TIGERBASS

LUKE'S ANGER 'FUNK OF THE RURAL NEVERNESS' (TIGERBEATS/ TIGERBASS)
Aucun doute, Luke est très probablement tombé dans un bain d'acid quand
il était petit, comme en témoigne cet album. Amorcé il y a quelque mois
avec des maxis repérés sur le label Tigerbass, petit frangin voué au
dancefloor du Tigerbeats de Kid606, l'invasion de Sanger est en
marche.. La rythmique claque sur des distorsions issues d'une Roland TB
303, l'électro se répand sur disque dur home-ghetto , les gimmicks old
school à gogo se la racontent au croisement de la techno estampillée
Berlin et de la nu-skool brekbeat des lascars de Freestyler. Un
véritable ode au son qui fit les beaux jours du Summer Of Love et à la
festivité clubarde. Ce qui aurait assez facilement pu se transformer en
mauvaise farce indigeste… Au contraire. Car même si l'on se plait à
écouter cet album en pièces détachées, il se dégage de ces morceaux une
volonté ludique. L'exercice du séquençage est effectué ici sans
surcharge d'effet. Une version « light » appréciable, tant l'exercice
est coutumier actuellement.

TIGERBASS VOLUME 1
Un pré requis pour être signé sur Tigerbeat6.. Aimez la route. Toutes
les routes. Le sac sur le dos comme les guides du routard avec pour
mission d'enflammer les scènes sclérosées. Du punk-rock au hip-hop, de
la gabber à l'electronica, les artistes maison dépensent toute leur
énergie dans l'action.. S'il y a bien une chose certaine, c'est que Kid
606 a repris du poil de la bête. Car l'homme n'a rien perdu de sa
verve, de sa vivacité « compilatoire » et de sa manière si particulière
d'imaginer le dancefloor... Une règle d'or pour rentrer dans le crew
Tigerbass ? Pouvoir tenir le rythme de Tigerbeat et être increvable sur
un dancefloor techno. Cut-up vocals en cascade, bégaiement de basse sur
un pied 4/4, implosions acides qui vous rongent les poumons, Kid 606 et
ses jeunes chiens foux jouent à merveille aux freaks du ghetto-tech
acidbass. Attendez-vous à piquer de sacrées suées ! On ne s'étend
jamais ici en digressions stériles. On ne lambine pas en route et l'on
enchaîne à toute berzingue les exercices du cut and past. Les machines
de ces gredins (Bruce Stallion, Genuine Guy , dDamage, Alex Pasternak
ou encore Sickboy) libèrent des breaks furieux se jetant comme une
meute affamée sur les catalogues Planet Mu et Rising HighRecord,
déchiquetant jusqu'à  l'os le « Welcome to the future» d'Eskimos &
Egypt et saturant le white funk punkoïde d'une chape de pied techno.
Dépoussiérage d'oreilles et de jambes