FOOD FOR ANIMALS

FOOD FOR ANIMALS déboule avec son attirail de malfrat. Un hip-hop de sous-sol comme si Dälek, Funkstörung ( période remix du Wutang), Gunshot et Knifehandchop frappaient ensemble un grand coup concoctant le parfait adage entre ambiances sombres et déferlantes hip-hop, électronica épaisse et structures démoniaques. Breakbeat poisseux, flow grésillant sur la lime de fer, on dérape, on titube. Une sale odeur de moisissure imprègne les feutrines ; des carcasses de guitares électrifiées tombent en larsen sur les platines. Les yeux écarquillés, les oreilles dilatées, FOOD FOR ANIMALS décline d'irréductibles richesses pour affermir son esprit de résistance à la pensée cut&past et relance la version dark-side, sombre et humide d'un hip-hop trop souvent "à paillette" actuellement. En laissant se valdinguer d’une fureur électronique à une mélodie pernicieuse, le groupe martyrise ses rythmiques et booste les pédales fuzz, développe une surenchère de filtres et exploite toute les dérivées électroniques.ça déménage sur tous les fronts, mélangeant sans fausse note rythmes electro, verbe aiguisé et freestyle old school.. On a beau faire ou beau dire, un album nécessaire.. pour remettre les pendules à l'heure

"Belly" (Cock rock disco)

http://foodforanimals.wordpress.com/

LARYTTA

Larytta est le projet entamé il y a quatre ans par Christian Pahud et Guy Meldem. Pour leur premier LP, “Difficult Fun”, les deux bidouilleurs continuent de promouvoir une electro ludique et kaléidoscopique où chaque son claque avec une telle clarté qu’ils semblent avoir été minutieusement découpés au scalpel. Entre refrains accrocheurs et expérimentations audacieuses, Larytta utilise cette collection de particules électroniques pour composer une esthétique composite qui oscille entre pop, éelctronica et instrumentions africaines. Et c'est dans ce mix que le duo trouve toute la fraîcheur d’un breakbeat qui a pris les chemins de traverse. Le duo impose ses compositions ludiques et brillantes dans le meilleur de Blur, Apparat, Jamie Liddel et Konono N°1






MATTHEW HERBERT BIG BAND

C’est la chorégraphe Blanca Li qui a poussé Matthew Herbert à écrire pour un big band. Après avoir enregistré quelques compositions, celui-ci y a incorporé des samples extraits de ces enregistrements sur lesquels l’orchestre fut invité à jouer.
Mélange de jazz classique corsé de perturbations électroniques, c'est l'homme orchestre profitant des « accidents » de studio et des sons du quotidien. C'est sur !K7 que l'on retouve l'homme et son art du recyclage dressent la scène d'un drôle de bestiaire fantastique où chansons , marshmallow électro, envolées symphoniques et rock boogie parviennent à résonner au même tempo dans une fascinante submersion auditive. Un album massif.

"there's me and there's you" (k7/accidental) 2008

SUBOKO

Expériementations, rythmique abrasive éruptions soniques, les morceaux de Suboko (trio de batteurs ne jouant pas de batterie né en 2005) sont des nouvelles équations dans le petit milieu des savants sonores. Un palais des glaces plongé dans le noir, des coursives atomiques, des traverses en brillance et en attirance pour le ciel d’une nuit sans lune. D’un bout à l’autre de ce premier album pour le label strasbourgeois Ritte Ritte Ross, les rythmiques creusent de façon progressive et inéluctable une saignée dans une terre sillonnée par des sonorités aussi bruyantes que bourdonnantes. Le vent souffle, les vagues mugissent, les orgues de brume comptent l’histoire de spectres déchus. Des bruits sourds de résonance métallique, des percussions tombant comme des giboulées, des guitares grésillant de colère, des apparitions divines classiques surgissant de l'obscurité. La musique s'est construite une squelette à partir de multiples percussions résonnantes, de ferraille rouillée, d'objets recyclés, de platines où tournent Einsturzende Neubauten, Sunn o)), John Zorn, Bill Laswell.. Une véritable transe rituelle pour danser sur des lacs gelés.

« Percussion & other » (Ritte ritte ross / Metamkine / Cods Distribution)

EQUATION : SCHOOL OF SEVEN BELLS

School of Seven Bells = Chapterhouse + Prefuse 73 + M83 + Slowdive + Stereolab

L'ex-Cocteau Twin Robin Guthrie auteur d'un remix.. Cela donne quelques ficelles pour se faire une idée de ce groupe regroupant Benjamin Curtis ( ex- Secret Machines), Claudia et Alejandra Deheza ( ex-On!air!library!) .

Album - School of Seven Bells - "Alpinisms" (Ghostly International)


Prefuse 73 w. School of Seven Bells - The Class of 73 Bells


+

slowdive - catch the breeze

SVARTE GREINER

SVARTE GREINER - Penpals Forever - DIGITALIS
Face A& B : La musique d'Erik K. Skodvin, membre de Deaf Center,
témoigne d'un savant mélange, entre rigueur de la note classique et
envolées brumeuses électronique. Violoncelles plaintifs, basses
rampantes, pluie d'hivers et cithare pernicieuse, il concocte le
parfait adage entre ambiances sombres et soyeux écrins , électronica
épaisse et structures lumineuses, sans pour autant retomber dans les
méandres d'une surcharge sonore.

SVARTE GREINER « TIL SETERS » (A ROOM FOREVER)
Face A : Une immersion en apnée dans une mer plate et sans souffle. Une mer épuisée par la chape de pétrole. "Budeie Med Sigd" plante le décor avec un amoncellement de drones crépitant dans l’écho de Sunn0))) et Jasper TX. "Kobbergruve, Endelig Jeg Fant" est une méduse, arrangement fantôme de cordes rappellant Brian Eno. Face B : Les interférences radio se perdent dans la brume du matin. L’étang dort. La vie a appuyé sur la touche « Pause », après avoir écouter un morceau de Tim Hecker ou Fennesz.

ETIENNE MICHELET

ETIENNE MICHELET « CALENDAIRES III » (FROZEN ELEPHANTS)
Disponible en téléchargement gratuit sur le site du label Frozen Elephants, se baladant entre Allemagne et Japon. Face A : Répétitive et lancinante, la flûte flotte sur des drones rapides et des cut au vent ciselant la structure à la fois complexe et efficace, intriguante et bucolique. Face B : Etienne nous propulse dans le vertige de sa musique répétitive, un cauchemar tribal acoustique à connotation vaudou. Vision noire et tentaculaire, chants scandés et fresques noires, sonorités traumatiques et architectures chaotiques, ciel gris et poussière de terre battue. Un grondement lourd et profond. Les dieux de la forêt sortent du bosquet avec pour parure des colliers de sortilège (pour TSUGI)


www.frozenelephantsmusic.com/
Frozen Elephants Music is a non-profit collection of audio works established in 2005 and focusing on new and dedicated approaches of electronic composition, improvisation and listening experiences, featuring an internatonal range of artists. We see ourselves as an online platform for the presentation and diffusion of these works, also hosting a concert series. Musical experimentation, analog and/or digital, is a way to explore future paths of music and sound making. Frozen Elephants Music is interested in closing the gap between electronic music and electroacoustic composition, since their production techniques and aesthetics are becoming more and more approximate to each other. Let us know if you want to get involved.

The Frozen Elephants Music project is being curated by Moritz Fehr and Peter Prautzsch. Thank you for visiting. Please see our new website for all free album downloads.

GANGPOL & MIT - JUICY = CARTON PARK



L’équipe CARTON PARK est sur la route. Sur toutes les routes. Le sac sur le dos comme les guides du routard avec pour mission d’inonder de bonnes humeurs et de power festif les dancefloors des maternelles & des écoles primaires. Juicy Panic et Gangpol & Mit sont deux groupes qui partagent des univers proches où se mêlent pop et électronique, musique et graphisme. Combinaison idéale pour créer un spectacle pour le jeune public.Ils déboulent tous avec la banane et dépensent toute leur énergie dans l’action.. Entre attractions en carton, fête foraine en papier, un Viking au nez cassé, une princesse éméchée, des robots robotisés.. le tout sur des manèges sonores. Du polux versus Dragibus, sous le nom de Carton Park... GANGPOL (et ses amis) nous invite, comme à son habitude, à jouer à son jeu d’arcade . Electro-pop , confectionné sur une petite mélodie simple. Ritournelle obsédante enfantine rapidement pilonnée par des ambiances sombres, au final une douche froide aux résonances de hits dance à rendre fou Tex Avery .Moulé dans le pure style Gangpol fusion instrumentale d'un gimmick kitch et d'un bidouillage electro.. la formule est imparable.

MICHNA

Planches à roulettes, des extraits de dialogue de film, les sonorités quotidiennes d'une vie urbaine. Voilà la pallette sonore de Michna. À l'instar de Plaid, DJ Shadow, et d'autres artistes collage sonore, Michna a la capacité de mixer sonorités chaleureuse et glitchy beat . Entre les sonorités deep des premiers Prefuse 73 et les cut and past sur des arrangements remodellés jazzy de4Hero, Air, Zero 7 , il mixe golden ages of hip hop et abstract elements dans une pure démonstration de “ hip hop turntable skills”, en constante vadrouille avec Buck 65, Sage Francis, Boom Bip, Flying Lotus ou Dabryeo. Le Brooklyn à base de beatmaker scintille

3magic Monday" (Ghostly International)

KELPE

Derrière Kelpe ... Kel Mckeown, 28 ans, localisé à Loughborough en Angleterre.

Après quelques jeunes tentatives avec ses amis, dans de faux groupes de rap, Kel voue toute sont adolescence au squateborad avant de décider de s’intéresser aux boucles et samples, un passe-temps moins dangereux. De la glisse toujours.. Glissante sur les écailles des poissons volants répondant au nom de Board of Canada, Lithops  Fourtet. Larmes de cristal ou de plastique, on s’abandonne à cette invitation à l’apesanteur aquatique. On se laisse glisser au fond de la baignoire. On oublie le temps. Il débute en jouant avec un commodore Amiga, par lequel il comprendra l’importance de sampler et de séquencer. Son processus créatif sera toujours basé là-dessus. En 2003, sa premiere sortie fut un EP « The People are Trying to Sleep » chez DC Recordings. Se suivent les sorties d’un album acclamé par la critique, “Sea Inside Body en septembre 2004, et plus récemment le splendide « Sundurnt Eyelids », en octobre 2005. On re-découvre les couleurs, les sons, la multiplicité des effets et des jeux de matières, de l’univers de Kelpe dans ce disque de remix avec Zombie Zombie, he Oscillator, The Boats.. . Un espace baignant dans une lumière blanche et puissante entre revival downtempo electronica et funky–tude hip-hop.

ERGO PHIZMIZ

Deux maxis pour le label loufoque de Mr Felix Kubin. Ergo Phizmiz est un musicien hyperactif, s’illustrant aussi bien dans l’art radiophonique dans les montages sonores les plus improbables où les Beach Boys côtoient Vivaldi et The Fall !
Face A : « Handmade.. » que l’on s’amuse à voir comme une approche revigorante, et souvent drôle, du premier album de Beck. Imaginez monsieur « Bek » David Campbell, toute bedaine dehors et calvitie d’apparat, tostant sur un Beatbox saturé, en compagnie d’un vieux bluesman à l’haleine made with wisky. Métissage impeccable de blues futuriste et de hip-hop déstructuré Face B : « Eloise.. » est un joyeux bordel, un bric-à-brac de sueur et de skaï usé, de crépitement lofi et de cocktails xylo-disiaques. Revendiquant aussi bien l’électro-pop que les comptines enfantines, dans sa fougue de jeune freak il entrechoque Dj Elephant Power et Secret Mommy, Jab Mica Och El et Devo.. Du panache et de la fraîcheur !

ERGO PHIZMIZ « Handmade in the Monasteries of Nepal / Eloise my dolly » (Gagarin)

OTTO VON SCHIRACH

OTTO VON SCHIRACH « Dance-liek-a-hoe » (Cock rock Disco)
A l'annonce d'un nouveau maxi d'Otto, on pariait sur une bourrasque de
brutalité breakée dans les circuits imprimés sortie tout droit d'un
jeux de plate-forme de carton pâte tremblant sous les grooves acérés
gavés de 8bit. Face originale : « Dance Like A Hoe «  a échappé à
beaucoup de choses pour s'aventurer corps et âme dans un monde peuplé
de pin-ups aux morphings miami bass, particulièrement entêtantes
déjantées et linéaires. La bassline est énorme trimballant dans son
sillon des litres de sueurs et de substances nickel pour le Tour de
France et Dj Assault .. Face Remix: Duran Duran joue au fou furax
enflammant des samples rave-up de la grande époque. Sombre mais
classique.. Dj Donna Summer préfère rester au milieu du dancefloor avec
son ami et ses girls.. Break hip-hop, gimmicks house et rythmique
titty.. Facile, bourrin mais imparable

NLF3

NLF3 « Echotropic » (Prohibited)
Face A : Le Trio instrumental, formé en 2000, cultive un rock
instrumental cyclique , épineux et buissonner. Entre transgression
psychédélique, cocktail de Tropicalia, fulgurances cubico-folk, musique
de films et afrobeat , la musique est ouverte à tous vents,
s'insinuant dans les terres d'Ennio Morricone et dans les influences
Sub Pop. Face B : Solo bruitiste, chœurs virevoltant, et sampling
nourrissant l'effet hypnotique , on découvre la combinaison parfaite
d'Animal Collective et Seefeel.

CLP : CHRIS DE LUCA & PHONO



Voilà quelques mois les deux Funkstörung finalisaient la collaboraiton avec un album de remixs de leurs premiers tracks acid. Chris de Luca batifolait déjà avec Phono, pour des remxis et live à la volonté dancefloor.. Les boucles électro refont bon ménage avec le flow des MC’s, le pied se présente plus linaire et les voix plus R'n'B. Les temps changent, où se renouvellent.. Pyromanes de la scène hip-hop, les tracks présentés ici n’ont que faire du format album et sonnent comme un témoignage de l’efficacité clubbing. Des paillettes découpées, des rythmiques gonflées à bloc, ils se blindent de références old scholl et d’arguments underground, articulent une danse de guerillos pour leurs hordes biberonnées aussi bien au ragga grime, au phat beat qu’à l’électronica. Un tracklisting pour remettre l’auditoire au milieu de la piste ! Certes, mais malheureusement rapidement un petit air de déjà vu s’installe (Beans, Dizzee Rascal, TTC, .. ou encore les mixs du duo disponible sur le net).. Dommage, on espérait une prise de risque plus importante ..


SUPERCONTINENTAL - Shitkatapult (Strike 98)

DARK CAPTAIN LIGHT CAPTAIN

DARK CAPTAIN LIGHT CAPTAIN « Circles EP » (LOAF)
Deuxième single de ce quatuor annoncé comme prometteur, Face A :
Mélange des voix fragiles et des retenues pincées à la guitare , les
ambiances se frottent dans un subtil télescopage entre les arrangements
de cordes et l'ambre des cuivres discrets. Echos à la pop cérébral de
Spoonfed Hybrid. Face B : Krautrock beats et harmonies folk, ils
proposent une démarche musicale en crabe entre David Balula et THIS
MELODRAMATIC SAUNA , Elliott Smith et Animal Collective.

ALAIN BASHUNG

La langue qui claque comme le fouet et la guitare qui grogne comme un vieux chien à poil noir. Des ombres équivoques et un goût de cerise. Un vrai revival Bashung taillé dans un costard sur mesure par Gaëtan Roussel de Louise Attaque, Joseph d’Anvers, Arman Méliès et Gérard Manset, quelque chose à voir avec le folk et le drapeau noir, la voix off et la pop music. Une forme d’art lyrique à l’écho de vallée, déterminant ses jeux et ses équivalences entre le drame et l’élégance, les atmosphères et le vocabulaire. Surgi d’une nuit américaine de Norman Mailer, mélange d’or noir et de littérature, Alain Bashung, crooner, acteur, ferrailleur et bonimenteur, mène le bal, donne la cadence et désigne les coupables. Les Vuitton sous les yeux et les tempes d’argent, il est le dernier diamantaire de la chanson française, évoquant Ferré, Cash et Cohen en 9 nouvelles chansons et deux reprises. Superbe.
Bleu pétrole (Barclay) - Chronique PP

HUGO RACE + TRUE SPIRIT

Le 53e état américain ? La peinture de sa pochette évoquerait une sorte d’état dans l’état, un trou noir aspirant les âmes du 11 septembre et les pensées noires de Guantanamo dans un chaos de flammes, de sang et d’acrylique. Quasi le plan Apocalypse now avec la vibration dans l’air chaud d’un blues des Doors et Leonard Cohen portant la moustache et la veste de daim vintage, dans le rôle d’un Lee Hazlewood en tournée sur le front. 53rd State est ce disque énorme où les ballades flottent dans l’air lourd et pollué de L.A., charriant des scénarios de romans noirs et des visions psychédéliques hallucinatoires, aux frontières des derniers quartiers mexicains rejetés vers le désert. La silhouette en ombre chinoise de Duane Eddy se découpe sur du folk hollywoodien et dylanesque, des arrangements sompteux à la Ennio Morricone ensorcellent le laidback, Sand la reprise de Lee Hazlewood, enregistrée à Berlin en duo avec Violetta Delconte Race, sur des guitares sixties et des orchestrations sombres, évoque Jack Nitzsche ou Sonny Bono, tandis que les scansions acid blues renvoient à la fois à Jim Morrison, Jon Spencer ou Morphine. 53rd State est ainsi cette sorte de session de desert rock, une nuit d’orage. Hugo Race et ses hommes recrutés entre un disque des Bad Seeds et un thriller de Don Siegel, y chantent une sorte de relecture de la Bible, belle, funèbre et violente, entre Cormac McCarthy et Mark Lanegan. Enorme, je vous dis.
53rd State (Glitterhouse/Talitres) - PP

KOEN HOLTKAMP

Premier album solo de Koen Holtkamp, un artiste probablement mieux connu sous le nom de la moitié du duo ambient Mountains. Basé à Brooklyn, Koen propose une démarche musicale en crabe entre électronique et classique. Comme ses collègues Machinefabriek ou Svarte Greiner, on dérive vers un monde auditif apaisant. Mais ici, ceux sont des photos jaunies de Brooklyn où l’on imagine bien le fantôme de Brian Eno bavardant avec Godspeed You! Black Emperor et le français Encre . Cet album apparaît alors comme la nouvelle bande son des ballades au son de la brume; sa chaleur « classique » , ses arrangements de cordes, et ces collages susurrés nous invitant à s’arrêter sur un banc, sur un trottoir et regarder la frénésie craquellent le vernis des photos jaunis.. Des compositions se déployant dans un climat emprunt de douceur, de nostalgie et d'une élégante naïveté.


KOEN HOLTKAMP « Field Rituals » (Type)

STRINGS OF CONSCIOUSNESS

Strings Of Consciousness cherche avant tout à créer une musique des bois canalisée dans des pièces hybrides montées en mécano. Cet album est un va-et-vient de ritournelles qui rejette dans l’ombre les premiers mouvements encore fantomatiques de l’homme-orchestre de ce line up hors-normes . En son sein le Français Phillipe Petit (label manager du recommandable Bip_hop, au theremin, laptop et platines), Hervé Vincenti (guitare/laptop), Raphaelle Rinaudo (harpe), Nicolas Dick (guitare), Pierre Fénichel et Abdenor Natouri (contrebasse), Hugh Hopper (electric bass), Perceval Bellone (saxophone), Lenka Zupkova (violon), Alison Chesley (cello) et Stefano Tedesco (vibraphone). Collectif de 11 musiciens donc pour un mini-album agrémenté de remixs notamment de Scanner, Mira Calix, Leafcutter John. Mises en musiques de sculptures sonores, le collectif se plait à distordre les conventions et les boucles avec une dichotomie mordante, entre symétrie et décalage, entre ambiances jazz et spirales vacantes. Les dix titres font l’effet d’une vieille machine à laver gorgée de vis et boulons dont on fixe des yeux le tambour. Hypnose sonore, cuivres glissant comme des volutes, vinyles grésillant, musique concrète digitalisée, "la note" se tient sur la crête entre Dream Syndicate, Coltrane , John Cale , Barry Adamson; Spooky .. Un casting impressionnant

MACHINEFABRIEK

Mi-chemin entre sources électro-acoustiques, structures ambient et samples classiques, ce nouveau disque de Machinefabriek évolue dans un univers labyrinthique de boîtes et de cloisons, tête en bas, pieds en l’air. Il n’y a rien à expliquer, rien à comprendre, seulement à écouter. En mouvement perpétuel les drônes se frottent contre les murs, les nappes enivrent et vous plongent dans les méandres d’un parterre de mousse d’une forêt. Car voilà ; il réussit ici un remarquable travail d’orfèvre, mélange tous les éléments qu'il cisèle depuis ces dernières années. Guitares gorgées de reverb qui nous font voir des étoiles, sensibilité post rock de Mogwai emmitouflée dans une coton expérimental pouvant appartenir à Fennesz, piano rehaussé de détonations abstract, « Dauw » s’impose. Sans doute l’un des meilleurs de sa discographie impressionnante.


MACHINEFABRIEK « DAUW » (DEKORDER)

THE WIRE

Formé à Londres en 1976 par des étudiants d’une école de beaux arts, The Wire est considéré aujourd’hui comme l’un des groupes clés surgi à la frontière des années 70 et des années 80, au cœur du séisme punk entre les huiles de Francis Bacon et les 45t des Sex Pistols, avec une discographie de trois albums essentiels entretenant le goût des chiffres et des atmosphères, la beauté froide des chansons et la géométrie de ses riffs, l’architecture et la rage. Disparu au début des années 90, reformé lors d’une tournée magistrale en 2003, The Wire sort aujourd’hui son onzième album studio (sa 47e réalisation), dans sa formation d’origine, ou presque, Bruce Gilbert n’ayant collaboré qu’à deux titres. Drôle d’objet que cet Object 47 identifié dans un environnement de second millénaire en 9 plages d’une beauté fatale, mariant charmes pop et réchauffements atmosphériques, authenticités post-punk, mécaniques funky et digressions rock’n’roll. Quasi une version shoegazing de PIL, produite par Eno, mise en scène au milieu des gravats du Roxy à Londres, à la lueur des flammes bleues de becs de gaz et à la face rougie des derniers spectateurs, surgis d’un document d’époque. Excellent disque.
Object 47 (Cargo/Differ-ant)
Chronique de PP.

PRIMAL SCREAM

Les chimies rock’n’roll de Primal Scream prennent leurs sources dans les crashs culturels entre les origines du rock’n’roll et la naissance de l’acid house, entre les subversions soniques du MC5 et le psychédélisme de la fin des années 60, entre krautrock, P-Funk et cinéphilie bis. Icônographiquement, cet album-là pourrait tout aussi bien renvoyer à quelque série Z culte, une réalisation italo-américaine ou un film Marbeuf, genre Vierges pour le bourreau, du Eastmancolor 1966 avec son tueur de femmes, masqué et moulé d’un collant. Primal Scream, friand de décalages hallucinogènes et de références obscures, a construit son nouveau disques dans les paradoxes du pop art, entre singles pop (un son de vieux Blur et de Jesus & Mary Chain enregistré à Stockholm dans les studios où Abba cala son Dancing Queen), disco baggy («like Jah Wobble playing with Chic»), reprise slidée de Fleetwood Mac (Over and over avec la chanteuse folk Linda Thompson), nécro blues (monté sur les samples d’une jam avec Josh Homme des Queens of the Stone Age) et duo avec Lovefoxxx de CSS. Une sorte de BO improbable et raffinée pour un remake de La Vierge de Nuremberg ?
Beautiful future (B-Unique)

WOLF PARADE

Dans le tonnerre d’exclamations qui accompagna la sortie du Funeral LP d’Arcade Fire en 2005, l’album de leurs compatriotes québécois, Wolf Parade, Apologies to the Queen Mary, n’en laissa pas moins quelques-uns pantois. Montréal devenait, le temps de quelques disques, la capitale de l’indie rock. Wolf Parade at Mount Zimmer, second disque de Wolf Parade, se cale entre peinture abstraite et folklore dynamité, mariant les riffs et les claviers comme d’autres, les formes et les couleurs. Les guitares grondent et les synthés sonnent comme un jour de fête eighties, les scansions rythmiques déterminent la mélodie, entre glam arty et post-punk à flux tendu. Difficile d’identifier Wolf Parade, définissant ses jams krautrock et ses harmonies pop autour du Marquee Moon de Television, entre David Bowie et Robert Pollard, entre Spoon et Arcade Fire. Une perle rare.
At Mount Zimmer (Sub Pop) - Chronique de PP