KEITH FULLERTON WHITMAN - RAINIER LERICOLAIS

KEITH FULLERTON WHITMAN
On a connu tout d’abord Keith Fullerton Whitman, énervé, amoureux du break sous le nom de Hrvatski, avec son impeccable album sur Planet Mu. Jeune chien fou sans oeillères, il grillait les cartes mères de ses laptop pour confectionner une musique ripée sur laquelle on dansait de traviole. Depuis nous avions découvert un homme plus calme, apaisé sous une multitudes de drones et de couches harmoniques. « Lisbon », enregistrement live, est justement ce genre de duvet sonore épais dans lequel on se vautre sans hésitation. Puis qui vous gratte les premières minutes passées.. La guitare pleure dans les pluging du Mac, les vertiges electro acoustique croisent les compagnons Sébastien Roux, Greg Davis… Une montée vers les nuages de trente minutes. Haut très haut avant de retomber sur le sol. Le nez dans la terre, et les insectes.
« Lisbon » (Kranky / Differ-ant)




RAINIER LERICOLAIS
C’est beau comme la première minute après un gros sanglot. Le moment où l’on comprend que cela ira forcément mieux demain.. A cette minute là, la musique de Rainier s’invite grésille dans les cordes d’un piano et d’une guitare acoustique. Musique de film mais forcément sans film.. En glissant du « Coda » de Sakamoto vers les productions de Fennesz, sa musique jette des baudriers d’electronica sur ses ambiances feutrées. Voix furtives et vivantes, sonorités chaudes et collages mélancoliques, « Copie » multiplie les effets et les jeux de matières pour s’inventer un univers débordant des rues du côté de la Bastille. Sur les façades on devine en portrait de John Cage, sur des papiers à terre une invitation pour un concert d’Alva Noto. Une partition pour chorégraphe attentionné ou pour vagabond s’évaporant dans un travelling d’images domestiques.
« Copie » (E-PPT)