Album Avril

HASSLE HOUND « Limelight Cordial » (Staubgold/ La Baleine)
Décalage contrôlé , entre exil rural (les chevaux d’Anvil Stamping Stallion) et le désir de modernité, Hassle Hound impose un album pop aux dérives burlesques électroniques. « Limelight » est un univers de carton, blotti entre le studio du label Sonig et la chambre d’étudiants des délirants Wevie Stonder. Verte campagne et raisins de la bidouilles, il y a quelque chose de trompeusement intemporel dans les sonorités rustico-moderne, les samples de bières pression, des banjos imprégnées des mélodies de Stereolab, des soundtracks de Midnight Cowboy ou encore du travail d’ Ennio Morricone. Le groupe griffonne avec malice la bande son d’une journée dans les vastes prairies, copiées/collées sur les murs du studio d’enregistrement. Entre travaux post-rock et collages electronica, l’univers est un subtil télescopage passant des nappes jouées à l’harmonica au coin du feu à la soul urbaine électronique. Une abstract pop radiographiée pour dormir à la belle étoile dans son salon.. Superbe


BILL COREY « Greatest Tits » (Weme / Toolbox)
« Artist, performer, entertainer, comedian, actor, philosopher, commentator, representative, spiritual médium ». Sacré CV, beau spécimen.. En couverture « Parental Guaranteed Offensive et immature ». Bill Corey ! Un cas , sans espoir de retour.. à la normale. Joyeux bric à brac de mélodies disjonctées plongées dans une baignoire d'acide, « Greatest Tits » décline dans un lexique de l’espace les lignes e-beat, le phrasé d’un hip-hop sous codéine, les effets démoniaques d’un dub sous LSD, les breakbeats de Rephlex, les love song transgéniques jouées au Bontempi et les acapella trafiqués au Kaos pad. Bill Corey, le maître de cérémonie d’un comité de défonce du weekender bruxellois. L’équipe de Weme Records (sous label de Mewe Le disque, il fallait y penser) s'amuse, crie, boit, danse sur un 808 State mixé avec la ligne de basse de Liaisons Dangereuses, avant de s’affaler hilare en écoutant une reprise lo-fi d’Otto Von Schirac par Beck lors d’une soirée trop arrosée… Imaginez le travail.


CLARK « Throttle Furniture » (Warp)
Chris Clark abandonne le « Chris » mais ne change en rien ses habitudes musicales. Beats saturés à bloc, petites comptines musicales sur fond de chuintements électroniques, steppes eighties jazzy et artillerie lourde drum’n’bass, il mixe son amour pour les tempos froissés et son goût pour les fréquences scintillantes, dope ses mélodies d’un groove impeccable ou surprend par des bouillonnements crépitant dans les flames breakcore. Un maxi de fine gueule cassée, tout à tour entertaineur lunaire et aventurier revenu de maintes tempêtes..

MODESELEKTOR « THE HELLO MOM REMIXES » (Bptich Control)
Avec « Hello Mom !» , le duo Modeselektor confortait le statut de « faiseurs », flirtant entre les charts, plaisant aussi bien au public mainstream qu’à l’exigent underground , à la scène hip-hop qu’aux imperturbables électro. Cette série de remixs répond aux mêmes critères. Ouvrant l’offensive avec un Sleeparchive remix de « Dancing Box » piloté pour devenir hymne des grandes messes techno allemande, on les retrouve ensuite dans les fumées dub des studio du Chain Reaction Crew avant de se confronter à la scène anglaise sur une version grime de Silikon. Eclectique, tout en restant de haut vol..

ROY AYERS « The remixes » (bbe record)
Voilà un bel hommage… Célèbre vibraphoniste, Roy Ayers joue avec les plus grands du « West Coast Jazz », crée son propre groupe en 1970 et devient le maître incontesté en matière de Funk et d’acid jazz, avant de se laisser remixer par la fine fleur internationale.! Père de la Néo-Soul , plus de 63 albums à son actif et maintenant à son palmarès une série de maxi présentant une panoplie complète de remixes : Spinna, Mr V, Dj Marky, Pepe Bradock et Kenny Dope… Un rayon de soleil rappelant le projet Nuyourican Soul, idéal pour attendre les beaux jours et le prochain volume annonçant Matthew Herbert, Kings Of Soul, Basement Jaxx et Vikter Duplaix.