener un CD vierge dans une boutique où ils les récupéraient puis les ramenaient avec du son). J’avais passé beaucoup de temps à me regarder le nombril ou à ne m’intéresser qu’à mes disques, et je ne m’étais pas rendu compte qu’il y avait des musiciens que je trouvais excellents dans ma ville. Donc je les ai contacté, on est devenu potes, et ils ont tout de suite apprécié le projet de label. Les prochaines sorties devraient être un album ou mini-album de [guÿôm] (qui produit une sorte de rock’n’roll digital, à base de rythme plutôt lourd, de basses pesantes et d’un gros travail sur les bruits et la distorsion, tout en arrivant à y incorporer des éléments plus légers), puis un split ep d’Amnésie et Ladyatone (ils jouent souvent ensemble en live, le « redken clash » un truc festif, bruyant et distordu). La musique que je veux sortir d’Amnésie et Ladyatone ne correspond pas à leur projets principaux (ainsi Ladyatone est aussi et surtout Atone, producteur electronica sur le label Autres Direction, ou auprès du rapper Wadi dans le projet W.A. / Amnésie a plusieurs autres pseudo et groupe, et fait beaucoup de vidéo, des ciné-concerts en solo, programme des applications sur MaxMSP // enfin il joue en duo avec Atone dans le groupe ADS(r) et ont enregistré un album pour Arbouze sous ce nom / Je sais, c’est un peu compliqué). Le Redken clash, c’est vraiment leur projet le plus récréatif.

Yvan&Lendl (Suisse) : je l’ai rencontré sur le net d’abord grâce à Puyo Puyo qui le connaissait. Ayant apprécié sa musique, on a fait un miniCd puis j’ai eu plus tard l’occasion de le rencontrer. Son style… une sorte d’anti-techno, où il recycle à la fois les clichés Tek ou Gabber, avec des mélodies joyeuses et immédiates, tout en auto-dérision.

Kuma vs Yoo-Klid (Canada) : une autre rencontre internet (qui va peut-être se faire dans le monde réel puisqu’il pense passer en France bientôt). Il était proche du label japonais 19-t sur lequel il avait déjà sorti des trucs en CDr. Ayant vu un message de ma part sur leur forum, il est venu voir le site d’Ego et a pris contact et puis après on a chatté, chatté… Sa musique est un peu plus cérébrale, peut-être le truc le plus « electronica » du label, mais j’ai été séduit par ses beats cuttés et assez lourd, habillées de mélodies minimalistes et parfois assez naïves. Nous avons sorti un album CDr ensemble. Il n’est pas sur la première Party Ruiners, mais sa place est réservée sur la prochaine fournée.

Vernon Lenoir (Berlin) : Vernon est aussi une vieille connaissance Internet. A l’époque on traînait sur les mêmes forums de partages de logiciels piratés et nos goûts communs (l’absurde, le cinéma, l’easy listening, les BO et les trucs décalés en général) nous ont rapproché bien avant que j’ai l’idée de faire un label. Je vais peut-être pouvoir aller le voir à Berlin bientôt. Il produit des trucs teintés de hip hop groovy et bourrés de samples cuttés au millimètre (bien que cette veine soit plus celle d’Hip Notik), mais aussi des trucs plus influencés par l’easy listening, le métal et le satanisme grand guignol…En fait, j’aimerais lui sortir un maxi ou un album dans cet esprit. C’est aussi un grand mystificateur qui aime inventer des personnages et des histoires autour de ses morceaux. Comme je ne peux pas encore lui faire de disque et que de nombreux labels ont refusé ses morceaux (bien qu’intéressé), je vais prochainement faire avec lui la 1er sortie mp3 du label : ce n’est pas ce que je souhaite développer, mais on ne veut pas que ces morceaux passent à la trappe sans que personne n’ait pu les écouter.

Debmaster : allez, encore une rencontre soulseek ! Il commençait tout juste à faire du son quand on s’est mis à chatter, et finalement j’ai pu faire écouter ses morceaux aux gars d’Hip Notik, qui lui sortent son 1er album en décembre ou janvier (un truc dans une veine electro hip hop, avec pleins de featuring de rappers américains, australiens et français). Mais Deb a fait aussi beaucoup de son dansant débile, à l’image du morceau qui figure sur le Party Ruiners. Il a eu l’occasion de collaborer avec Yvan&Lendl pour l’émission de webradio de ce dernier, La Youtze, et j’aimerais pouvoir sortir un split bien déjanté de ces deux-là. A noter : Debmaster débarque de sa picardie natale et vient de s’installer à Angers J


La scène locale :

Il y a vraiment peu de place pour se qu’on fait à Angers. On est encore trop « petits » (et pas assez pro) pour la SMAC locale. Impossible de mixer de l’electronique un peu chelou dans les bars du coin (… je vais me remettre un peu au funk et à la disco, histoire de remplir les caisses !). La salle qui nous a soutenu ici, c’est l’Etincelle : c’est une salle associative très petite, plutôt spécialisée dans le punk et ses variantes mais qui est très ouverte aux autres styles et aux démarches associatives. Le problème c’est que l’image de lieu de réunion anarchiste joue un peu en sa défaveur. Mais c’est pour l’instant le seul lieu où nous pouvons jouer de temps en temps (et avec plaisir).

Il y a Angers une scène electro-house qui marche bien dans les bars, les boites et qui organise ses soirées (comme partout). Il y aussi une scène tek free machin-chose (comme partout). Et puis quelques gros groupes comme la Phaze ou Vendas Novas, qui sont signés à l’extérieur.

Sinon, il me semble que les deux seuls asso autour d’une alternative electronique sont Ego Twister et Hip Notik (des potes, ils me doivent tout, les petits cons. D’ailleurs ils me piquent tous mes artistes). Il y a bien sûr d’autres musiciens mais ils ne se font pas vraiment connaître ou ne semble pas se regrouper comme nous le faisons (en tout cas je suis pas au courant – à part Ab Stru qui vient de lancer son label, la Outch, pour s’autoproduire ; on s’est rencontré et on se refile des tuyaux). Résultat, le rapprochement avec d’autres asso ne se fait pas autour du style musical mais de la démarche. Aujourd’hui il y a une petite coalition entre les labels Ego truc, Hip Notik, Keben (métal/rock barré) et la distro La Belle Dame Sans Merci (electronica, folk, noise, punk, rock, experimental ect…). Nous organisons des après-midi distro dans mon appart chaque mois, pour faire découvrir nos prods, mais on a bien sûr du mal à rameuter les foules.

Bref, on est loin d’avoir fait notre trou ici.

Contact :

email : yan@egotwister.com
http://www.egotwister.com

DDAMAGE - VARIOUS ARTISTSPlanet Mu - O LAMM

DDAMAGE « Shimmy Shimmy Blade » (Tsunami Adddiction / Discograph)
Touche à tout avide de manipulations analogiques et de collaboration en tout genre, Ddamage démolit ses breakbeats et délocalise ses harmonies grésillantes dans le vacarme électronique pour danseurs épileptiques. Brouillages 16 bits triturés dans la cabane Dj des clubs parisiens, ils paradent sur tous les dancefloors en compagnie de TTC, Tes, Crunc Tesla, Dose One, Mike Ladd ou encore les nordiques de Stacs of Stamina. Entre crunk vérolé et glitched-out tech, le duo raye au cutter les gimmicks de Modeselektor, gribouille aux marqueurs indélébiles les pochettes d’Institube, avant de débarquer dans leurs costumes de Max Man in Black de l’autre côté de l’Atlantique .. « Shimmy Shimmy Blade » se nourrit d’acid house et de fougue punk, de comics et de recettes au jus d’extraterrestres. Une boulimie qui donne le vertige, un drug hip-hop flashé d’orages clubbing étouffe chrétien d’une tablée aiguisée aux orgies gargantuesques. Car devant une telle débauche d’énergie, mieux vaut avoir l’estomac solide..
(Laurent Guérel)

VARIOUS ARTISTS « Warrior Dubz » (Planet Mu / La Baleine)
Le dub et ces dérivées grime ou breakbeat sont depuis quelques mois retournés chercher inspirations dans les méandres des soirées couillues, des souvenirs estampillées Virus ou dans les brusques bouffées de violence ragga initiées par The Bug (maître du genre). A l’image de la grime bestiale de Virus Syndicate se frottant aux pulsions vitrioles de Milanese (introduction de cette compilation), les bandes FM des stations pirates diffusent un breakbeat de temps maussade, rampant et visqueux. Grondant comme un remix des références de Digital Hardcore, crépitant comme un hommage à l’initial Moving Shadow, le breakbeat se veut l’ami de la reverbe malade. Mais voilà, à travers Andy Stott, Plasticman, Buril, Digital Mystikz, JME ou encore Spor on reconnaît les résonances de Technical Itch, Dom & Roland, Consolidated, Techno Animal, Leftfield et Grooverider.. Les basses sont lourdes, les références aussi..
(Laurent Guérel)


O LAMM « Monolith » (Active Suspension)
Nous revoilà donc bientôt à l’heure des guirlandes lumineuses, des verres de vin chaud, des bonnets rouges, des bonnes intentions et de l’exercice du top 10 annuel. Pour ma part, cette année cela sera facile ; O Lamm me facilitant la tâche. Car son « Monolith » sera toujours incontestablement en haut de la pile, Décembre venu. Voilà une mélomanie qui ravit ; se nourrissant de la lumière clubbard et des lendemains pop, se défragmentant dans une déclinaison à la fois technique et paillarde. Une sorte d’intelligent électro, ludique et virtuose, freak et pourtant tout à fait accessible. Une nouvelle définition de la « pop » ? Stereolab, Gangpol, Shonen Knife, Kid606, Hypo, Impulsion, Q Bass, Team Doyobi, Dat politics, Blevin Blectum se chahutent dans la mélodie 8bit et le breakbeat grésillant, les cuivres pompeux et l’efficacité booty hyper dansante. Un coup de pied dans la passivité actuelle, ici on garbure à l’expérience sans tomber dans l’imbuvable ou l’indansable. Olivier ! Quand tu veux pour aller boire un verre de vin chaud à la canelle
(Laurent Guérel)

DABRYE « Two/Three »

DABRYE « Two/Three » (Ghostly international / Pias)

Dabrye est présenté comme le remède pour les inconsolables, pleurant depuis l’annonce de la retraite anticipée du projet Prefuse 73 de Scott Herren. Après un album paru sur Eastern Developments (label de Scott Herren) , ce second volume semble arriver effectivement dans le timing idéal pour reprendre le relais avec en guest : Beans, Vast Aire, Doom ou encore Wildchild. Mais à la différence de Prefuse 73 peaufinant les samples, Dabrye choisit le minimalisme comme structure de son album. Basses sourdes, beats claquants, instrumentaux contagieux et variés (electro 80’, cordes de piano) l’efficacité de Two/Three est indéniable ; présentant un Dabrye droit dans ses pompes ready pour monter sur un nouveau ring..

O LAMM « Monolith » (Active Suspension)

O LAMM « Monolith » (Active Suspension)

« Monolith » sera toujours incontestablement en haut de la pile, Décembre venu. Voilà une mélomanie qui ravit ; se nourrissant de la lumière clubbard et des lendemains pop, se défragmentant dans une déclinaison à la fois technique et paillarde. Une sorte d’intelligent électro, ludique et virtuose, freak et pourtant tout à fait accessible. Une nouvelle définition de la « pop » ? Stereolab, Gangpol, Shonen Knife, Kid606, Hypo, Impulsion, Q Bass, Team Doyobi, Dat politics, Blevin Blectum se chahutent dans la mélodie 8bit et le breakbeat grésillant, les cuivres pompeux et l’efficacité booty hyper dansante. Un coup de pied dans la passivité actuelle, ici on garbure à l’expérience sans tomber dans l’imbuvable ou l’indansable. Olivier ! Quand tu veux pour aller boire un verre de vin chaud à la canelle

Various Detroit Underground

Various Detroit Underground (Detroit Underground / Neuton)

Gangsta glitch et minimal weirdness, c’est tout de même tiré à quatre épingles, que le clan Detroit IDM Underground se présente en fils (depuis 1997 tout de même )de Warp et Schematic, avec qui ils viennent de commencer une collaboration Schetroit Undermatic, inauguré par la sortie des remixs d’Otto en vinyle. Pour cette compile on retrouve quelques habitués, Richard Devine, Kero que l’on retrouve sur Bpitch, Modeselektor ; Jimmy Edgar au dernier album vite oublié, Funckarma mais aussi Phon.O de Shitkatapult et nouveau compagnon de jeu auprès des feu-Funkstörung (une rumeur..) .Break-beats dépouillés, mélodies dilatées et vocaux élastiques deviennent les matières premières d’un tracklisting imparable customisé dans les méandres de Max MSP..

GROUPGRIS / THE VERY IMPOSSIBLE PERSON

GROUPGRIS / THE VERY IMPOSSIBLE PERSON (wwilko / chica-chic)

GroupGris se faisant roi du ghetto-tech glitch booty bass et Patric Catani nickel dans le rôle du vétéran, ce split fait vrillée la tête. On se retrouve devant le couple jouant aux terroristes du dancefloor. Claquant un breakbeat roi des festivités acides, revendiquant une dance guérilla , à la frontière entre les premiers Spiral Tribe et les gimmicks des anciens Kid606, les deux compères hystérisaient les foules par des bassline incroyables, des suées poisseuses, des vocaux putassiers et 8bit de salopards !Sample gay-Fm, mauvaises manière, larcins de pièces cloutées et mécanos de blousons noir, le trip du dancefloor défoncé avec son beat malade et sa mécanique imparable. De quoi émoustiller le dancefloor et l’amie Kima..

GUŸÔM « Cacelorazo » (Ego Twister)

GUŸÔM « Cacelorazo » (Ego Twister)

Calcelorazo est un acte protestataire, un acte sociale que l’on retrouve en Argentine mais aussi du côté de Barcelone. De cette revendication populaire se faisant entendre par un ramdam de casseroles frappées lors des défilés, [Guÿôm] en retient le panache, l’exubérance, les changements de tons et de rythmes, les cascades bruitistes des extrémistes, les courses ludiques des enfants accompagnant leurs parents militants, les premières bombes lacrymaux, la charge, les courses dans les ruelles de Tex Avery, et le repos du guerrier saucisses-bières .. On trouvera dans cette farandole de breakbeats et des fumigènes noizy, de cocktails à la nitroglycérine confectionnés avec les bons conseils de dDamage, de Shitmat, V/vm Ra, Electronicat et Donna Summer ..

ENSEMBLE « Ensemble» (Fat Cat)

ENSEMBLE « Ensemble» (Fat Cat)

Il pleut un crachin pop sur les textures en équilibre d’Olivier Alary. Alors apparaît dans la scintillement des gouttes Chan Marshall (Cat Power), des souvenirs de références 4AD ou Création… Après un premier album en 2000 sur Rephlex, puis un remix pour Bjork, Olivier s’est retiré dans les grandes herbes d’une clairière, se laissant happer peu à peu dans un lit de mousse fripé comme un vieux matelas fatigué. Là, au milieu de nul part, oublié de ces congénères, la tête à la cime des arbres, sa musique s’invita alors comme une compagne fragile, douce et envoûtante. Délicate musique du vent, virevoltant entre emprunts classiques et jeux de matières fuzziènnes, maturités folk-pop et expériences micro-electronique, « Ensemble » se découvre comme un ondée de lumière. Ebloui, on devine les silhouettes de Leafcutter John, Red House Painthers, Wunder, Sanso-Xtro, The Field Mice ou encore celle Fennesz . On ferme les yeux alors et l’on rencontre Mileece, Lou Barlow ou encore Camille Claverie, invitées de choix.. Un album lumineux, réinventant les règles des classic-tracks, où l’on aime prendre son temps.

Various Planet Mu « SACRED SYMBOLS OF MU »

Various Planet Mu « SACRED SYMBOLS OF MU » (Planet mu / LA baleine),

Centième référence pour Planet Mu sous la forme logique d’une compilation regroupant les artistes maison élevés aux breakbeat jungle, habitués des bidouillages de la scène Braindance ou dealers de basses vrombissantes grime. Entre mélodies simples et textures rêches, effets dancefloors acid ou ambiances electro-organiques, toute la panoplie maison est citée : Venetian Snares, Leafcutter John, Luke Vibert, Vex’D, Mu-ziq, Jega, Chevron, Shitmat. Sauf nos représentants nationaux Ddamage, Subjex manquant à l’appel, dommage !. Les amateurs de la schizophrénie rythmique habituelle risquent d’être quelques peu frustrés, les amoureux de recherches sonores également. En effet, sans véritable fil conducteur, on passe de Shitmat biberonné au ragga-core aux jeux de matières de Mileece sans cligner de l’œil.. Les vingt-quatre titres passés, « Sacred Symbols » se conclut comme un catalogue des « Coming soon » avec en toile de fond une certaine nostalgie sonores pour les 90’. Ou serait ce de la lassitude ?

RAINIER LERICOLAIS « Copie » (E-PPT)

RAINIER LERICOLAIS

C’est beau comme la première minute après un gros sanglot. Le moment où l’on comprend que cela ira forcément mieux demain.. A cette minute là, la musique de Rainier s’invite grésille dans les cordes d’un piano et d’une guitare acoustique. Musique de film mais forcément sans film.. Sa musique jette des baudriers d’electronica sur ses ambiances feutrées. En glissant du « Coda » de Sakamoto vers les productions de Fennesz, sa musique se pâme d’une écriture d’orfèvre mélancolique, s’habille de sonorités chaudes ou expérimentales, accompagne des voix furtives et vivantes. Un piano, deux ou trois samples de guitares discrètes, quelques pédales d’effets, « Copie » sonne comme une profession de foie dépouillée de ses accessoires de pacotille, dévoile les tourments et les bonheurs de l’auteur, suscite des émotions proches à celles découvertes lors des premières écoutes de Wunder ou de John Cage. Multipliant les effets et les jeux de matières, la musique fragile compose une complainte douce et envoûtante, montrant peu à peu sa complexité entre structures rythmiques minimalistes et programmation informatique de pointe, ses emprunts classiques et exigences conceptuelles. Le terrain de jeu d’une partition pour chorégraphe attentionné et les plans séquences d’un travelling domestique.
« Copie » (E-PPT)

LITHOPS « Queries » (Sonig / Chica chic)

LITHOPS

Lithops, Plantes-cailloux ou Cailloux-vivants. Regroupant des compositions effectuées entre 95-99, on retrouve ici tout le talent de Jan St Werner membre de Mouse on Mars. Entre le vertige de la danse des grands arbres, les ambiances marabout, les boucles dub et la pop digitalisée, on perd l’équilibre dans un parterre de basses sourdes brouillées de tics sonores. Energie naturelle et frissons d’une sincérité musicale, il s’invente son univers entre batifolages ludiques et expérimentations chirurgicales. Se baladant entre polka numérique, grésillements pathologiques, soulful brokedown et minimal disco-break, « Queris» est un disque sans ronds de jambe. Jan joue, essaye, se lance dans l’action, y laissant les contours rugueux, les tonalités primaires, les humeurs du jour... On y croise alors aussi bien Microstoria que Dj Elephant Power, Greg Davis que Dat Politics, Donna Summer que naturellement Mouse on Mars. Un album véritablement vivant et honnête.
« Queries » (Sonig / Chica chic)

MATMOS « The rose has teeth in the mouth of the beast »

MATMOS

Dernier album du duo Andrew Daniel et Martin Schmidt ! Breakbeat grésillant, jeu de batterie bancal , petit interlude de noisy electronica et efficacité booty hyper dansante, le duo surdoué enjambe les styles et les méthodes avec une facilité déconcertante. Un coup de pied dans la passivité actuelle, ici on garbure à l’expérience sans tomber dans l’imbuvable ou l’indansable. Morceaux confectionnés comme des hommages à des gens inspirant nos artificiers de l’intelligente danse music, « The rose » couine dans des enceintes en attendant Bjork après une intro en forme de danse expérimentale. Vient ensuite un jazz band fatigué s’aventurant dans une lo-fi reprise de Curtis Mayfield .. avant de plonger le tout dans un malaxeur click’n’ cuts. Même si l’on reste inconditionnel de leur précédent opus, « the rose » n’en est pas moins enivrant

« The rose has teeth in the mouth of the beast » (Matador)

DROP THE LIME vs Syrup Girls

DROP THE LIME vs Syrup Girls « Shotgun wedding Volume 4» (Violent Turd/Differ-ant)

Drop the Lime s’évade, en compagnie de Syrup Girls, des terres de sécheresses breakcore pour une virée dans les spirales Grime. Sans pour autant se calmer. Jouant à fond la carte d’un grime aux odeurs d’essence, et de bière locale des pubs de Bronx’in’beat , l’animal mixe les tubes du genre avec les effets caverneux revendiquées par Vex’D, l’efficacité de légende de Dizzee Rascal ou encore le légendaire Shy FX. Même punition du côté de Syrup ! Même promesse de suées poisseuses, sirènes d’alertes et vocaux bastards… Mix idéal hystérisant les foules fadas de bassline

DROP THE LIME « shot shot the arts ep » (tigerbeat 6 / differ-ant)
Le revival super-tonique du « break it it’s a cut » avec ses voix raclées et son slang du Bronx’in’beat ! Drop The Lime est de retour pour nous inviter tout ce petit monde à la collation finale. Fin du festin pur sang commencé l’année passée. Reprise de quelques morceaux de son album en version pétillantre hardcore, le jeune homme arrose l’assistance d’un bain d'huile.. Résultat tout le monde est calmé et réclame le break. Et c’est là que tout le talent de the Drop se confirme. Après s’être imposé comme la force noire d’un grime-core sec pour dealers de déluges sonores exubérants, il calme le ton, reprend son souffle et exporte ses déchaînements fiévreux dans les salons pop new-wave. Le tout en chanson. Surprise !

DÄLEK « Streets all Amped »

DÄLEK « Streets all Amped » (Ad Noiseam / differ-ant)

Un jour Dälek défrayera la chronique. Un jour sombre. Un jour de Kao où les buldings s’effriteront comme des jeux de cartes sur des samples de My Bloody Valentine et des loops profondes comme du Techno Animal. Dälek joue dans la pénombre, nourrit sa musique de poussières métalliques, de flash-backs de sang-froid où s’entrechoquent El-P, Cannibal Ox, Public Enemy, 2nd Gen, Swans, Anticon et Moonshake. Une connexion spirituelle, quasi mystique, dans son echo et ses stridences, avec la force noire des racines de notre croûte terrestre. Cadrant dans un décor de chansons surexposées, de thèmes électroniques et de dissonances shoegazing, Dälek assomme par sa vision d’un hip-hop inspiré, brillant, rampant entre raisonnances roots et bruitisme revendicateur. Un grand groupe que l’on se réjouit de trouver sur le label sans œillère Ad Noiseam ..

HYPO & EDH «The correct Use of pets »

HYPO & EDH «The correct Use of pets » (Active suspension)
Rien ne manque dans « The correct use of pets », nouvelle production d’Hypo dont la réputation n’est plus à faire. Rien donc ! Ni les fulgurances libertaires ni les références pop. Encore moins l’humour champêtre et la maturité électronique. Dès l’intro de « Plastic Bag » le ton est donné. Les habiles lignes shoegazer s’insèrent dans le phrasé fluide d’Emmanuelle de Héricourt rappelant Laetitia de Stereolab. Appuyé par le poids d’une rythmique bubble-gum pop ou laissant libre cours aux expressions débridées d’un easy listening pour animalerie exotique, le duo batifole dans le pollen. Entre travaux post-rock et collages electro, son univers est un subtil télescopage. Jeu d’électronica vintage virevoltant entre deux marées pop au sucre ou new-wave, break lunaire caqueté par les paons, beat ricochant sous les sabots d’un troupeau d’ânes, Hypo et EDH imposent avec succès leurs harmonies rayonnantes entre Pram, Cornelius, His Name is Alive, DMX Krew et V/VM..

VARIOUS : BIBIMBAP VOL 1 / 2

VARIOUS : BIBIMBAP VOL 1 / 2 (Bibimbap / Chica-chic)
Premiers volumes d’une série de cinq 45 tours pour le jeune label Bibimbap de musique "déviante et normale". Ça grince. Ça rote. Ça dérape. Ça larsene. Ça crépite. Ça vit,. Ça chante « chient ». Ça déambule "rockabody machine bands".Ça chantonne sur une pop music électronique contestataire et joyeuse. Ça finit par des mélodies électronica ébréchées. Sensible et rude, malléable et sans concession, c’est le souffle du punk, les usages lo-fi, le galop d’une bestiole à trois tête écoutant à la fois AGF, Sonic Youth, Wolf Eyes, Hearts of Darknesses, Xiu Xiu, The Lepers et les Ici Paris (groupe féminin punk début 80). Impec’.. En attendant les prochaines volumes on apprendra par cœur donc le nom des groupes : I Like El Cabo De Gata , Eufaula Pook Y Cedre Es Normal, Crack und ultra eczema et Le Sport..

DEPTH AFFECT « Arche-Lymb »

DEPTH AFFECT « Arche-Lymb » (Autres Directions / La Baleine)
Ambiances feutrées, tweaking bleep et rythmique hip-hop, les compositions de l’équipe Depth Affect joue de tous ses charmes pour mieux abattre ses atouts, mariant breakbeat abstrait et alchimie electronica, scratches hip-hop et tentations crunck. Un jeu d’équilibriste dangereux mais réussi avec brio. Car « Arche-Lymb » convint rapidement. Dès la ritournelle sonnante en introduction, ils montrent leur maturité, ne craignant pas de se frotter au slam vocal de Cyne ou d’Alias d’Anticon, ni de se brûler les ailes sur de rayonnantes mélodies pop. A l’image de leur univers pictural electro rêveur, il y a dans la musique de Depth Affect des connivences avec les breakbeats de Prefuse 73 et les traitements de Fennesz, les mousselines aériennes de Boards of Canada et les beats disparates d’Antipop Consortium, les nappes contemplatives de Murcof et l’efficacité pop du clan Tactel Para one. Une belle réussite, pour un disque promis à revenir souvent sur la platine

GANGPOL & MIT

GANGPOL & MIT « THE hopelessly sad story of the hideous end of the world » (Wwilko / chica-chic)
Voix synthétisées au vocoder de manière juvénile, ours brun et limace à tête de corbeau,
le nouveau Gangpol annonce la fin du monde mais dans une apothéose réunissant Tex Avery et Pierrot lunaire.. Périple poétique composé d’une electro-pop atmosphérique alliant la ritournelle obsédante enfantine et gimmicks Gangpolien, la musique fragile de Gangpol s’articule comme une berceuse triste colorisée de gimmicks de hits dance ou de références aux icônes préadolescente de la J-pop japonaises. . Titillant la fibre nostalgique, sa musique nous accroche sur sa typographique scintillante des années Polux, nous convint par l'oisiveté enivrante de son univers.. « Un peu classique pour du Gangpol » me direz-vous .. Oui, mais voilà des jolies mélodies idéales en

DEPTH AFFECT

DEPTH AFFECT « Arche-Lymb » (Autres Directions / La Baleine)

Ambiances feutrées, tweaking bleep et rythmique hip-hop, l l’équipe Depth Affect joue de tous ses charmes pour mieux abattre ses atouts, mariant breakbeat abstrait et alchimie electronica, scratches hip-hop et tentations crunck. Un jeu d’équilibriste dangereux mais réussi avec brio. Car « Arche-Lymb » convint rapidement. Dès la ritournelle sonnante en introduction, ils montrent la maturité, ne craignant pas de se frotter au slam vocal de Cyne ou d’Alias d’Anticon, ni de se brûler les ailes sur de rayonnantes mélodies pop. A l’image de leur univers pictural electro rêveur, il y a dans la musique de Depth Affect des connivences avec les breakbeats de Prefuse 73 et les traitements de Fennesz, les mousselines aériennes de Boards of Canada et les beats disparates d’Antipop Consortium, les nappes contemplatives de Murcof et l’efficacité pop du clan Tactel Para one. Une belle réussite, pour un disque promis à revenir souvent sur la platine

KEITH FULLERTON WHITMAN - RAINIER LERICOLAIS

KEITH FULLERTON WHITMAN
On a connu tout d’abord Keith Fullerton Whitman, énervé, amoureux du break sous le nom de Hrvatski, avec son impeccable album sur Planet Mu. Jeune chien fou sans oeillères, il grillait les cartes mères de ses laptop pour confectionner une musique ripée sur laquelle on dansait de traviole. Depuis nous avions découvert un homme plus calme, apaisé sous une multitudes de drones et de couches harmoniques. « Lisbon », enregistrement live, est justement ce genre de duvet sonore épais dans lequel on se vautre sans hésitation. Puis qui vous gratte les premières minutes passées.. La guitare pleure dans les pluging du Mac, les vertiges electro acoustique croisent les compagnons Sébastien Roux, Greg Davis… Une montée vers les nuages de trente minutes. Haut très haut avant de retomber sur le sol. Le nez dans la terre, et les insectes.
« Lisbon » (Kranky / Differ-ant)




RAINIER LERICOLAIS
C’est beau comme la première minute après un gros sanglot. Le moment où l’on comprend que cela ira forcément mieux demain.. A cette minute là, la musique de Rainier s’invite grésille dans les cordes d’un piano et d’une guitare acoustique. Musique de film mais forcément sans film.. En glissant du « Coda » de Sakamoto vers les productions de Fennesz, sa musique jette des baudriers d’electronica sur ses ambiances feutrées. Voix furtives et vivantes, sonorités chaudes et collages mélancoliques, « Copie » multiplie les effets et les jeux de matières pour s’inventer un univers débordant des rues du côté de la Bastille. Sur les façades on devine en portrait de John Cage, sur des papiers à terre une invitation pour un concert d’Alva Noto. Une partition pour chorégraphe attentionné ou pour vagabond s’évaporant dans un travelling d’images domestiques.
« Copie » (E-PPT)

Album Avril

HASSLE HOUND « Limelight Cordial » (Staubgold/ La Baleine)
Décalage contrôlé , entre exil rural (les chevaux d’Anvil Stamping Stallion) et le désir de modernité, Hassle Hound impose un album pop aux dérives burlesques électroniques. « Limelight » est un univers de carton, blotti entre le studio du label Sonig et la chambre d’étudiants des délirants Wevie Stonder. Verte campagne et raisins de la bidouilles, il y a quelque chose de trompeusement intemporel dans les sonorités rustico-moderne, les samples de bières pression, des banjos imprégnées des mélodies de Stereolab, des soundtracks de Midnight Cowboy ou encore du travail d’ Ennio Morricone. Le groupe griffonne avec malice la bande son d’une journée dans les vastes prairies, copiées/collées sur les murs du studio d’enregistrement. Entre travaux post-rock et collages electronica, l’univers est un subtil télescopage passant des nappes jouées à l’harmonica au coin du feu à la soul urbaine électronique. Une abstract pop radiographiée pour dormir à la belle étoile dans son salon.. Superbe


BILL COREY « Greatest Tits » (Weme / Toolbox)
« Artist, performer, entertainer, comedian, actor, philosopher, commentator, representative, spiritual médium ». Sacré CV, beau spécimen.. En couverture « Parental Guaranteed Offensive et immature ». Bill Corey ! Un cas , sans espoir de retour.. à la normale. Joyeux bric à brac de mélodies disjonctées plongées dans une baignoire d'acide, « Greatest Tits » décline dans un lexique de l’espace les lignes e-beat, le phrasé d’un hip-hop sous codéine, les effets démoniaques d’un dub sous LSD, les breakbeats de Rephlex, les love song transgéniques jouées au Bontempi et les acapella trafiqués au Kaos pad. Bill Corey, le maître de cérémonie d’un comité de défonce du weekender bruxellois. L’équipe de Weme Records (sous label de Mewe Le disque, il fallait y penser) s'amuse, crie, boit, danse sur un 808 State mixé avec la ligne de basse de Liaisons Dangereuses, avant de s’affaler hilare en écoutant une reprise lo-fi d’Otto Von Schirac par Beck lors d’une soirée trop arrosée… Imaginez le travail.


CLARK « Throttle Furniture » (Warp)
Chris Clark abandonne le « Chris » mais ne change en rien ses habitudes musicales. Beats saturés à bloc, petites comptines musicales sur fond de chuintements électroniques, steppes eighties jazzy et artillerie lourde drum’n’bass, il mixe son amour pour les tempos froissés et son goût pour les fréquences scintillantes, dope ses mélodies d’un groove impeccable ou surprend par des bouillonnements crépitant dans les flames breakcore. Un maxi de fine gueule cassée, tout à tour entertaineur lunaire et aventurier revenu de maintes tempêtes..

MODESELEKTOR « THE HELLO MOM REMIXES » (Bptich Control)
Avec « Hello Mom !» , le duo Modeselektor confortait le statut de « faiseurs », flirtant entre les charts, plaisant aussi bien au public mainstream qu’à l’exigent underground , à la scène hip-hop qu’aux imperturbables électro. Cette série de remixs répond aux mêmes critères. Ouvrant l’offensive avec un Sleeparchive remix de « Dancing Box » piloté pour devenir hymne des grandes messes techno allemande, on les retrouve ensuite dans les fumées dub des studio du Chain Reaction Crew avant de se confronter à la scène anglaise sur une version grime de Silikon. Eclectique, tout en restant de haut vol..

ROY AYERS « The remixes » (bbe record)
Voilà un bel hommage… Célèbre vibraphoniste, Roy Ayers joue avec les plus grands du « West Coast Jazz », crée son propre groupe en 1970 et devient le maître incontesté en matière de Funk et d’acid jazz, avant de se laisser remixer par la fine fleur internationale.! Père de la Néo-Soul , plus de 63 albums à son actif et maintenant à son palmarès une série de maxi présentant une panoplie complète de remixes : Spinna, Mr V, Dj Marky, Pepe Bradock et Kenny Dope… Un rayon de soleil rappelant le projet Nuyourican Soul, idéal pour attendre les beaux jours et le prochain volume annonçant Matthew Herbert, Kings Of Soul, Basement Jaxx et Vikter Duplaix.

HASSLE HOUND

HASSLE HOUND « Limelight Cordial » (Staubgold/ La Baleine)

Décalage contrôlé , entre exil rural (les chevaux d’Anvil Stamping Stallion) et le désir de modernité, Hassle Hound impose un album pop aux dérives burlesques électroniques. « Limelight » est un univers de carton, blotti entre le studio du label Sonig et la chambre d’étudiants des délirants Wevie Stonder. Verte campagne et raisins de la bidouilles, il y a quelque chose de trompeusement intemporel dans les sonorités rustico-moderne, les samples de bières pression, des banjos imprégnées des mélodies de Stereolab, des soundtracks de Midnight Cowboy ou encore du travail d’ Ennio Morricone. Le groupe griffonne avec malice la bande son d’une journée dans les vastes prairies, copiées/collées sur les murs du studio d’enregistrement. Entre travaux post-rock et collages electronica, l’univers est un subtil télescopage passant des nappes jouées à l’harmonica au coin du feu à la soul urbaine électronique. Une abstract pop radiographiée pour dormir à la belle étoile dans son salon.. Superbe

MODESELEKTOR

MODESELEKTOR « THE HELLO MOM REMIXES » (Bptich Control) - 2006
Avec « Hello Mom !» , le duo Modeselektor confortait le statut de « faiseurs », flirtant entre les charts, plaisant aussi bien au public mainstream qu’à l’exigent underground , à la scène hip-hop qu’aux imperturbables électro. Cette série de remixs répond aux mêmes critères. Ouvrant l’offensive avec un Sleeparchive remix de « Dancing Box » piloté pour devenir hymne des grandes messes techno allemande, on les retrouve ensuite dans les fumées dub des studio du Chain Reaction Crew avant de se confronter à la scène anglaise sur une version grime de Silikon. Eclectique, tout en restant de haut vol..


« HELLO MOM ! » (BPITCH / PIAS) - 2005
La rythmique claque sur un scratch sévère, l’électro slam se répand sur un parterre de b-boys en goguette, le duo Modeselektor connaît les ficelles de la production pour plaire au public mainstream, au trop exigent underground qu’à la hype écoutant la hype. « Hello Mom !» grince dans les gimmicks d’une électro classique estampillée B-pitch , larcene en douceur sur une dentelle électronica ou défonce pour un trip de dancefloor. Producteurs éclectiques, ils usent leurs guêtres du côté des dancefloors plutôt soft, se la racontent au croisement du hip-hop et de l’eurocrunk, de l’electronica et de la tech estampillée Berlin.. Le duo s’envoie en l’air dans une chorégraphie où l’on devine les danseuses de Miami-bass, les fans de Funkstörung et d’Apparat, le possee TTC compagnons de bringue ou encore le Chain Reaction Crew poussant au portillon du home-studio.. Au fond, dans le canapé, Madame Bpitch sourit … « ça va cartonner »




Album Fevrier

NEXT LIFE
Plus que perfecto, plus que break « cock rock disco » (le label de Jason Forrest), plus que grunge core, Hai Nguyen Dinh et Tormod Christensen sont les nouveaux prophètes d’une magie noire. Car voilà, en trois minutes, ils semblent pouvoir mettre tout le monde d’accord. Résonnant dans les méandres du Deathmetal, s’insurgeant dans les partitions de « game music », « Electric Violence » se joue entre atmosphères graisseuses cold 8bit et ressorts de basses piqués à Fugazi. L’écho des guitares de Sup Pop, la basse élastique de Too Pure et le drumming Nintendo implacable dans ces archétypes métal, voilà un équilibre sur le fil du rasoir trépignant dans la découpe, brillant par un grain de son original, vivant loin du formatage de logiciel. « They are like vicious robots spasmodically jerking to every power chord and chugging riff. ». C’est Jason Forest qui le dit et vous pouvez le croire .
« Electric Violence ». (Cock rock disco ).


THIS MELODRAMATIC SAUNA
Du jeune dandy fasciné par Simon & Garfunkel au gentleman David Sylvian brillant dans les méandres de Rain Tree Crow, des bidouilles électroniques aux harmonies pop guitarisées, Jonathan Seilman propose une démarche musicale en crabe entre classicisme et atypisme. Et ce premier album en est sans doute le meilleur exemple. On retrouve au long de ces douzemorceaux tout un univers sensible et dépouillé. Envolées au piano et mélancolie à fleur de peau, les ambiances se frottent dans un subtil télescopage entre les arrangements de cordes et l'ambre des cuivres, les emprunts à la pop cérébral de Spoonfed Hybrid (du sous label Guernica de 4AD) et son intérêt pour les atmosphères sombres travaillées par Vincent Gallo. Poésies atmosphériques et rêves éveillés, on dérive vers un monde auditif apaisant où l’on imagine bien le fantôme de Jeff Buckley bavardant avec Davide Balula et Encre ; ou encore Philippe Poirier travaillant avec Robert Wyatt sur des reprises de Lisa Germano. Cet album apparaît alors comme la nouvelle bande son de nos jardins secrets ; sa chaleur « classique » , ses arrangements de cordes, et ce chant susurré nous invitant à faire une pause sur les mousses vertes des bords de rivière. Là où les fleurs éclosent à l’ombre…
« Et les fleurs éclosent à l’ombre » (Efferverscence)

GAZORMASS
Avec ses fastes punk'n'roll et ses dérives noize, sa force noire et ses plans dévastateurs, l’équipe de Gazormass balance un maxi modo trasho métamorphosé par l’improbable rencontre d’Alec Empire, Slipknots, Knifehandchop et Hearts of Darknesses. Le trio déboule avec leurs gueules de malfrat, se prosterne devant votre programme télé favori, jubile devant la Star Academy, envahit votre pièce, graffe vos murs, mange votre chien... Pédales fuzz et marqueurs indélébiles, carcasses de guitares et larsens de boîtes à rythmes, ils amorcent un poguo de dégénères . Sniffant les gaz des dragster des rendez-vous death-metaleux, buvant à la santé de Gérémy le recalé, le mot d’ordre est « Surenchère ». Voir leur religion. Halleluhia !
« Fuck France Germany » (Wwilko / Mange disque / Chica-chic)

PUPPETMASTAZ
Les Puppet menées par Patrick Catani ont été fondées dans les années 90 autour de Mr Maloke, taupue affublée d'un chapeau haut-de-forme originaire de Crooklyn et résidant à Berlin. Tournées indécentes , ils sont à plus de 20, refusant d’intégrer Elvis dans le crew (trop glamour !), le Gangstoy Band caracole en balançant un hiphop à l’humour goguenard et dévastateur. Se jouant des conventions stylistiques, citant Peaches, Eminem, 50 cent ou encore Gorillaz, les Puppetmastaz vous assènent un second album groovy et nonchalant. Un hip hop mâtiné d’électro, une énergie b-boy dévastatrice, tout le monde veut être amis de ces freaks marionnettes. La liste des pôtes est déjà longue : Max Turner, Gonzales, Mooky. Tous membres d’honneur ..
« Creature Shock Radio » (Vicious Circle)





MIGRATION
Bande son d’un ballet orchestré sur la façade de la gare Grand Central de New York, « Janek Schaefer » se faufile depuis la station de métro, habille de sonorités campagnardes les dorures du Hall Principal. Chuchotements d’enfants, discours radiophoniques, chants d’oiseaux, les 44 quais se couvrent de photos sans visages, les 67 voies résonnent de souvenirs orchestrales. On imagine les grandes orgues rivalisant avec les cascades de drones, les papiers gras tournoyant dans les médulleuses imaginées par Oval , les kiosques à journaux devenant puits de lumières autour duquel se dessinent les ombres d’anciens voyageurs perdus et les vols d’oiseaux aux plumes charbons ardents.. Une féerie mélodiques commençant dans les airs pour un final trouvant son énergie dans les profondeurs de basses grésillant sur la limaille de fer..
« Janek Schaefer » (Chica-chic / La Baleine)

BIBIMBAP


VARIOUS : BIBIMBAP VOL 1 / 2 (Bibimbap / Chica-chic)

Premiers volumes d’une série de cinq 45 tours pour le jeune label Bibimbap de musique "déviante et normale". Ça grince. Ça rote. Ça dérape. Ça larsene. Ça crépite. Ça vit,. Ça chante « chient ». Ça déambule "rockabody machine bands".Ça chantonne sur une pop music électronique contestataire et joyeuse. Ça finit par des mélodies électronica ébréchées. Sensible et rude, malléable et sans concession, c’est le souffle du punk, les usages lo-fi, le galop d’une bestiole à trois tête écoutant à la fois AGF, Sonic Youth, Wolf Eyes, Hearts of Darknesses, Xiu Xiu, The Lepers et les Ici Paris (groupe féminin punk début 80). Impec’.. En attendant les prochaines volumes on apprendra par cœur donc le nom des groupes : I Like El Cabo De Gata , Eufaula Pook Y Cedre Es Normal, Crack und ultra eczema et Le Sport..

THIS MELODRAMATIC SAUNA

Du jeune dandy fasciné parSimon & Garfunkelau gentleman David Sylvian brillant dans les méandres de Rain Tree Crow, des bidouilles électroniques aux harmonies pop guitarisées,Jonathan Seilman propose une démarche musicale en crabe entre classicisme et atypisme. Et ce premier album en est sans doute le meilleur exemple. On retrouve au long de ces douzemorceaux tout un universsensible et dépouillé. Envolées au piano et mélancolie à fleur de peau, les ambiances se frottent dans un subtil télescopage entre les arrangements de cordes et l'ambre des cuivres, les emprunts à la pop cérébral de Spoonfed Hybrid (du sous label Guernica de 4AD) et son intérêt pour les atmosphères sombres travaillées par Vincent Gallo. Poésies atmosphériques et rêves éveillés, on dérive vers un monde auditif apaisant où l’on imagine bien le fantôme de Jeff Buckley bavardant avec Davide Balula et Encre, et Philippe Poirier travaillant avec Robert Wyatt sur des reprises de Lisa Germano. Cet album apparaît alors comme la nouvelle bande son de nos jardins secrets ; sa chaleur « classique » , ses arrangements de cordes, et ce chant susurré nous invitant à faire une pause sur les mousses vertes des bords de rivière. Là où les fleurs éclosent à l’ombre…

THIS MELODRAMATIC SAUNA « Et les fleurs éclosent à l’ombre » (Efferverscence)

VENETIAN SNARES

VENETIAN SNARES
« Meathole » (Planet mu / La Baleine)
Les pigeons virevoltant dans le breakeat gracieux emprunté de références classiques de son dernier album 'Rossz Csillag Alatt Szuletett'.. c’est fini ! Aaron revient avec sa machette et son tablier de boucher immaculé de sang . Les oiseaux ; matière première d’une terrine dont il a le secret. Chaire plus ou moins fraîche, poils pubères et traces de lacération, donne le ton et annonce le retour de la déferlante breakcore. Point de surprise donc « Aanguish » ou « Choprite », premiers morceaux sonnant comme des nouveaux épisodes du cauchemar « Doll Doll Doll ». Il faudra attendre « Contain » et son introduction ambiante expérimentale mixant la grandiloquence de Star Wars et les effets numériques de Richard Devine pour comprendre que « Meathole » est le digne frangin de « Winter in the Belly of a snake » sorti en 2003. Aaron concocte le parfait adage entre ambiances sombres et déferlantes drum’n’bass, électronica épaisse et structures démoniaques, sans pour autant retomber dans les méandres d’une surcharge sonore. Aaron retrouve ici le juste équilibre, à l’image des « Aamelotis » impeccable jazz band grésillant sur la lime de fer, ou « Aaperture » dérapant entre des démangeaisons hardcore, violons plaintifs, basses rampantes et cithare pernicieuse. Pas de surprise donc, mais un album en haut de la pile Venetian..

UM/ ASCOLTARE

 UM/ ASCOLTARE (Tripel Records / Chica-chic)

Jean-Pierre Cofe faisant une émission sonorisé par V/VM. On aurait bien du mal à imaginer mais nos amis anglais de Tripel Records nous facilite la tâche. Avec ce beau maxi picture disque à l’ancienne (image de poissons frais d’un côté, coupe afro 70’ de l’autre) c’est la bouillabaisse qui est à l’honneur dans cette interprétation très personnelle d’Ascoltare, artiste de Cambridge et responsable du label. Collage sonore de reportages, plan-séquence surexposé, plages climatiques hybrides « Fatty parts for a good match » projette Fennesz et Pita dans les paysages inquiétants du marché aux poissons de Twin Peaks. « Mais qui va déjeuner avec Bob ? ».. Pas UM (aka Peter Gregory), ce dernier partie à la conquête de sa « Giraffe (Refined) ». Humeurs blues hip-hop agrémentées des nuisances électroniques, il chantonne entre les dérives vénéneuses et malades diffusés par Alias et les thématiques blues du premier album de Beck, les ambiances freak-organiques des Residents et l’ill’funk le plus rigoureux. Original et passionnant.


Ascoltare live

GAZORMASS

GAZORMASS « Fuck France Germany » (Wwilko / Mange disque / Chica-chic)

Avec ses fastes punk'n'roll et ses dérives noize, sa force noire et ses plans dévastateurs, l’équipe de Gazormass balance un maxi modo trasho métamorphosé par l’improbable rencontre d’Alec Empire, Slipknots, Knifehandchop et Hearts of Darknesses. Le trio déboule avec leurs gueules de malfrat, se prosterne devant votre programme télé favori, jubile devant la Star Academy, envahit votre pièce, graffe vos murs, mange votre chien... Pédales fuzz et marqueurs indélébiles, carcasses de guitares et larsens de boîtes à rythmes, ils amorcent unpoguo de dégénères . Sniffant les gaz des dragster des rendez-vous death-metaleux, buvant à la santé de Gérémy le recalé, le mot d’ordre est « Surenchère ». Voir leur religion. Halleluhia !

NEXT LIFE

Voilà une sélection pour le moins couillu pour Février. Il semblait donc tout naturel de mettre à l’honneur Next Life, duo d’Oslo pour le rapide mini album « Electric Violence ». Plus que perfecto, plus que break « cock rock disco » (le label de Jason Forrest), plus que grunge core, Hai Nguyen Dinh et Tormod Christensen sont les nouveaux prophètes d’une magie noire. Car voilà, en trois minutes, ils semblent pouvoir mettre tout le monde d’accord. Résonnant dans les méandres du Deathmetal, s’insurgeant dans les partitions de « game music », « Electric Violence » se joue entre atmosphères graisseuses cold 8bit  et ressorts de basses piqués à Fugazi. L’écho des guitares de Sup Pop, la basse élastique de Too Pure et le drumming Nintendo implacable dans ces archétypes métal, voilà un équilibre sur le fil du rasoir trépignant dans la découpe, brillant par un grain de son  original, vivant loin du formatage de logiciel. « They are like vicious robots spasmodically jerking to every power chord and chugging riff. ». C’est Jason Forest qui le dit et vous pouvez le croire ..


NEXT LIFE « Electric Violence ». (Cock rock disco )

FAZ-L

FAZ-L « 1.0 » (Invitro / La baleine)
L’appel de la forêt. A mi-chemin entre ouvrage d’ethnologie et récit d’initiation, le carnet de bord de FAZ-L s’écoute d’une traite. Album en forme de boîte-noire d’un voyage passé dans les grandes forêts, « 1.0 » est une collection de morceaux aérés d'essences électronica, où l'on oublie rapidement la simple loi de la gravité. Entre le vertige de la danse des grands arbres, les ambiances marabout, les boucles abstract hip-hop digitalisées, on glisse dans des ambiances fluides et les mousselines aériennes ; on perd l’équilibre dans un parterre de basses sourdes brouillées de tics dubesques. Energie naturelle et frissons des fantômes de chasseurs kayapos, les ambiances se frottent dans un subtil télescopage entre les arrangements électroniques et l'ambre du bois, les emprunts à l’ambient cérébral et les séances de peintures corporelles. A la croisée des chemins, entre l’album « Forest of the Echo Downs » sur Schematic, les compositions d’Hector Zazou et le projet Sandoz de Richard H Kirk (« Digital Lifeform »), « 1.0 » est un album à la chaleur "classique ", un brun nostalgique et désuet, mais qui ne pourra jamais nous faire de mal.