GRIZZLY BEAR

L'album porte le nom d'une petite île inhabitée, l'île de Veckatimest
près des côtes de Cape Cod, péninsule au sud du Massachussets, à
quelques heures de voiture. Lieu étrange de plages et de marais
conjugant histoire politique et écosystème, été indien, baleines et
résidences secondaires des Kennedy, Cape Cod est le théâtre des
répétitions des surbookés Grizzly Bear, dans une maison de la
grand-mère de l'un d'eux, avant qu'ils ne reviennent à New York les
enregistrer dans une église réaménagée en studio. Surbookés, les
Grizzly Bear ? Entre les premières parties de la tournée de TV on the
Radio et la série de concerts en hommages à Paul Simon à la Brooklyn
Academy of Music avec Olu Dara, Amos Lee et Gillian Welch, entre le
side-project de Daniel Rossen, Department of Eagles, et le mini album
Friend pour lequel ils enregistrèrent des reprises de CSS, Band of
Horses et Atlas Sound, ils donnèrent un concert au Walt Disney Concert
Hall avec le Philharmonique de Los Angeles. Le parcours de Grizzly Bear
est par ailleurs un enrichessement permanent, un itinéraire bis
d'expériences et d'oeuvres pop mariant le songwriting et la couleur,
l'écho et la lumière. Veckatimest, le nouveau Grizzly Bear procure, à
ce titre, un doux vertige des sens, survolant de nuit la pointe de
Manhattan, l'Hudson River et les quartiers de Brooklyn. Du Google Earth
dolby stéréo. Sur des structures rythmiques évolutives et des harmonies
pop en mouvement, mélange enchanté de réminiscences prog et de plans
noisy, de post-folk, de doo wop et de merseybeat, Grizzly Bear crée
ainsi un autre panthéon du genre, un cran au-dessus encore du dernier
Animal Collective. Un peu comme si Dany Elfman avait été le producteur
des Beatles. 

GRIZZLY BEAR Veckatimest (Warp/Discograph)