VENETIAN SNARES

VENETIAN SNARES
« Meathole » (Planet mu / La Baleine)
Les pigeons virevoltant dans le breakeat gracieux emprunté de références classiques de son dernier album 'Rossz Csillag Alatt Szuletett'.. c’est fini ! Aaron revient avec sa machette et son tablier de boucher immaculé de sang . Les oiseaux ; matière première d’une terrine dont il a le secret. Chaire plus ou moins fraîche, poils pubères et traces de lacération, donne le ton et annonce le retour de la déferlante breakcore. Point de surprise donc « Aanguish » ou « Choprite », premiers morceaux sonnant comme des nouveaux épisodes du cauchemar « Doll Doll Doll ». Il faudra attendre « Contain » et son introduction ambiante expérimentale mixant la grandiloquence de Star Wars et les effets numériques de Richard Devine pour comprendre que « Meathole » est le digne frangin de « Winter in the Belly of a snake » sorti en 2003. Aaron concocte le parfait adage entre ambiances sombres et déferlantes drum’n’bass, électronica épaisse et structures démoniaques, sans pour autant retomber dans les méandres d’une surcharge sonore. Aaron retrouve ici le juste équilibre, à l’image des « Aamelotis » impeccable jazz band grésillant sur la lime de fer, ou « Aaperture » dérapant entre des démangeaisons hardcore, violons plaintifs, basses rampantes et cithare pernicieuse. Pas de surprise donc, mais un album en haut de la pile Venetian..

UM/ ASCOLTARE

 UM/ ASCOLTARE (Tripel Records / Chica-chic)

Jean-Pierre Cofe faisant une émission sonorisé par V/VM. On aurait bien du mal à imaginer mais nos amis anglais de Tripel Records nous facilite la tâche. Avec ce beau maxi picture disque à l’ancienne (image de poissons frais d’un côté, coupe afro 70’ de l’autre) c’est la bouillabaisse qui est à l’honneur dans cette interprétation très personnelle d’Ascoltare, artiste de Cambridge et responsable du label. Collage sonore de reportages, plan-séquence surexposé, plages climatiques hybrides « Fatty parts for a good match » projette Fennesz et Pita dans les paysages inquiétants du marché aux poissons de Twin Peaks. « Mais qui va déjeuner avec Bob ? ».. Pas UM (aka Peter Gregory), ce dernier partie à la conquête de sa « Giraffe (Refined) ». Humeurs blues hip-hop agrémentées des nuisances électroniques, il chantonne entre les dérives vénéneuses et malades diffusés par Alias et les thématiques blues du premier album de Beck, les ambiances freak-organiques des Residents et l’ill’funk le plus rigoureux. Original et passionnant.


Ascoltare live

GAZORMASS

GAZORMASS « Fuck France Germany » (Wwilko / Mange disque / Chica-chic)

Avec ses fastes punk'n'roll et ses dérives noize, sa force noire et ses plans dévastateurs, l’équipe de Gazormass balance un maxi modo trasho métamorphosé par l’improbable rencontre d’Alec Empire, Slipknots, Knifehandchop et Hearts of Darknesses. Le trio déboule avec leurs gueules de malfrat, se prosterne devant votre programme télé favori, jubile devant la Star Academy, envahit votre pièce, graffe vos murs, mange votre chien... Pédales fuzz et marqueurs indélébiles, carcasses de guitares et larsens de boîtes à rythmes, ils amorcent unpoguo de dégénères . Sniffant les gaz des dragster des rendez-vous death-metaleux, buvant à la santé de Gérémy le recalé, le mot d’ordre est « Surenchère ». Voir leur religion. Halleluhia !

NEXT LIFE

Voilà une sélection pour le moins couillu pour Février. Il semblait donc tout naturel de mettre à l’honneur Next Life, duo d’Oslo pour le rapide mini album « Electric Violence ». Plus que perfecto, plus que break « cock rock disco » (le label de Jason Forrest), plus que grunge core, Hai Nguyen Dinh et Tormod Christensen sont les nouveaux prophètes d’une magie noire. Car voilà, en trois minutes, ils semblent pouvoir mettre tout le monde d’accord. Résonnant dans les méandres du Deathmetal, s’insurgeant dans les partitions de « game music », « Electric Violence » se joue entre atmosphères graisseuses cold 8bit  et ressorts de basses piqués à Fugazi. L’écho des guitares de Sup Pop, la basse élastique de Too Pure et le drumming Nintendo implacable dans ces archétypes métal, voilà un équilibre sur le fil du rasoir trépignant dans la découpe, brillant par un grain de son  original, vivant loin du formatage de logiciel. « They are like vicious robots spasmodically jerking to every power chord and chugging riff. ». C’est Jason Forest qui le dit et vous pouvez le croire ..


NEXT LIFE « Electric Violence ». (Cock rock disco )

FAZ-L

FAZ-L « 1.0 » (Invitro / La baleine)
L’appel de la forêt. A mi-chemin entre ouvrage d’ethnologie et récit d’initiation, le carnet de bord de FAZ-L s’écoute d’une traite. Album en forme de boîte-noire d’un voyage passé dans les grandes forêts, « 1.0 » est une collection de morceaux aérés d'essences électronica, où l'on oublie rapidement la simple loi de la gravité. Entre le vertige de la danse des grands arbres, les ambiances marabout, les boucles abstract hip-hop digitalisées, on glisse dans des ambiances fluides et les mousselines aériennes ; on perd l’équilibre dans un parterre de basses sourdes brouillées de tics dubesques. Energie naturelle et frissons des fantômes de chasseurs kayapos, les ambiances se frottent dans un subtil télescopage entre les arrangements électroniques et l'ambre du bois, les emprunts à l’ambient cérébral et les séances de peintures corporelles. A la croisée des chemins, entre l’album « Forest of the Echo Downs » sur Schematic, les compositions d’Hector Zazou et le projet Sandoz de Richard H Kirk (« Digital Lifeform »), « 1.0 » est un album à la chaleur "classique ", un brun nostalgique et désuet, mais qui ne pourra jamais nous faire de mal.