MOGWAI

L'un ou l'autre albums de sa discographie laisseraient entendre que
Mogwai est bien l'un des groupes fédérateurs du genre, à savoir un
post-rock instrumental et atmosphérique, lourd, majesteux et
mélancolique à souhait, s'autodéfinissant volontiers entre Cure et
Lightning Bolt tout en s'échinant à embrumer les esprits avec des
reprises de Black Sabbath, la BO du film sur Zidane ou quelques
productions de Steve Albini. Groupe écossais de dix ans d'âge, Mogwai
est un breuvage fort, à l'arôme persistant, charriant des parfums de
corps endormis et de terres brûlées, d'amours mortes et de relents de
gouffres. L'album qui accorde davantage d'espace aux claviers, tour à
tour classiques, sépulcraux ou plus enjoués sur le mode électro
(l'étonnant The sun smells too loud mariant ultraviolets et fluidité
pop), garde ce goût prononcé de la réalisation se jouant entre la
puissance de l'indie rock et le spleen ambient, en communion avec le
mental blues, le lyrisme pompier et les films documentaires sur le
réchauffement de la planète. Beau disque. 
(Patrick Peiffer)

MOGWAI The hawk is howling (Wall of Sound)