MAZK.. j'ai réécouté

Onze minutes. Il faut onze minutes à Masami Akita (Merzbow) et Zbigniew
Karkowski pour en arriver au point de saccage. Saccage du petit confort
dominicale, des petites assurances d'une musique électronique à manuel
mais sans âme. On débarque en pleine brume épaisse et opaque, un
brouillard qui pourrait bien nous foutre la pétoche lorsque l'on
connaît les deux protagonistes vivant au Japon. Les essuie-glace
fatigués cuinnent comme pour annoncer le déluge. La bourrasque ! Il
pleut une pluie sale, lourde et poisseuse, noire de parasites et de
sonorités traitées à l'éther. Les murs se fissurent sous la pression
des remous asthmatiques, le sol s'envase dans un vrombissement sonore
raide comme un I. Puis un espace vierge , où l'on découvre la solitude
nocturne, les embruns de la mer du Nord, les démangeaisons rongeant
comme autant d'érosions. Derrière l'inexorable écoulement du sable, du
temps et des crépitements sonores, c'est l'usure corporelle et morale,
les phases euphoriques accompagnées de consternations violentes.. « In
real Time » vous malaxe, vous entame, vous purifie. Un décrassage
sonore comme une rafale de vent en pleine tempête de sable. La chanson
traditionnelle de la dernière minute, vous annonce que vous êtes
repartis pour un tour.. Physique !

MAZK « In real Time » (Ytterbium)