EMILY JANE WHITE

La jeune femme californienne, fan d’Emily Jane Bronte et de PJ Harvey, dort avec sa guitare et scénarise ses rêves. Quelques-uns l’entendent la première fois sur la BO d’un film présenté à Sundance il y a deux ans, Wild tigers I have known de son amie Cam Archer, photographe auteur de quelques mises en clips pour Six Organ of Admittance, Xiu Xiu ou Zero 7. Wild tigers, la chanson, mélancolique et majestueuse, lui vaut d’être confondue avec Chan Marshall, entretenant avec cette dernière le goût d’une certaine noirceur. Sur l’album d’Emily Jane White, il y a cette chanson sur Bessie Smith, la célèbre chanteuse de blues des années 30 qui a souffert de son identité bisexuelle, indiquant le chemin de mélodies incantatoires, évoquant le trouble de l’identité, le jeu des apparences, le langage du travestissement et le rôle de quelque démon rôdant dans les abîmes du sommeil. L’ensemble du disque fonctionne comme dans une caisse de résonance, un songe de chamber folk où grondent les violoncelles, évoquant tour à tour Shivaree dans un plan Tarantino (Hole in the middle), les Trinity Sessions des Cowboy Junkies (Dagger), Tori Amos (The Demon) ou plus particulièrement Cat Power, dans un entrechat d’arpèges, d’ombres et de lumières. Superbe.


EMILY JANE WHITE - Dark undercoat (Talitres) - Patrick Peiffer