SCARLETT JOHANSSON

David Andrew Sitek de TV on the Radio, a rassemblé les hommes dans un studio à la résonance boisée, à Maurice, une petite ville d’à peine un millier d’âmes, à quelques kilomètres de Lafayette, en Lousiane. À Thanksgiving, toute la région s’y déplace pour acheter un Turducken, un tiers canard, un tiers dinde, un tiers poulet, une grosse volaille quasi mythologique qu’on cuisine à la mode cajun. Scarlett Johansson y était attendue comme dans un épisode de Twin Peaks. L’actrice vient y répéter un nouveau rôle, celui d’une chanteuse de la ville, rejetée par la tempête. Une blonde dans l’oeil du cyclone. Un petit chaperon rouge qui a bouffé du loup, à la voix grave et au rouge à lèvres vermillon. Et un conte surgi de la matière instrumentale et d’une collection de reprises de chansons de Tom Waits, mêlées de parfum de terre noire et de courants chauds, de mécaniques de boîtes à musique et de grondements liturgiques. Un scénario né de la distortion, entre folklore, free jazz, pop eighties et noise prog rock, entre la guitare de Nick Zinner des Yeah Yeah Yeahs, l’orgue de Sean Atananaitis et les chœurs de David Bowie. Un projet musical étrange et addictif évoquant 4AD, Lynch et Spector.


SCARLETT JOHANSSON - Anywhere I lay my head (Warner) - Patrcik Peiffer