LEILA

La fée des claviers construit des passerelles harmoniques dans les
perspectives et les points de fuite d'une sorte de conte au format
scope, parcouru de turbulences oniriques et de fréquences électro, de
voix lyriques et de thèmes de music hall. À l'instar de ses albums
précédents, Blood, looms and blooms est un score étrange mélangeant
trip hop, résonances industrielles, ragga vénusien, musiques
classiques, vapeurs d'électronica, distortions pop, une reprise du
Norwegian Wood des Beatles et autres bruits d'eau. Collaboratrice de
Björk et de Plaid, elle cherche l'équilibre de ses mélodies entre chaud
et froid, entre mélomanie et installation sonore, en choisissant ses
featurings dans le brouhaha d'un vernissage, de Terry Hall ex-chanteur
des cultissimes Specials à Martina Topley Bird collaboratrice de
Tricky, de Andy Cox guitariste des Fine Young Cannibals à Roya Arab la
grande soeur, jusqu'au fidèle Luca Santucci, collaborateur chez Plaid
ou Liquid. Blood, looms and blooms est ainsi une sorte de comédie
musicale surgie de plumes d'oreiller, sonnant comme une version Bristol
d'Aphex Twin, mise en images par le designer mancunien Michael England,
fan de Lacan et de Giger. (Patrick Peiffer)


LEILA Blood, looms and blooms (Warp)