Mars 2007

SINCABEZA « Edit sur passage avant fin ou montée d’instrument » (distile record)
Second album pour ce trio de Bordeau, grippant guitare et crachant refrains dans la caisse claire de la batterie. L’éthique sans fioritures inutile miroitant sur des rythmiques griffées pure souches, les lignes de basses ricochant sur des rythmiques toujours sur la brèche, cet album instrumental s’invite à la scène vivace française menée par Papier Tigre ou Chevreuil, tout en conservant son originalité. Car le son ici ne se veut pas agressif, vaguant plus vers des références jazz qu’à l’esprit punk, préférant les liens sonores millémétriques de Tortoise à la fougue.. Des compositions complexes, chargées de petits détails qui entraîne dans une écoute attentionnée.

VARIOUS ARTISTS « KAMIKAZE CLUB 04 / 05 » (Peace off)
Peace Off nous remet le couvert avec une grande louche de cocktails moloteufs drum’n’hardcore. Mixant valeurs sûres et contremarques pillées dans les bacs jungle, la turbine tourne en sur-régime sur les dancefloors allumés. Sur la pression de scores mis en boucle, entre déflagrations et ritournelles 4/4, les artistes au rendez-vous appuient là où ça fait mal, sculptent un breakbeat extrême plongé dans une baignoire d'acide, mélange breakcore et phat beats scratchés dans une sulfureuse déflagration. Dos à dos sur les deux derniers volumes, Electric Kettle, Kos, Math Head, Enduser, Parasite, Droon, Sickboy, Noize Creator, Mr Kill et naturellement l’infatigable boss Rotator..

KOMORI « convul C.K » (Rolax)
Se laissant la liberté de piller aussi bien dans les discographies du label Rephlex que les liquid-jams de Phoenecia, Komori est un artiste attachant aussi pertinent dans ses batifolages ludiques que ses expérimentations sous « L’emprise ». Car « Convul C.K» est un disque du cœur, des tripes et de l’esprit. Se baladant entre électronica empoisonnée, grésillements pathologiques, electro cramé et minimal step-break, il joue, essaye, se lance tout en passion. Contours rugueux de ses rencontres avec le crew Schematic (que l’on retrouve aux remixs), tonalités primaires de l’acid house et les mélodies de drugs-boys, on pourrait aussi bien lui associer comme camarade de fortune Team Doyobi que de Plasticman, Luke Vibert qu’Aphex. Un maxi véritablement vivant loin de normes chirurgicales du genre. Courageux et nécessaire dans cette période de vaches plus que maigres..