PRIMAL SCREAM

Les chimies rock’n’roll de Primal Scream prennent leurs sources dans les crashs culturels entre les origines du rock’n’roll et la naissance de l’acid house, entre les subversions soniques du MC5 et le psychédélisme de la fin des années 60, entre krautrock, P-Funk et cinéphilie bis. Icônographiquement, cet album-là pourrait tout aussi bien renvoyer à quelque série Z culte, une réalisation italo-américaine ou un film Marbeuf, genre Vierges pour le bourreau, du Eastmancolor 1966 avec son tueur de femmes, masqué et moulé d’un collant. Primal Scream, friand de décalages hallucinogènes et de références obscures, a construit son nouveau disques dans les paradoxes du pop art, entre singles pop (un son de vieux Blur et de Jesus & Mary Chain enregistré à Stockholm dans les studios où Abba cala son Dancing Queen), disco baggy («like Jah Wobble playing with Chic»), reprise slidée de Fleetwood Mac (Over and over avec la chanteuse folk Linda Thompson), nécro blues (monté sur les samples d’une jam avec Josh Homme des Queens of the Stone Age) et duo avec Lovefoxxx de CSS. Une sorte de BO improbable et raffinée pour un remake de La Vierge de Nuremberg ?
Beautiful future (B-Unique)