ALAIN BASHUNG

La langue qui claque comme le fouet et la guitare qui grogne comme un vieux chien à poil noir. Des ombres équivoques et un goût de cerise. Un vrai revival Bashung taillé dans un costard sur mesure par Gaëtan Roussel de Louise Attaque, Joseph d’Anvers, Arman Méliès et Gérard Manset, quelque chose à voir avec le folk et le drapeau noir, la voix off et la pop music. Une forme d’art lyrique à l’écho de vallée, déterminant ses jeux et ses équivalences entre le drame et l’élégance, les atmosphères et le vocabulaire. Surgi d’une nuit américaine de Norman Mailer, mélange d’or noir et de littérature, Alain Bashung, crooner, acteur, ferrailleur et bonimenteur, mène le bal, donne la cadence et désigne les coupables. Les Vuitton sous les yeux et les tempes d’argent, il est le dernier diamantaire de la chanson française, évoquant Ferré, Cash et Cohen en 9 nouvelles chansons et deux reprises. Superbe.
Bleu pétrole (Barclay) - Chronique PP