V.O.

Le pouls au ralenti, la voix en douceur, V.O. entame son album par une
étrange mixture entre Anne Clarck et Jeff Buckley. Mais il faut
attendre, car cet album se mérite un peu, exige une forme d'abandon
pour ensuite renouer avec des références increvables. C'est en
septembre 92 qu'a débarqué dans nos vies un drôle de premier
mini-album, impressionnant de maîtrise et poignant de désespoir. Avec
Down Colorful Hill et en six longs morceaux, Mark Kozelek
révolutionnait la mélancolie avec ses Red House Painters. Sautons les
années et retrouvons l'ombre de celui-ci chez V.O... On retrouve ici ce
rock neurasthénique, ce folk mélodique. Un spleen à corde (guitare ou
piano) rongé jusqu'à l'os, répétitif, un peu menaçant, où l'on entend
des guitares charbonneuses des arrangements de cordes et des chœurs
fantomatiques. De la lenteur .. les guitares égrainant des arpèges
lumineux qui soufflent sur un paysage enneigé.

V.O.« Obstacles » (Matamore)