RAINIER LERICOLAIS « Copie » (E-PPT)

RAINIER LERICOLAIS

C’est beau comme la première minute après un gros sanglot. Le moment où l’on comprend que cela ira forcément mieux demain.. A cette minute là, la musique de Rainier s’invite grésille dans les cordes d’un piano et d’une guitare acoustique. Musique de film mais forcément sans film.. Sa musique jette des baudriers d’electronica sur ses ambiances feutrées. En glissant du « Coda » de Sakamoto vers les productions de Fennesz, sa musique se pâme d’une écriture d’orfèvre mélancolique, s’habille de sonorités chaudes ou expérimentales, accompagne des voix furtives et vivantes. Un piano, deux ou trois samples de guitares discrètes, quelques pédales d’effets, « Copie » sonne comme une profession de foie dépouillée de ses accessoires de pacotille, dévoile les tourments et les bonheurs de l’auteur, suscite des émotions proches à celles découvertes lors des premières écoutes de Wunder ou de John Cage. Multipliant les effets et les jeux de matières, la musique fragile compose une complainte douce et envoûtante, montrant peu à peu sa complexité entre structures rythmiques minimalistes et programmation informatique de pointe, ses emprunts classiques et exigences conceptuelles. Le terrain de jeu d’une partition pour chorégraphe attentionné et les plans séquences d’un travelling domestique.
« Copie » (E-PPT)

LITHOPS « Queries » (Sonig / Chica chic)

LITHOPS

Lithops, Plantes-cailloux ou Cailloux-vivants. Regroupant des compositions effectuées entre 95-99, on retrouve ici tout le talent de Jan St Werner membre de Mouse on Mars. Entre le vertige de la danse des grands arbres, les ambiances marabout, les boucles dub et la pop digitalisée, on perd l’équilibre dans un parterre de basses sourdes brouillées de tics sonores. Energie naturelle et frissons d’une sincérité musicale, il s’invente son univers entre batifolages ludiques et expérimentations chirurgicales. Se baladant entre polka numérique, grésillements pathologiques, soulful brokedown et minimal disco-break, « Queris» est un disque sans ronds de jambe. Jan joue, essaye, se lance dans l’action, y laissant les contours rugueux, les tonalités primaires, les humeurs du jour... On y croise alors aussi bien Microstoria que Dj Elephant Power, Greg Davis que Dat Politics, Donna Summer que naturellement Mouse on Mars. Un album véritablement vivant et honnête.
« Queries » (Sonig / Chica chic)