'my demons' Dubstep forum awards album of the year 2007 ! Distance a obtenu ses galons avec un album pour le moins lisse. Avec cet album, l'homme s'est taillé un réputation à gros son. Cocktail drum balancé dans la cohue d'un dub gonflé à bloc, il aligne les morceaux mariant la pneumatique dance, le claquant du revival dub, les références éthniques et le minimal step d'Hyperdub. A mi-chemin entre ouvrage d'ethnologie et récit d'initiation, une balade nocturne commencé à la fermeture d'un club anglais après une nuit dubstep, passé dans les grandes forêts aérées d'essences électronica. Entre le vertige de la danse des grands arbres, les ambiances marabout, les boucles dubstep digitalisées, on glisse dans des ambiances fluides et les mousselines aériennes. Car voilà ses productions sont trop aseptisés. ON s'imagine partir en virée pour une nuit de défriche. On se retrouve au matin avec le T-shirt clean et repassé. Sur le table, le croissant sur son petit sac pour ne pas faire de miette. Et dans son studio, Distance ,avec son chiffon, frottant ses machinedrum, après le passage de The Bug dans le studio. Une production tournant à l'obsession.
SEBASTIEN ROUX Version cd de l'installation de Célia Houdart présentée lors de l'édition 2008 du festival d'Avignon. Lecture en façade. Des textes de Marie Darrieusecq lus par Valérie Dréville. Les mots se glissent dans les interstices liquides procédant des effets des houles micro-phoniques. Compositions en forme de roulis de vagues digitales composés par Sébastien Roux. Au bord de l'eau, une dame à moitié transparente vacille en robe légère. Regorgeant d'effets numériques, d'interférence, la musique joue à l'équilibriste sur une planche de surf, plonge les bruissements de l'électronica pour s'évaporer rapidement dans le houle du grand large.
SEBASTIEN ROUX « PRECISION SUR LES VAGUES #2» (OPTICAL SOUND)
Une folle histoire from San Francisco.. Deux autochtones ! Sutekh et Kit Clayton sont Pigeon Funk ! Figure de proue de cette scène loufoque et imaginative, ils optent pour la griffe foutraque d'une jam perpétuelle imaginée dans le but de l'album électronique anti-déprime et convention. Exempt de tous tracks inutiles ou redondantes, ceux sont les synthé du premier Jii Tenor et des guitares dégrippées ; les rougeurs en écoutant « Alma Hueco » et de les rythmiques sautillantes qui donnent à cet album sa chaleur « naturelle ». A la croisée des chemins, entre la blouse blanche de Matmos et le grand bazar de SUN OK PAPI K.O, la smash pop de Creation et l'auberge espagnole Sonig, «The largest » est un album qui dépassera les modes et les méthodes. Un funk ultra-robotique de l'avenir qui ravit ; se nourrissant de la lumière clubbard et des lendemains pop, se défragmentant dans une déclinaison à la fois technique et paillarde. A la croisée de Matmos, Hypo, O Lamm etSuper Collider (Vogel & Jamie Lidell). Zou on se lâche l'album de cette fin d'année !
PIGEON FUNK « the largest bird in the history of the planet » (RISQUEE MUSIQUE)
Derrière SKNDR se dissimule Skander prolifique musicien rencontré lors du festival FEST à Tunis et retrouvé à Lyon sur Bee record. Premier album ! Nous voilà projeté dans un parterre de lucioles où s'égrainent influences électronica, brain music, et folklorique IDM. Nerveux et fantomatique, aride et naturel, il ne connaît pas les routes droites et directes ; préférant les chemins de foret la nuit. Quitte à perdre des auditeurs en chemin.. Breakbeat fiévreux flirtant parfois la surcharge, beats déstructurés envahis d'envie de grosse artillerie Snares, thèmes électroniques s'évaporant dans les dissonances de Richard Devine , il joue à l'équilibriste entre le grand bleu surfant sur une électronica élastique et les beat fusent, traversant la pièce à la vitesse de la lumière avant de s'écraser sur la piste tech'. Un terrain de jeux construit sur des références bien consommées
"Aller à un concert de musique 'de bande' caractérisée par un manque de performance peut être une expérience précieuse en elle-même. Une situation où l'on est présenté avec un son haute fidélité. Installation dans laquelle on peut enfin écouter les détails subtils de la musique. C'est cette situation qui définit la nécessité pour de la Noise Room. Dans le même temps, il s'appuie sur de l'histoire de la musique acousmatique, tout en se référant à la transgression des frontières et l'utopie d'inspiration de l'avant-garde ». Roland Spekle. Le projet a été initié et conçu par Jan St. Werner, ancien directeur artistique de STEIM et membre du Mouse on Mars. La compilation est un document sonore de l'installation Noise Room, un son surround autonome construit pour une expérience sonore maximale. Ayant répondu à l'appel Lee Ranaldo, Kevin Blechdom, Mouse on Mars, Vert, Jason Forrest, Daniel Schorno, Sun OK Papi KO, Keith Fullerton Whitman alias Hrvatski et d'autres..
A croire que Xela aime les balades nocturnes dans les forêts hantées et grouillantes d'insectes carnivores. Des sous-bois à l'usine désaffectée. Des copeaux de bois et de limailles, aux entrailles d'un homme à l'agonie.. festin du horde de loup (pochette ) . Ambient, anxieux, urbain. Trou noir où on y brûle le reste de nos plumes, catacombes peuplées d'ombres et de fantômes maudits, l'album sonne sombre et spectaculaire. Lendemain aux couleurs grisâtres, il tombe comme une pluie continue. Un crachin d'une période des plus sombres et animales. Ambiances glaçantes, nappes maladives, crachotements parasites, on voit apparaître les résonances d'une litanie. Xela jette le trouble dès les deux premiers morceaux. « Ut Nos Viviaret » et « In Deo Salutari Meo » sont fait de tension et de sonorité des scieries. Un équilibre en zigzag entre les ambiances de Twin Peaks et l'église d'un village suisse. La photo prise, c'est une giboulée qui prend la suite. Une montée d'adrénaline. On ressent de la magie noire entre les notes. Les percussions nous tombent dessus, comme une pluie gonflée de branchages. Une folie passagère. Une avalanche d'arrangements, de montées instrumentales se terminant par un épais nuage de cris et de crépitement.
Versatile et fiévreux, le trioaustraliensigne un album de musique instantané, sans calcul ni précaution, enregistré live. Guitares et piano préparés. Batterie. Un big band du ricochet entrele travail de textures et la dynamique rythmique.Le temps des quatre compositions s'entrechoquent ce goût pour la combustion spontanée, les étincelles des symbales, les élégances du piano, la tension à six cordes.Précis, clair et tenace, ce trio explore l'improvisation comme la base de conception de nouveau objet sonore. Un jeu esthétique et fugace soutenu par des musiciens de talent.Une virtuosité frottée avec un archet, un smash percussif s'essoufflant dans une pelote decordes lumineuses.
Bien que Fujiya soit une marque de platine japonaise et Miyagi, un personnage de Karate Kid, le film de John G. Avildsen, le trio est bien britannique, jouant avec les matières plastiques et les images de l'époque, les années 80, la coupe de cheveux de Ralph Di Maccio et la pop à péage de Kraftwerk, les chansons disco baggy et les disques de Brian Eno. Lightbulbs, l'album, marie ainsi l'ironie et le style avec un jeu de mélodies blanches et légères, sur des découpes instrumentales mixant la basse et le moog, les handclaps et la phonétique, les breakbeats et les synthés, moulant les quelques hits d'un dancefloor improvisé entre le livingroom et la cuisine, tout en réinventant de réjouissants scénarios pop entre Neu!, Hot Chip et !!! (tchik tchik tchik).
FUJIYA & MIYAGI Lightbulbs (Grönland/PIAS) - Patrick Peiffer
Sam Minkoff, joueur de banjo en proie à quelque angoisse artistique, est à l'origine du projet. On pense à des démos de Polyphonic Spree enregistrées à Bali ou au scénario d'un film de Night Shyamalan qui se serait perdu dans l'espace temps, sur le chemin de la bibliothèque municipale, entre revival médiéval et Banjo d'Excalibur. Plus encore, The throne of the third heaven of the nations' millenium general assembly, s'inspirerait directement de L'Enfer de Dante et de quelques travaux obsessionnels de l'obscur auteur James Hampton. Sam Minkoff, rejoint par des musiciens volontaires de Washington DC, travaille ses cantiques à la manière de duelin' banjos, orchestrés entre chorale céleste et foudre informatique, entre handclaps et chants d'oiseaux. On pense à une version Animal Collective et post-folk de David Bowie ou à une comédie musicale commandée par les jeunesses chrétiennes pour enchanter les premières parties d'Arcade Fire. Une réelle surprise. LE LOUP "The throne..."(Hardly Art) - Article Patrick Peiffer
Les trois suédois entretiennent une sorte de point de vue culturel sur leurs trajectoires artistiques, leurs cinéphilies et leurs propres films de famille. Un point de vue qui va caractériser ce quatrième album du trio, un album instrumental construit d'atmosphères, d'harmonies métissées et de trois monologues, ceux en l'occurence d'un musicien de Norsjo, d'un retraité de Vika et d'une coiffeuse de Pitea, renvoyant respectivement aux trois villes natales de Peter, Bjorn et John. L'affaire est séquencée comme une musique de film pour projection diapo, composée d'arpèges acoustiques et de reflux de vagues, de steel drums africains et de rythmes numériques, d'écho de salle des fêtes et d'un vol de mouettes, entre frisson de mandoline, guitare rock et saxo free jazz, ambient, pop music et folklore. Un disque dans le disque, comme il peut y avoir un film dans le film. Un mélange d'archives et de fiction, de témoignages et de songwriting, sonnant un peu comme le contre-pied du single Young Folks, le cartoon poppy qui fit le succès du groupe il y a deux ans. La Bergman touch ? PETER, BJORN AND JOHN Seaside Rock (Wichita)
Co-fondateur d’Angström records, label toulousain dédié aux musiques électroniques innovantes, membre du collectif Electrons libres, G.D.Z. était un colporteur vivace d'une culture sans parachute. Animateur de l'émission Bruit du Son sur Radio Campus Toulouse, féru de cinéma décalé, d’ironie fétichiste et de set d'improvisions magistrale, il fédérait les curieux autour son goût pour les influences de l’extrême et son humour sans faille. Etre avec Sébastien c'était comme plonger dans l'œil du cyclone. Une rafale de vie, que l'on prenait "en pleine face", le sourire aux lèvres. Bye Monsieur
Onze minutes. Il faut onze minutes à Masami Akita (Merzbow) et Zbigniew Karkowski pour en arriver au point de saccage. Saccage du petit confort dominicale, des petites assurances d'une musique électronique à manuel mais sans âme. On débarque en pleine brume épaisse et opaque, un brouillard qui pourrait bien nous foutre la pétoche lorsque l'on connaît les deux protagonistes vivant au Japon. Les essuie-glace fatigués cuinnent comme pour annoncer le déluge. La bourrasque ! Il pleut une pluie sale, lourde et poisseuse, noire de parasites et de sonorités traitées à l'éther. Les murs se fissurent sous la pression des remous asthmatiques, le sol s'envase dans un vrombissement sonore raide comme un I. Puis un espace vierge , où l'on découvre la solitude nocturne, les embruns de la mer du Nord, les démangeaisons rongeant comme autant d'érosions. Derrière l'inexorable écoulement du sable, du temps et des crépitements sonores, c'est l'usure corporelle et morale, les phases euphoriques accompagnées de consternations violentes.. « In real Time » vous malaxe, vous entame, vous purifie. Un décrassage sonore comme une rafale de vent en pleine tempête de sable. La chanson traditionnelle de la dernière minute, vous annonce que vous êtes repartis pour un tour.. Physique !
AGASKODO TELIVEREK - THE GAY HUSSAR (ADAADAT) Il est maintenant de notoriété publique que l'écurie Adaadat est « cramée » et indispensable à l'image de ce 45 tours Face A / B Le cross-overs de l'impossible. Dans la ligne de Crack : W.A.R. Agaskodo pratique un electro foutraque où s'entrechoquent des influences radicales allant du Punk-rock au 8bit en passant par les riffs de Yes dans un chaos ludique et explosif de bonne humeur. . Le tout fringué avec la panoplie complète du joueur de foot, ou dans des shorts moulant aux couleurs du drapeau américain.
DJ SCOTCH EGG - SCOTCHAUSEN. (ADAADAT) Face A/B : Rondo Veneziano rencontre la tribu breakcore… Avec DJ SCOTCH EGG, on se prend à écouter du classique de façon hystérique. On frétille devant le nouveau album de « musique de chambre » vendu par un cowboy se faisant appeler Doormouse. Sur ces reprises de Mozart, Bach, Philipp Glass et Moondog, on passe l'aspirateur en regardant un Derrick ressemblant étrangement à Dj Donna Summer. Derrières les plans space-age muzak.. les délires beatniks, du pied hardcore, des virages break acide..
VARIOUS PRODUCTION & VIRUS SYNDICATE « APOLLO/NEVA ARGUE » (PLANET MU) Face A : Fumeux, poussiéreux et couleur de terre battue, une première face sombre mais pas hostile. Face B : Handclaps caverneux, basses gusto–psycho ce n'est plus de la rigolade... Carbonisant The Bug sur un bûché confectionné avec les back-catalogue de Techno Animal, on respire à plein nez les odeurs de souffre, le plastique chaud et les résidus de poudre.
SUNKEN FOAL « FERMENTED CONDIMENTS » (PLANET MU) Face A : SUNKEN Foal tente la fusion des rythmes électroniques complexes, des enregistrements acoustiques (piano, guitare et batterie) et des atmosphères spatiales aux intonations new-age. Face B : « Follic Abandon » s'offrant le luxe de trimbaler ses guêtres vers Autechre avant un final jazz. « Colloidal Silver » morceau pop aux accents orchestral. Un résultat sans âge, qui peut dérouter les habitués de l'électronica et surprendre les novices..
Face A : Appuyé par le poids d'une rythmique tribal aux accents militaire, le riff d'une guitare argneuses, le synthé shoegazer de Spacemen 3 scintille comme un phare en pleine brume. Jeu rock virevoltant entre deux murs d'enceintes, crachant à plein volume My Bloody Valentine et Sunn O))) Face B : Andrew Weatherall fait le pari de rendre le morceau « Sweet Love for Planet Earth » éligible au dancefloor. Basses rebondissantes pour popotins volontaires aux remous house. Attitude gentiment crâneuse d'un vieux de la vieille ayant déjà fait ses preuves avec Primal Scream. Break tech' made by Bpitch attrappe-tout et tirant sur la longueur..Gros claviers retro-futuriste signé DC Recordings. Une panoplie de ficelles pour un résultat au goût de nostalgie (Tsugi)
BOMB THE BASS !K7 véritable mécène ! Le label berlinois nous offre le retour de Tim Simenon, à qui l'on doit notamment les imparables « Beat Dis » et « Megablast ». Et autant avouer tout de suite que l'homme est encore dans l'air du temps. Formes épurées, courbes élégantes dub , textures pop de « So Special » ( sorti en version single agrémenté d'un remix de Michael Fakesh), la musique de Bomb The Bass trouve une vraie modernité, sans lourdeur revival ni exotisme superflu. Car nous ne sommes pas ici dans le retour aux grâces après un long séjour dans la naphtaline. Ce n'est pas la nostalgie des smiley, mais un album qui trouve facilement sa place entre les productions de du label allemand Gomma et les influences d'Adrian Sherwood « Future Chaos » (K7)
VERT Adam Butler est toujours convainquant dans l'exercice de la composition effectuée dans l'urgence. Exercice de l'immédiat, qu'il reprend ici avec un remix de l'ensemble de la programmation du festival Novara Jazz Festival. Le tout diffusé dans la cour médiévale Broletto avec toile de fond la vidéo des installations de l'artiste Luca Trevisani. Incorporant des enregistrements de chacun des concerts immédiatement après leur diffusion, dans la frénésie d'une semaine passée dans un hôtel, Vert compose de façon bohème . Céleste ou enchanté, groovy ou expérimental, une musique morcelée en collages mais on peut difficilement imaginer un environnement plus propice à la ballade numérique et la promotion du mélange des styles. Un très bon album d'Adam, qui paradoxalement se cache derrière les vedettes du festival: Mina Agossi Trio, Trio di Terra, Louis Moholo & Stan Tracey, Jelly Roll Morton, Fabrizio Ottaviucci, Nik Bartsch's Ronin, et d'autres encore « New thing at Novara » (Sonig)
Malade de l'écho ! En main, une disco-cartographie regroupant esthétique electro pop des premières productions électroniques, fantômes des années punk garage, fumigènes des années club, panoplie noire d’une jeunesse new-wave et références majeures couplant les Belges de Telex, Plastic Bertrand, Blevin Blectum et naturellement Felix Kubin. Le duo berlinois (Stereo Total, Brezel Göring ) s’amuse ! On embarque instantanément dans cet univers de puppets délurées, de groove électronique carbonisé au soleil noir, et de gros son ricochant sur les murs de la cave recouverts d’autocollants de garage band pur sang adolescent.
LODZ susurre le temps de ce premier album, égraine dans ses chansons mélancoliques, souvenirs d’enfance et histoire familiale. Cet album impose d’entrée son intimité, son côté journal intime cousu de fils d’or dans la pénombre d’une chambre sous les toîts. LODZ, à partir de ses expériences, construit des histoires qui sont autant de contes et de féeries. Charmes nocturnes, promenades en pleine nature sauvage, au bord de l'eau, à l'orée de forêts impénétrables ou dans ses rêves. Mais il y a dans son jeu, sa voix, son écriture, quelque chose de très littéraire et classique.
« Je viens d'une pratique musicale qui est l'interprétation. Et ma façon d'aborder ma propre musique, avec l'ordinateur et le traitement des sons archivés qu'il permet, est structurée par cette pratique de l'interprétariat. J'interprète au sein de ma propre musique : d'abord une culture « classique » à laquelle je fais largement référence, de façon parfois implicite (on trouve ainsi, disséminés, des clins d'oeil à Ravel pour Maror, à Bartók dans East, à Marin Marais dans Hanna rêve…). Il y a aussi des textes poétiques, qui sont là aussi plus ou moins mis en avant et qui me constituent tout autant : Rilke dans Cornette, Apollinaire dans Rhénanes... Il y a du monde, donc, qui s'est caché dans ces morceaux, des références plus ou moins voilées à toute une culture qui m'a construite et que j'essaie d'interpréter à nouveau. C'est à partir de ça que les morceaux sans référence directe ont pu se structurer. »
Il y a l’impression, floue et intrigante, de pénétrer dans son univers par une porte de service et c’est peut-être aussi en cela qu’elle forge sa particularité ... Une plage en parquet comme décor, l'écume et les rouleaux comme rythmique lointaine, un sample de violoncelle et un piano comme ami d'enfance.
« J'ai commencé la musique petite, par une formation pianistique classique. J'ai découvert la musique assistée par ordinateur il y a quatre ans et, tout naturellement, j'ai abordé cela à la lumière de cette formation, qui avait été ma seule façon d’être musicienne jusqu’alors. C'est-à-dire: utilisation du sequencing sur le modèle de la partition, et le fait d'investir dans ma composition des références musicales héritées de mes années de piano. Tout cela dans un petit ordinateur, qui me semblait à la fois intime et effrayant de possibilités.»
LODZ joue donc de sa formation classique et des accidents électroniques, dans un disque où crépitent des mélodies sensibles et malléables, alternées de plans séquences de films noirs. Mais l’interprétation à laquelle elle s’essaie, c’est aussi celle d’une certaine culture juive, qui se glisse insidieusement dans cet album, à travers paroles et titres en yiddish, prénoms et mélodies traditionnelles. Le dernier titre du disque, Maror (le nom des herbes amères servies lors du Seder et symbolisant l’amertume de l’errance) est en cela révélateur.
« Pour moi, ça symbolisait tout autant l'errance dans la musique, dans ces influences encore trop proches et trop lointaines. La question de la difficulté qu’il y a à s’approprier tout héritage, qu’il soit musical, littéraire, familial, pour travailler une forme sienne. Cette forme, ça a été d’abord celle de la chanson (ainsi, les deux titres zhe mir/zhe dire a liedele - pour moi/pour toi une petite chanson), parce que c’était un médium traditionnel, et que j’aime cette musique non écrite, qui questionne notre musique de sons fixés. Mais chanson faussement naïve peut-être, que j’ai toujours voulu filer tout en la fissurant de l’intérieur, par des souffles intempestifs, des erreurs plus ou moins volontaires, des perturbations. »
LODZ s’installe loin de tout, sur un bout de colline, pour imaginer la musique du vent et de ses souvenirs. Voilant la végétation d’une couverture de neige, encombrant le paysage de nuages, sifflant des soupirs et comptant patiemment des murmures, ses chansons s’imposent sur le temps. LODZ se raconte son histoire… où l'on imagine des rencontres avec Leila, Cindytalk, Pierre Bastien, Joanna Newsom, Stina Nordenstam ou Colleen.
Artiste : LODZ Album : Heniek Label : Tsuku Boshi Distribution : Cod&s Distribution (France, Belgique, ..) A-musik (Allemagne)
FOOD FOR ANIMALS déboule avec son attirail de malfrat. Un hip-hop de sous-sol comme si Dälek, Funkstörung ( période remix du Wutang), Gunshot et Knifehandchop frappaient ensemble un grand coup concoctant le parfait adage entre ambiances sombres et déferlantes hip-hop, électronica épaisse et structures démoniaques. Breakbeat poisseux, flow grésillant sur la lime de fer, on dérape, on titube. Une sale odeur de moisissure imprègne les feutrines ; des carcasses de guitares électrifiées tombent en larsen sur les platines. Les yeux écarquillés, les oreilles dilatées, FOOD FOR ANIMALS décline d'irréductibles richesses pour affermir son esprit de résistance à la pensée cut&past et relance la version dark-side, sombre et humide d'un hip-hop trop souvent "à paillette" actuellement. En laissant se valdinguer d’une fureur électronique à une mélodie pernicieuse, le groupe martyrise ses rythmiques et booste les pédales fuzz, développe une surenchère de filtres et exploite toute les dérivées électroniques.ça déménage sur tous les fronts, mélangeant sans fausse note rythmes electro, verbe aiguisé et freestyle old school.. On a beau faire ou beau dire, un album nécessaire.. pour remettre les pendules à l'heure
Larytta est le projet entamé il y a quatre ans par Christian Pahud et Guy Meldem. Pour leur premier LP, “Difficult Fun”, les deux bidouilleurs continuent de promouvoir une electro ludique et kaléidoscopique où chaque son claque avec une telle clarté qu’ils semblent avoir été minutieusement découpés au scalpel. Entre refrains accrocheurs et expérimentations audacieuses, Larytta utilise cette collection de particules électroniques pour composer une esthétique composite qui oscille entre pop, éelctronica et instrumentions africaines. Et c'est dans ce mix que le duo trouve toute la fraîcheur d’un breakbeat qui a pris les chemins de traverse. Le duo impose ses compositions ludiques et brillantes dans le meilleur de Blur, Apparat, Jamie Liddel et Konono N°1
C’est la chorégraphe Blanca Li qui a poussé Matthew Herbert à écrire pour un big band. Après avoir enregistré quelques compositions, celui-ci y a incorporé des samples extraits de ces enregistrements sur lesquels l’orchestre fut invité à jouer. Mélange de jazz classique corsé de perturbations électroniques, c'est l'homme orchestre profitant des « accidents » de studio et des sons du quotidien. C'est sur !K7 que l'on retouve l'homme et son art du recyclage dressent la scène d'un drôle de bestiaire fantastique où chansons , marshmallow électro, envolées symphoniques et rock boogie parviennent à résonner au même tempo dans une fascinante submersion auditive. Un album massif.
Expériementations, rythmique abrasive éruptions soniques, les morceaux de Suboko (trio de batteurs ne jouant pas de batterie né en 2005) sont des nouvelles équations dans le petit milieu des savants sonores. Un palais des glaces plongé dans le noir, des coursives atomiques, des traverses en brillance et en attirance pour le ciel d’une nuit sans lune. D’un bout à l’autre de ce premier album pour le label strasbourgeois Ritte Ritte Ross, les rythmiques creusent de façon progressive et inéluctable une saignée dans une terre sillonnée par des sonorités aussi bruyantes que bourdonnantes. Le vent souffle, les vagues mugissent, les orgues de brume comptent l’histoire de spectres déchus. Des bruits sourds de résonance métallique, des percussions tombant comme des giboulées, des guitares grésillant de colère, des apparitions divines classiques surgissant de l'obscurité. La musique s'est construite une squelette à partir de multiples percussions résonnantes, de ferraille rouillée, d'objets recyclés, de platines où tournent Einsturzende Neubauten, Sunn o)), John Zorn, Bill Laswell.. Une véritable transe rituelle pour danser sur des lacs gelés.
« Percussion & other » (Ritte ritte ross / Metamkine / Cods Distribution)
School of Seven Bells = Chapterhouse + Prefuse 73 + M83 + Slowdive + Stereolab
L'ex-Cocteau Twin Robin Guthrie auteur d'un remix.. Cela donne quelques ficelles pour se faire une idée de ce groupe regroupant Benjamin Curtis ( ex- Secret Machines), Claudia et Alejandra Deheza ( ex-On!air!library!) .
Album - School of Seven Bells - "Alpinisms" (Ghostly International)
Prefuse 73 w. School of Seven Bells - The Class of 73 Bells
SVARTE GREINER - Penpals Forever - DIGITALIS Face A& B : La musique d'Erik K. Skodvin, membre de Deaf Center, témoigne d'un savant mélange, entre rigueur de la note classique et envolées brumeuses électronique. Violoncelles plaintifs, basses rampantes, pluie d'hivers et cithare pernicieuse, il concocte le parfait adage entre ambiances sombres et soyeux écrins , électronica épaisse et structures lumineuses, sans pour autant retomber dans les méandres d'une surcharge sonore.
SVARTE GREINER « TIL SETERS » (A ROOM FOREVER) Face A : Une immersion en apnée dans une mer plate et sans souffle. Une mer épuisée par la chape de pétrole. "Budeie Med Sigd" plante le décor avec un amoncellement de drones crépitant dans l’écho de Sunn0))) et Jasper TX. "Kobbergruve, Endelig Jeg Fant" est une méduse, arrangement fantôme de cordes rappellant Brian Eno. Face B : Les interférences radio se perdent dans la brume du matin. L’étang dort. La vie a appuyé sur la touche « Pause », après avoir écouter un morceau de Tim Hecker ou Fennesz.
ETIENNE MICHELET « CALENDAIRES III » (FROZEN ELEPHANTS) Disponible en téléchargement gratuit sur le site du label Frozen Elephants, se baladant entre Allemagne et Japon. Face A : Répétitive et lancinante, la flûte flotte sur des drones rapides et des cut au vent ciselant la structure à la fois complexe et efficace, intriguante et bucolique. Face B : Etienne nous propulse dans le vertige de sa musique répétitive, un cauchemar tribal acoustique à connotation vaudou. Vision noire et tentaculaire, chants scandés et fresques noires, sonorités traumatiques et architectures chaotiques, ciel gris et poussière de terre battue. Un grondement lourd et profond. Les dieux de la forêt sortent du bosquet avec pour parure des colliers de sortilège (pour TSUGI)
www.frozenelephantsmusic.com/ Frozen Elephants Music is a non-profit collection of audio works established in 2005 and focusing on new and dedicated approaches of electronic composition, improvisation and listening experiences, featuring an internatonal range of artists. We see ourselves as an online platform for the presentation and diffusion of these works, also hosting a concert series. Musical experimentation, analog and/or digital, is a way to explore future paths of music and sound making. Frozen Elephants Music is interested in closing the gap between electronic music and electroacoustic composition, since their production techniques and aesthetics are becoming more and more approximate to each other. Let us know if you want to get involved.
The Frozen Elephants Music project is being curated by Moritz Fehr and Peter Prautzsch. Thank you for visiting. Please see our new website for all free album downloads.
L’équipe CARTON PARK est sur la route. Sur toutes les routes. Le sac sur le dos comme les guides du routard avec pour mission d’inonder de bonnes humeurs et de power festif les dancefloors des maternelles & des écoles primaires. Juicy Panic et Gangpol & Mit sont deux groupes qui partagent des univers proches où se mêlent pop et électronique, musique et graphisme. Combinaison idéale pour créer un spectacle pour le jeune public.Ils déboulent tous avec la banane et dépensent toute leur énergie dans l’action.. Entre attractions en carton, fête foraine en papier, un Viking au nez cassé, une princesse éméchée, des robots robotisés.. le tout sur des manèges sonores. Du polux versus Dragibus, sous le nom de Carton Park... GANGPOL (et ses amis) nous invite, comme à son habitude, à jouer à son jeu d’arcade . Electro-pop , confectionné sur une petite mélodie simple. Ritournelle obsédante enfantine rapidement pilonnée par des ambiances sombres, au final une douche froide aux résonances de hits dance à rendre fou Tex Avery .Moulé dans le pure style Gangpol fusion instrumentale d'un gimmick kitch et d'un bidouillage electro.. la formule est imparable.
Planches à roulettes, des extraits de dialogue de film, les sonorités quotidiennes d'une vie urbaine. Voilà la pallette sonore de Michna. À l'instar de Plaid, DJ Shadow, et d'autres artistes collage sonore, Michna a la capacité de mixer sonorités chaleureuse et glitchy beat . Entre les sonorités deep des premiers Prefuse 73 et les cut and past sur des arrangements remodellés jazzy de4Hero, Air, Zero 7 , il mixe golden ages of hip hop et abstract elements dans une pure démonstration de “ hip hop turntable skills”, en constante vadrouille avec Buck 65, Sage Francis, Boom Bip, Flying Lotus ou Dabryeo. Le Brooklyn à base de beatmaker scintille
Derrière Kelpe ... Kel Mckeown, 28 ans, localisé à Loughborough en Angleterre.
Après quelques jeunes tentatives avec ses amis, dans de faux groupes de rap, Kel voue toute sont adolescence au squateborad avant de décider de s’intéresser aux boucles et samples, un passe-temps moins dangereux. De la glisse toujours.. Glissante sur les écailles des poissons volants répondant au nom de Board of Canada, Lithops Fourtet. Larmes de cristal ou de plastique, on s’abandonne à cette invitation à l’apesanteur aquatique. On se laisse glisser au fond de la baignoire. On oublie le temps. Il débute en jouant avec un commodore Amiga, par lequel il comprendra l’importance de sampler et de séquencer. Son processus créatif sera toujours basé là-dessus. En 2003, sa premiere sortie fut un EP « The People are Trying to Sleep » chez DC Recordings. Se suivent les sorties d’un album acclamé par la critique, “Sea Inside Body en septembre 2004, et plus récemment le splendide « Sundurnt Eyelids », en octobre 2005. On re-découvre les couleurs, les sons, la multiplicité des effets et des jeux de matières, de l’univers de Kelpe dans ce disque de remix avec Zombie Zombie, he Oscillator, The Boats.. . Un espace baignant dans une lumière blanche et puissante entre revival downtempo electronica et funky–tude hip-hop.
Deux maxis pour le label loufoque de Mr Felix Kubin. Ergo Phizmiz est un musicien hyperactif, s’illustrant aussi bien dans l’art radiophonique dans les montages sonores les plus improbables où les Beach Boys côtoient Vivaldi et The Fall ! Face A : « Handmade.. » que l’on s’amuse à voir comme une approche revigorante, et souvent drôle, du premier album de Beck. Imaginez monsieur « Bek » David Campbell, toute bedaine dehors et calvitie d’apparat, tostant sur un Beatbox saturé, en compagnie d’un vieux bluesman à l’haleine made with wisky. Métissage impeccable de blues futuriste et de hip-hop déstructuré Face B : « Eloise.. » est un joyeux bordel, un bric-à-brac de sueur et de skaï usé, de crépitement lofi et de cocktails xylo-disiaques. Revendiquant aussi bien l’électro-pop que les comptines enfantines, dans sa fougue de jeune freak il entrechoque Dj Elephant Power et Secret Mommy, Jab Mica Och El et Devo.. Du panache et de la fraîcheur !
ERGO PHIZMIZ « Handmade in the Monasteries of Nepal / Eloise my dolly » (Gagarin)
OTTO VON SCHIRACH « Dance-liek-a-hoe » (Cock rock Disco) A l'annonce d'un nouveau maxi d'Otto, on pariait sur une bourrasque de brutalité breakée dans les circuits imprimés sortie tout droit d'un jeux de plate-forme de carton pâte tremblant sous les grooves acérés gavés de 8bit. Face originale : « Dance Like A Hoe « a échappé à beaucoup de choses pour s'aventurer corps et âme dans un monde peuplé de pin-ups aux morphings miami bass, particulièrement entêtantes déjantées et linéaires. La bassline est énorme trimballant dans son sillon des litres de sueurs et de substances nickel pour le Tour de France et Dj Assault .. Face Remix: Duran Duran joue au fou furax enflammant des samples rave-up de la grande époque. Sombre mais classique.. Dj Donna Summer préfère rester au milieu du dancefloor avec son ami et ses girls.. Break hip-hop, gimmicks house et rythmique titty.. Facile, bourrin mais imparable
NLF3 « Echotropic » (Prohibited) Face A : Le Trio instrumental, formé en 2000, cultive un rock instrumental cyclique , épineux et buissonner. Entre transgression psychédélique, cocktail de Tropicalia, fulgurances cubico-folk, musique de films et afrobeat , la musique est ouverte à tous vents, s'insinuant dans les terres d'Ennio Morricone et dans les influences Sub Pop. Face B : Solo bruitiste, chœurs virevoltant, et sampling nourrissant l'effet hypnotique , on découvre la combinaison parfaite d'Animal Collective et Seefeel.
Voilà quelques mois les deux Funkstörung finalisaient la collaboraiton avec un album de remixs de leurs premiers tracks acid. Chris de Luca batifolait déjà avec Phono, pour des remxis et live à la volonté dancefloor.. Les boucles électro refont bon ménage avec le flow des MC’s, le pied se présente plus linaire et les voix plus R'n'B. Les temps changent, où se renouvellent.. Pyromanes de la scène hip-hop, les tracks présentés ici n’ont que faire du format album et sonnent comme un témoignage de l’efficacité clubbing. Des paillettes découpées, des rythmiques gonflées à bloc, ils se blindent de références old scholl et d’arguments underground, articulent une danse de guerillos pour leurs hordes biberonnées aussi bien au ragga grime, au phat beat qu’à l’électronica. Un tracklisting pour remettre l’auditoire au milieu de la piste ! Certes, mais malheureusement rapidement un petit air de déjà vu s’installe (Beans, Dizzee Rascal, TTC, .. ou encore les mixs du duo disponible sur le net).. Dommage, on espérait une prise de risque plus importante ..
DARK CAPTAIN LIGHT CAPTAIN « Circles EP » (LOAF) Deuxième single de ce quatuor annoncé comme prometteur, Face A : Mélange des voix fragiles et des retenues pincées à la guitare , les ambiances se frottent dans un subtil télescopage entre les arrangements de cordes et l'ambre des cuivres discrets. Echos à la pop cérébral de Spoonfed Hybrid. Face B : Krautrock beats et harmonies folk, ils proposent une démarche musicale en crabe entre David Balula et THIS MELODRAMATIC SAUNA , Elliott Smith et Animal Collective.
La langue qui claque comme le fouet et la guitare qui grogne comme un vieux chien à poil noir. Des ombres équivoques et un goût de cerise. Un vrai revival Bashung taillé dans un costard sur mesure par Gaëtan Roussel de Louise Attaque, Joseph d’Anvers, Arman Méliès et Gérard Manset, quelque chose à voir avec le folk et le drapeau noir, la voix off et la pop music. Une forme d’art lyrique à l’écho de vallée, déterminant ses jeux et ses équivalences entre le drame et l’élégance, les atmosphères et le vocabulaire. Surgi d’une nuit américaine de Norman Mailer, mélange d’or noir et de littérature, Alain Bashung, crooner, acteur, ferrailleur et bonimenteur, mène le bal, donne la cadence et désigne les coupables. Les Vuitton sous les yeux et les tempes d’argent, il est le dernier diamantaire de la chanson française, évoquant Ferré, Cash et Cohen en 9 nouvelles chansons et deux reprises. Superbe. Bleu pétrole (Barclay) - Chronique PP
Le 53e état américain ? La peinture de sa pochette évoquerait une sorte d’état dans l’état, un trou noir aspirant les âmes du 11 septembre et les pensées noires de Guantanamo dans un chaos de flammes, de sang et d’acrylique. Quasi le plan Apocalypse now avec la vibration dans l’air chaud d’un blues des Doors et Leonard Cohen portant la moustache et la veste de daim vintage, dans le rôle d’un Lee Hazlewood en tournée sur le front. 53rd State est ce disque énorme où les ballades flottent dans l’air lourd et pollué de L.A., charriant des scénarios de romans noirs et des visions psychédéliques hallucinatoires, aux frontières des derniers quartiers mexicains rejetés vers le désert. La silhouette en ombre chinoise de Duane Eddy se découpe sur du folk hollywoodien et dylanesque, des arrangements sompteux à la Ennio Morricone ensorcellent le laidback, Sand la reprise de Lee Hazlewood, enregistrée à Berlin en duo avec Violetta Delconte Race, sur des guitares sixties et des orchestrations sombres, évoque Jack Nitzsche ou Sonny Bono, tandis que les scansions acid blues renvoient à la fois à Jim Morrison, Jon Spencer ou Morphine. 53rd State est ainsi cette sorte de session de desert rock, une nuit d’orage. Hugo Race et ses hommes recrutés entre un disque des Bad Seeds et un thriller de Don Siegel, y chantent une sorte de relecture de la Bible, belle, funèbre et violente, entre Cormac McCarthy et Mark Lanegan. Enorme, je vous dis. 53rd State (Glitterhouse/Talitres) - PP
Premier album solo de Koen Holtkamp, un artiste probablement mieux connu sous le nom de la moitié du duo ambient Mountains. Basé à Brooklyn, Koen propose une démarche musicale en crabe entre électronique et classique. Comme ses collègues Machinefabriek ou Svarte Greiner, on dérive vers un monde auditif apaisant. Mais ici, ceux sont des photos jaunies de Brooklyn où l’on imagine bien le fantôme de Brian Eno bavardant avec Godspeed You! Black Emperor et le français Encre . Cet album apparaît alors comme la nouvelle bande son des ballades au son de la brume; sa chaleur « classique » , ses arrangements de cordes, et ces collages susurrés nous invitant à s’arrêter sur un banc, sur un trottoir et regarder la frénésie craquellent le vernis des photos jaunis.. Des compositions se déployant dans un climat emprunt de douceur, de nostalgie et d'une élégante naïveté.
Strings Of Consciousness cherche avant tout à créer une musique des bois canalisée dans des pièces hybrides montées en mécano. Cet album est un va-et-vient de ritournelles qui rejette dans l’ombre les premiers mouvements encore fantomatiques de l’homme-orchestre de ce line up hors-normes . En son sein le Français Phillipe Petit (label manager du recommandable Bip_hop, au theremin, laptop et platines), Hervé Vincenti (guitare/laptop), Raphaelle Rinaudo (harpe), Nicolas Dick (guitare), Pierre Fénichel et Abdenor Natouri (contrebasse), Hugh Hopper (electric bass), Perceval Bellone (saxophone), Lenka Zupkova (violon), Alison Chesley (cello) et Stefano Tedesco (vibraphone). Collectif de 11 musiciens donc pour un mini-album agrémenté de remixs notamment de Scanner, Mira Calix, Leafcutter John. Mises en musiques de sculptures sonores, le collectif se plait à distordre les conventions et les boucles avec une dichotomie mordante, entre symétrie et décalage, entre ambiances jazz et spirales vacantes. Les dix titres font l’effet d’une vieille machine à laver gorgée de vis et boulons dont on fixe des yeux le tambour. Hypnose sonore, cuivres glissant comme des volutes, vinyles grésillant, musique concrète digitalisée, "la note" se tient sur la crête entre Dream Syndicate, Coltrane , John Cale , Barry Adamson; Spooky .. Un casting impressionnant
Mi-chemin entre sources électro-acoustiques, structures ambient et samples classiques, ce nouveau disque de Machinefabriek évolue dans un univers labyrinthique de boîtes et de cloisons, tête en bas, pieds en l’air. Il n’y a rien à expliquer, rien à comprendre, seulement à écouter. En mouvement perpétuel les drônes se frottent contre les murs, les nappes enivrent et vous plongent dans les méandres d’un parterre de mousse d’une forêt. Car voilà ; il réussit ici un remarquable travail d’orfèvre, mélange tous les éléments qu'il cisèle depuis ces dernières années. Guitares gorgées de reverb qui nous font voir des étoiles, sensibilité post rock de Mogwai emmitouflée dans une coton expérimental pouvant appartenir à Fennesz, piano rehaussé de détonations abstract, « Dauw » s’impose. Sans doute l’un des meilleurs de sa discographie impressionnante.
Formé à Londres en 1976 par des étudiants d’une école de beaux arts, The Wire est considéré aujourd’hui comme l’un des groupes clés surgi à la frontière des années 70 et des années 80, au cœur du séisme punk entre les huiles de Francis Bacon et les 45t des Sex Pistols, avec une discographie de trois albums essentiels entretenant le goût des chiffres et des atmosphères, la beauté froide des chansons et la géométrie de ses riffs, l’architecture et la rage. Disparu au début des années 90, reformé lors d’une tournée magistrale en 2003, The Wire sort aujourd’hui son onzième album studio (sa 47e réalisation), dans sa formation d’origine, ou presque, Bruce Gilbert n’ayant collaboré qu’à deux titres. Drôle d’objet que cet Object 47 identifié dans un environnement de second millénaire en 9 plages d’une beauté fatale, mariant charmes pop et réchauffements atmosphériques, authenticités post-punk, mécaniques funky et digressions rock’n’roll. Quasi une version shoegazing de PIL, produite par Eno, mise en scène au milieu des gravats du Roxy à Londres, à la lueur des flammes bleues de becs de gaz et à la face rougie des derniers spectateurs, surgis d’un document d’époque. Excellent disque. Object 47 (Cargo/Differ-ant) Chronique de PP.
Les chimies rock’n’roll de Primal Scream prennent leurs sources dans les crashs culturels entre les origines du rock’n’roll et la naissance de l’acid house, entre les subversions soniques du MC5 et le psychédélisme de la fin des années 60, entre krautrock, P-Funk et cinéphilie bis. Icônographiquement, cet album-là pourrait tout aussi bien renvoyer à quelque série Z culte, une réalisation italo-américaine ou un film Marbeuf, genre Vierges pour le bourreau, du Eastmancolor 1966 avec son tueur de femmes, masqué et moulé d’un collant. Primal Scream, friand de décalages hallucinogènes et de références obscures, a construit son nouveau disques dans les paradoxes du pop art, entre singles pop (un son de vieux Blur et de Jesus & Mary Chain enregistré à Stockholm dans les studios où Abba cala son Dancing Queen), disco baggy («like Jah Wobble playing with Chic»), reprise slidée de Fleetwood Mac (Over and over avec la chanteuse folk Linda Thompson), nécro blues (monté sur les samples d’une jam avec Josh Homme des Queens of the Stone Age) et duo avec Lovefoxxx de CSS. Une sorte de BO improbable et raffinée pour un remake de La Vierge de Nuremberg ? Beautiful future (B-Unique)
Dans le tonnerre d’exclamations qui accompagna la sortie du Funeral LP d’Arcade Fire en 2005, l’album de leurs compatriotes québécois, Wolf Parade, Apologies to the Queen Mary, n’en laissa pas moins quelques-uns pantois. Montréal devenait, le temps de quelques disques, la capitale de l’indie rock. Wolf Parade at Mount Zimmer, second disque de Wolf Parade, se cale entre peinture abstraite et folklore dynamité, mariant les riffs et les claviers comme d’autres, les formes et les couleurs. Les guitares grondent et les synthés sonnent comme un jour de fête eighties, les scansions rythmiques déterminent la mélodie, entre glam arty et post-punk à flux tendu. Difficile d’identifier Wolf Parade, définissant ses jams krautrock et ses harmonies pop autour du Marquee Moon de Television, entre David Bowie et Robert Pollard, entre Spoon et Arcade Fire. Une perle rare. At Mount Zimmer (Sub Pop) - Chronique de PP
C’est un peu comme une ballade en poney dans une campagne recolorisée. Jo Zimmermann connaît le terroir depuis une quinzaine d'années maintenant. Un peu le garde champêtre du coin, avec nez en trompette et compositions nées dans un pâturage caressé par la lumière du soir. Dans le cocon familial du label Sonig, accompagné d'Andi Toma de Mouse On Mars et Von Sudenfeld, Jo combine mélodies pop et electro-bound club, chansons composées dans la cahute des chasseurs et ritournelles légères et enfantines. Mélodies en mouvement soufflant dans les fougères, cet album glisse sur le paysage et les arrangements délicats aux contours électroniques désuets. Ambiances contemplatives et esthétiques bucoliques, à la fois Rechenzentrum et The Orb, Wevie Stonder et Hassle Hound. Un disque étrange, entre deux ages. Mais un beau disque..
SCHLAMMPEITZIGER « Schwingstelle für Rauschabzug » (Sonig)
MACHINEFABRIEK - "Tapes Of The Day" Voyage en décembre en Israël pour Rutger Zuydervelt. Maxi en février Micro sous le bras, c’est en se baladant dans les rues de Jérusalem et Tel-Aviv qu’il enregistre ce road movie sonore. Face A à Jerusalem. Face B à Tel Aviv. Un portrait simple de la vie quotidienne, entre moteur de camion et mère de famille, arrière cour d’une cuisine et manifestation virile, soleil de plomb et douche sur la pavé.
MACHINEFABRIEK & LEO FABRIEK - Live Edits – DIGITALIS Cassette Face A : l’univers du duo navigue entre jeux de cordes étirés et minimal noisy amer, entre images d'archives familiales et senteurs numériques d’Oval ou Taylor Deupree. Drone, guitare préparée ; voix et mix de cassette .. Face B : Un subtil télescopage entre les bandes magnétiques des artistes du label 12k et les atmosphères classiques du piano.. Une musique grésillante sur la lime de fer et faisant le dos rond comme un chat, dérapant entre des démangeaisons onirique et les envolées dans les nuages avec Keith Fullerton Whitman.
Discographie
Allengskens (CDr, Mini) Beestenboel (CDr, Mini) Bij Mirjam (CDr, Mini) Bijeen (CD, Ltd) Box Music (CD, Album, Dig) Bricks & Pieces (CDr, Mini) Cello Recycling | Cello Drowning (CD, MiniAlbum, Dig) Chinese (Un)Popular Song (CDr, B/card) Clay (CDr, Mini) Dauw (CD, Album, Gre) Deviaties (CDr) Fabriek + Fabriek (CDr, Album) Flotter (CDr, Mini) Grom (CDr, Mini) Hapstaart (CDr, Mini, Ltd) Hieperdepiep (CDr, Mini) Hiss Panic (CDr, Mini) Huis (CDr, Mini, Ltd) Klapband (File, MP3, 320) Koploop (CDr, Mini, Ltd, CD2) Kruimeldief (Machinefabriek Remixed) (2xCD, Ltd) Lenteliedjes (CDr, Mini) Licht (CDr, Mini) Lief (CDr, Mini) Manchester (CDr, Mini) Marijn (CD, Album) Mort Aux Vaches (CD, Ltd, 500) Music For Intermittent Movements: Soundtracks For Films By John Price (CDr, Fol) OAHU (CD, Album, Ltd, Dig) Onkruid (12", Ltd + Box, Ltd) Piano.wav (CDr, B/card, Single) Piepshow (CDr, Mini) Piiptsjilling (CD) Ranonkel (CD, Album, Car) Roes (CDr, Mini) Ruis (CDr, Mini) Slaap (CDr, Mini) Slaapzucht (CD, Comp, Ltd) Splinters (File, MP3, 320) Split LP (LP, Ltd, Cle) Staub (CDr, Mini) Stofstuk (CDr, B/card) Stottermuziek (CDr, Mini) Stuip / Staar (File, MP3, Album, 192) Tapes Of The Day (CDr) Thole (CDr, Ltd) Vancouver (CDr, Mini) Voor De Prullenbak (CDr, Mini) Weleer (2xCD, Comp) Xylophonique (CDr, Mini) Zink (CDr, Mini, Ltd) Zucht (CDr, Mini) Zwart (CD, Ltd)
De jeunes gentlemans brillant dans les méandres électroniques aux harmonies pop guitarisées. Milosh et Taub proposent chacun à leur façon une pop électronique, une démarche musicale en crabe entre classicisme et electro. Envolées au piano et mélancolie à fleur de peau, les ambiances allient les emprunts à la pop cérébrale de Spoonfed Hybrid et la poésie atmosphérique de Fingernail. Composée de rythmes finement ficelés et de mystères des brumes matinales. Ambiances feutrées, thématique nocturne, bleep nonchalants et guitares discrètes,on pourrait penser à la rencontre de Tom Yorke et de Funkstörung dans le cas de Milosh. A Vert bavardant avec Davide Balula pour Taub. …
DEBMASTER Marvelous Dump, nouvel album du jeune beatmaker angevin Debmaster pour son fidèle label Hip Notik Records. Bleeps disparates et rythmique breakbeat en ricochet, virus hip-hop et ritournelle electronica, Debmaster s’invente un itinéraire bis entre granulés 8 bit et abondance rytmique. Déterminisme cut/off et loops hip-hop, ambiances Arcade et pièces montées de pixel, il marche sur les traces de dDamage et DEPTH AFFECT et y laisse ses marques. Car Monsieur n’a pas peur des virages périlleux entre abstract beat à gratter et composition solidement dancefloor. Ce qui n'empêche pas au charme d'opérer, même si le tracklisitng est un peu long.. « Marvelous dump » (Hip Notik)
Troisième référence pour l’impeccable série Div/orce, split single en format 45 tours. Après Fourtet et Matmos, voilà donc le tour de Keith Hrvatski, accompagné du groupe free rock noise new-yorkais Sightings. Repéré, il y a quelques années sur Planet Mu, Hrvastki est ici au sommet de son art. « Une drôle de journée » est à lui seul un concentré de toute la diversité de la musique actuelle et des références de son auteur. Breakbeat grésillant, jeu de batterie bancal , petit interlude de noisy electronica et mélodie pop ensoleillée, Hrvastski enjambe les styles et les méthodes avec une facilité déconcertante. Un coup de pied dans la passivité actuelle. Face B, Sightings couine dans des enceintes tachées du sang de gladiateur hardcore. Gaulé comme une reprise de Sonic Youth par Fantômas, « Back to back » éclabousse de sa noirceur jusqu’au frisson qui vous court le long de l’échine.
SIGHTINGS / HRVATSKI « SPLIT DIV /ORCE SERIES » (Ache)
Onze minutes. Il faut onze minutes à Masami Akita (Merzbow) et Zbigniew Karkowski pour en arriver au point de saccage. Saccage du petit confort dominicale, des petites assurances d’une musique électronique à manuel mais sans âme. On débarque en pleine brume épaisse et opaque, un brouillard qui pourrait bien nous foutre la pétoche lorsque l’on connaît les deux protagonistes vivant au Japon. Les essuie-glace fatigués cuinnent comme pour annoncer le déluge. La bourrasque ! Il pleut une pluie sale, lourde et poisseuse, noire de parasites et de sonorités traitées à l’éther. Les murs se fissurent sous la pression des remous asthmatiques, le sol s’envase dans un vrombissement sonore raide comme un I. Puis un espace vierge , où l’on découvre la solitude nocturne, les embruns de la mer du Nord, les démangeaisons rongeant comme autant d’érosions. Derrière l’inexorable écoulement du sable, du temps et des crépitements sonores, c’est l’usure corporelle et morale, les phases euphoriques accompagnées de consternations violentes.. « In real Time » vous malaxe, vous entame, vous purifie. Un décrassage sonore comme une rafale de vent en pleine tempête de sable. La chanson traditionnelle de la dernière minute, vous annonce que vous êtes repartis pour un tour.. Physique !
AGASKODO TELIVEREK - The Gay Hussar (Adaadat) Il est maintenant de notoriété publique que l’écurie Adaadat est « cramée » et indispensable à l’image de ce 45 tours Face A / B Le cross-overs de l’impossible. Dans la ligne de Crack : W.A.R. ;, Agaskodo pratique un electro foutraque où s’entrechoquent des influences radicales allant du Punk-rock au 8bit en passant par les riffs de Yes dans un chaos ludique et explosif de bonne humeur. . Le tout fringué avec la panoplie complète
Morose! La journée finissait comme elle avait commencé. Grisaille au balcon. Pas mieux au boulot. Et voilà que Charlotte Gainsbourg, annoncée au casting du prochain Terminator il y a quelques jours, remballe son costume et se retire du projet. Quelle journée blafarde.. C’était sans compter sur Max, réjouissant ma fille âgée d’un an et demi dansant devant la chaîne avec ses maracas. Véridique ! Max Turner sautille dans ses santiags de Jesus, invente ses slams vocaux pendant ses promenades en combinaison lunaire dans les rues de Barcelone, dessine son univers dans le bus du Puppetmastaz Tour.. Sa musique est riche et curieuse, ludique et inventive, trouvant son sillon entre Black Elvis et reggeaton ésotérique, tempo folklorique local et electro-beats dansée avec ses amis Felix Cubin et Christian Vogel. Une déclinaison à la fois technique et paillarde du hip-hop qu’il propose sous la forme de 3 maxis (le second vient de sortir pour l’été) déclinant ses tracks en version chantée et instrumentale. Un tourbillon mystique et poétique idéal pour une ballade bucolique au son des cheesy flutes et des maracas ..rose !
« Early Reflections EP » & « Reflextions on liquid »( Metabooty / A-musik)
Entre les labels Anticon et Autres Directions in Music, les échanges ont vite été fructueux, hybrides et de bonne augure. A l’image des albums des nantais de Depth Affect. Folk, hip-hop, post-rock ou electronica, la musique décline aucune appartenance à une clan mais s’octroie des paternités multiples. Une ribambelle de parents, frangins, cousins.. Des invités de « marque » (Alias et Cyne, invités de leur premier album "Arche-Lymb" sont ici remplacés par Subtitle et Awol One), des beats cut & dance , des drones rapides et des bleeps ciselant la structure electro hip-hop, l’exercice du copier-coller est maîtrisé à merveille à la fois complexe et efficace, intriguant et bucolique. Une musique cyclique , curieuse, épineuse et buissonnière.;
Du jeune dandy fasciné parSimon & Garfunkelau gentleman David Sylvian brillant dans les méandres de Rain Tree Crow, des bidouilles électroniques aux harmonies pop guitarisées,Jonathan Seilman propose une démarche musicale en crabe entre classicisme et atypisme. Et ce premier album en est sans doute le meilleur exemple. On retrouve au long de ces douzemorceaux tout un universsensible et dépouillé. Envolées au piano et mélancolie à fleur de peau, les ambiances se frottent dans un subtil télescopage entre les arrangements de cordes et l'ambre des cuivres, les emprunts à la pop cérébral de Spoonfed Hybrid (du sous label Guernica de 4AD) et son intérêt pour les atmosphères sombres travaillées par Vincent Gallo. Poésies atmosphériques et rêves éveillés, on dérive vers un monde auditif apaisant où l’on imagine bien le fantôme de Jeff Buckley bavardant avec Davide Balula et Encre, et Philippe Poirier travaillant avec Robert Wyatt sur des reprises de Lisa Germano. Cet album apparaît alors comme la nouvelle bande son de nos jardins secrets ; sa chaleur « classique » , ses arrangements de cordes, et ce chant susurré nous invitant à faire une pause sur les mousses vertes des bords de rivière. Là où les fleurs éclosent à l’ombre…
THIS MELODRAMATIC SAUNA « Et les fleurs éclosent à l’ombre » (Efferverscence)
Duncan ó Ceallaigh s’était fait remarqu »é l’année passée sur le label U-Cover avec « 'distant voices, still lives' . Il revient avec un CD 3 pouces . Face A : Elements d’ambient, microsound, drone de guitare et mélodies simples et impulsions de longueur inégale, la musique s’invite alors comme une compagne fragile, acre et envoûtante, crépitante et fragmentée. Face B : Délicate musique du vent, virevoltant entre emprunts classiques et jeux de matières fuzziènnes, maturités folk-pop et expériences micro-electronique
DUNCAN O CEALLAIGH « Ecclesia semper reformanda » (Parvoart)
Le boss de Tigerbeat6 est tout chien-fou devant Quintron et Miss Pussycat. Avec eux, on ne tente pas un cross-over de l’impossible, on est simplement inventif, déluré, et irrésistiblement dans la veine d’un garage band pur sang. Dans un joyeux bric-à-brac de sueur et de skaï usé, de veste cintrée et de cocktails affreux-disiaques, la fougue freak et le panache rock s’entrechoquent dans les influences radicales punk et l’efficacité scénique. Quintron et la Miss n’inventent pas un nouveau style, ni un adage musicale bancale, mais font tout simplement une musique qui a des couilles et des déhanchés, de l’histoire et de l’énergie à revendre. Derrière son orge customisé en vielle bagnole américaine, accompagné de sa Drum Buddy (boîte à rythme initiée au tcha-tcha-tcha), Quintron joue à merveille son rôle d’organiste félin rodant dans les tanières de John Spencer, des Cramps, de Bowie et de Jimmy Tenor. Le tout entre paroisses de la Nouvelle Orléan et nightclubs. Devant, maracas au poing, Miss Pussycat chante, braille, bastonne avec ses nasty marionnettes. Un garage band foutraque et jouissif idéal contre la sclérose des cerveaux bloqués sur la mode du revival. Un disque qui fera passer toutes les starlettes électro-guitare actuelles pour de vieilles rombières du brushing-culture middle class.
QUINTRON & MISS PUSSYCAT « Swamp Tech » (Rhimestone Records)
Les Black Lips ont mauvaise réputation. Pensez donc, ces jeunes gars d’Atlanta disent transcender les genres tout en s’inspirant de Los Saicos, un groupe punk sixties péruvien, et leur discographie, albums et singles, explosée sur différents labels, Bomp, In The Red ou Vice, est une belle bousculade réunissant ados et bourlingeurs, enfants de mariachis, surfeurs et collectionneurs de 45t garage. Le pompon c’est le disque live enregistré dans un bar à putes à Tijuana, la reprise d’une chanson de Jacques Dutronc ou celle de What to do des Stones pour une série spéciale de 45t chez Norton. Le dernier disque en date, dont le titre Good bad not evil s’inspirerait directement d’une chanson des Shangri Las, s’autodéfinit d’une pirouette, du flower punk qui sent fort le bungalow pas, aéré avec quelques chansons sonnant comme des standards Nuggets, entre 13th Floor Elevator et Link Wray. Lors de la nuit de tempête qui ravagea la Nouvelle Orléans, ils enregistrèrent un O Katrina, un hit fortement typé garage sixties où souffle l’esprit d’un Kim Fowley. Sauvage et intelligent.
BLACK LIPS Good bad not evil (Vice/PIAS) - Patrick Peiffer
La dynamique d’une bande son, une dimension de feuilleton radiophonique et le vertige des samples, d’un plancher qui grince à un bout de film. Quasi une affaire de thérapie pour le lyonnais Docteur Flake, très libre dans les constructions sonores et narratives de son second album, Paradis Dirtyficiels, dont la pochette est illustrée par un autre lyonnais, le dessinateur de BD Yannick Corboz remarqué pour ses nouvelles policières et sa bdciné sur Woody Allen. Comparé le plus souvent au référent Dj Shadow, Docteur Flake nourrit les boucles de son abstrakt trip hop, de voix et de renvois, d’ambiances dark ou progressives, d’échos et de samples et donne du sens à son down tempo. Live devant le Peuple de l’Herbe à Annecy ou de Kid Koala à Montpellier, en dj set lors de la Nuit des Musées à Périgueux ou en première partie à Strasbourg de Dj Krush qui a intégré deux de titres de Docteur Flake dans ses playlists…
DOCTOR FLAKE Paradis Dirtyficiels (New Deal/Differ-ant)
Le label parisien ROLAX opte pour la griffe foutraque d’une jam perpétuelle imaginée dans le but de cette double compilation électronique anti-dépression. Exempt de tout bruit nasillard ! Se nourrissant de la lumière clubbard et des lendemains pop, se défragmentant dans une déclinaison à la fois technique et paillarde, c’est la promotion d’une musique ludique pour freaks et clubbers. Place aux beats bondissant sur les ravages de l’alcool et d’une booty hyper dansante ! Place à la jouissance rapide dans les canapés usés de Rephlex ! Place aux papiers glamours des mini-bombes electro-pop ! Et faite de la place pour leurs incontournables amis du fantastique burlesque from « Miami et d’ailleurs » représentés par Otto Von Schirach, Dino Felipe, OOO, Team Doyobi ou Mochipet. Le touche à tout Komori, avide de manipulations analogiques et de collaboration en tout genre, se fait e compagnie de ces potes de label chef orchestre de ce drôle de bestiaire, sans en oublier les spécialités locales comme Subjex ou Computer Truck remixé par mister Wanker ..
VARIOUS ARTIST « SNAX » (ROLAX)
En écoutant de le dernier album de LLiars.. des échos de Jesus & MC, de Psychedelic Furs, ..
Rien ne manque dans cette nouvelle production du duo californien dont la réputation n’est plus à faire. Rien donc ! Ni les fulgurances libertaires ni les références pop. Encore moins l’humour champêtre et la maturité électronique. Appuyé par le poids d’une rythmique bubble-gum ou laissant libre cours aux expressions débridées d’une musique baroque pour animalerie exotique, le duo batifole dans le pollen spatial, les.synthétiseurs modulaires, les systèmes analogiques et les oscillateurs. Enchaînant les théories dancefloor et les partitions classique dans un vertige d’histoires musicales se jouant des genres, évoquant à la fois les compositions de Mouse on Mars et le « Blade Runner » de Vangelis, les élucubrations de Soft Pink Truth et la space pop de Tangerine Dream, « Supreme Balloon » est à la fois une pluie d’étoiles synthétiques , un disque de démonstration pour showcase 70’ et une tragédie tropicale. Pas de responsabilité conceptuel cette fois ici mais du plaisir. Ce nouveau disque est une perle !
Pour le dernier de la série,…c’est le boss qui s’y colle. Plage ambient aléatoire nourrie des turpitudes d’animations flash programmées par Antoine, ce maxi D.I.Y (tout est fait à la main, à la rage et sous la chaleur des rayons de Barcelone) est une véritable fouille au corps cérébrale, un rouleau de bleeps se déversant inlassablement sur la console comme la mer sur les galets des nouveaux quartiers futuristes de la capitale catalane. Entre électro acoustique, dérapage noize et architecture sonore pour chapelle ardente de pixel, Ant se cache derrière son programme idéal par timidité ou par peur de se révéler. C’est alors, dans l’interaction des logiciels et les mini-bugs system que l’on découvre la sensibilité anesthésiante et les mélodies ébréchées de son auteur ; naviguant entre Merzbow et Reinhart Voigt. (Cofidisc / Mangedisque)
Le trio a l’air surgi d’un conte de Noël, formé il y a un bail dans un village du nord de la Finlande, un village qui sent le renne et le pain d’épices. Les femmes rêvent de compétitions olympiques, les hommes, de guitares électriques. Les frangins Keränen et leur ami batteur sont fans de shoegazing anglais et de pop russe, de blues américain et de krautrock et leur discographie sonne aujourd’hui comme la bande son d’un roadmovie où l’on croise héros de feuilletons télé et personnages de romans noirs, évangélistes, bikers, couples en cavale et autres sosies d’Elvis. (Well you know) stuff is like we yeah, le nouveau disque, est une perle de philosophie et de mélomanie, enchaînant les chansons et les images dans un vertige d’histoires musicales se jouant dans la distortion, évoquant le Boom Boom Band de Willie Alexander, Johnny Thunders et le Velvet, les compos d’Alex Chilton et les live de Yo La Tengo, entre punk rock, folklore, pop psychédélique et une certaine sympathie pour le diable…
(Well you know) stuff is like we yeah (Bone Voyage/Differ-ant) Patrick Peiffer
Grégoire Dalle se définit comme dessinateur plus que comme graphiste même si ses formes d'expressions mêlent inspirations visuelles de tout type (affiches, textures, détails de photos, étiquettes de fruits, bordures d'enveloppes...) avec ses propres formes de dessin. Grégoire mixe illustrations, collages, peintures, photographies et textes sans préférence
Dépassés par le buzz qu’ils avaient eux-mêmes lancé, Justice et leur manager Pedro Winter se retrouvent accusés de cynisme irresponsable voire de fascisme. Raisonleur dernier clip.. Grosse polémique pour faire toujours parler toujours plus.. Justice want your money.. Aphex .. your soul
aphex twin - come to daddy
Justice & Aphex encore
Pour avoir diffusé un clip d'Aphex Twin, Windowlicker (1999), réalisé par Chris Cunningham, le réseau européen de MTV a du verser une amende de 484 500 dollars à Ofcom, l'instance britannique en charge du contrôle des médias. Raison : avoir passé la version longue avant 21h .... “fuck”, “fuck you” “motherfucker” en paguaille
Bâti comme une chambrette au milieu de nulle part, avec de la paille dans les chansons et des paillettes en guise d’étoiles, avec des électrons digitaux fumés au feu de bois et des passages pop crépitant à la lueur du crépuscule, voilà « Memento Rumori », premier mini-album d'Audiopixel. Un disque au charme étrange, sonnant comme une musique "de laptop sans laptop". Regorgeant d'effets numériques, d'interférence, la musique d’Audiopixel joue à l’équilibriste sur le fil d’Ariane, plonge les bruissements de l’électronica de Mego pour s’envoler rapidement vers des mélodies évanescentes d’un apprentissage classique. Jeux de cordes et atmosphères rugueuses, voix féminine entre chant et murmure, un piano, une ou deux guitares, quelques pédales d’effets, « Menmento » s’évapore dans des phrases mélodiques rappelant Fennez, Smog, Codeine et Braille. Une musique simple et authentique dépouillée de ses accessoires de pacotille, pour un disque que l’on sait pour longtemps sur la platine.
AUDIOPIXEL « MEMENTO RUMORI » (Effervescence / La Baleine)
Cindy Crawford, Rick Rubin et Mickey Mouse font partie des célébrités remerciées dans les notes de pochette. Une version de l’imaginaire née des émois et fantasmes des adolescents américains, une version au format et aux couleurs d’un poster pop, une psychotropic beach party qui doit tout autant au psychédélisme mid-60’s qu’aux installations interactives, en cours dans l’art contemporain, mariant la vidéo, la peinture et la gerbe. MGMT (prononcez management) a tourné l’an dernier aux Etats-Unis en première partie de Of Montreal. Ils se définissent avec perversité entre Hall & Oates et Royal Trux. On évoquera plus sûrement les Fiery Furnaces, entre les Klaxons et Arcade Fire, alors qu’aux quatre coins du monde moderne, on loue déjà les effets seconds de leur premier album produit par David Fridmann des Flaming Lips, un disque qui sent l’encens et la térébenthine, un disque où l’on chante dans la vibration du technicolor, entre pop chorale et électro glam, entre paganisme mystique et jeu de rôles néo hippies dans Second Life. Let’s make some music/make some money/Find some models for wives/I’ll move to Paris/Shoot some heroin and fuck with the stars… This is our decision to live fast and die young, chantent-ils dans le clip à lunettes 3D de Time to pretend.
MOCHIPET AND BLOODYSNOWMAN « UNICORN GLOWSTICKS RAVE PARTY » (CREAKED RECORDS)
Mochipet et Shawn Porter rallument la ferveur des excités de la ritournelle 808 à l'aide de lance-flammes expulsant bumpy rhythmes. Face A : ELECTRO 888 Hymne à danser sous les retors d'un hélico aux couleurs d’Altern8. Sirènes d'alertes old massive rave music et vieux breakbeat des années 90, on s'use les oreilles entre crise d'acide et beat blanchis à la chaux. Face B : « Neon Wizard Championsh » cogne direct dans l’estomac fragile d'un traveler en manque de speed-sensations, crache son concentré de beats robotisés . Massive drum kick !
La classification de ce disque sur Warpmart est variée « Electronica Rock / Metal Soul / Funk ». L’auberge ! Leila Arab vient de rejoindre l'écurie Warp après une pause musicale de sept années et propose un 10’’. Poétiques ou métalliques, grinçantes ou sophistiquées, les sources sont ici plurielles. Face A : Atmosphères crépusculaires, riff de guitare imposant, sa musique libère une énergie rock bien éloignée de ses premières productions sur Rephlex. Face B : Nonchalance et conte de fée.. Leila fait le grand écart entre Bjork et Enik (Funkstorung), Archive et Sugar..
BEEHATCH est le projet de Philip Western et Mark Spybey (DVOA, Zoviet F),.. Rencontre à Vancouver, il ya plus de 10 ans. Entre lignes lofi electronica et samples éthnique, vibrato de guitare et ambiances que ne renierait pas Faust ou Zoviet*France, entre notes de piano et scratchs bruitistes, entre samples naturels et mélodies cassées, Beehatch signe un freestyle lunaire où l'on devine les influences de Wire ou Suicide . Métissage de blues futuriste et de tech déstructuré, une ballade dans les étendues sombres d'Asphodel, imaginaire naviguant entre lampadaires des villes et lupiotes de studio d’enregistrement de Spooky. Singulier
CD Lens Records LENS0019 www.lensrecords.com www.myspace.com/beehatched
David Andrew Sitek de TV on the Radio, a rassemblé les hommes dans un studio à la résonance boisée, à Maurice, une petite ville d’à peine un millier d’âmes, à quelques kilomètres de Lafayette, en Lousiane. À Thanksgiving, toute la région s’y déplace pour acheter un Turducken, un tiers canard, un tiers dinde, un tiers poulet, une grosse volaille quasi mythologique qu’on cuisine à la mode cajun. Scarlett Johansson y était attendue comme dans un épisode de Twin Peaks. L’actrice vient y répéter un nouveau rôle, celui d’une chanteuse de la ville, rejetée par la tempête. Une blonde dans l’oeil du cyclone. Un petit chaperon rouge qui a bouffé du loup, à la voix grave et au rouge à lèvres vermillon. Et un conte surgi de la matière instrumentale et d’une collection de reprises de chansons de Tom Waits, mêlées de parfum de terre noire et de courants chauds, de mécaniques de boîtes à musique et de grondements liturgiques. Un scénario né de la distortion, entre folklore, free jazz, pop eighties et noise prog rock, entre la guitare de Nick Zinner des Yeah Yeah Yeahs, l’orgue de Sean Atananaitis et les chœurs de David Bowie. Un projet musical étrange et addictif évoquant 4AD, Lynch et Spector.
SCARLETT JOHANSSON - Anywhere I lay my head (Warner) - Patrcik Peiffer
La jeune femme californienne, fan d’Emily Jane Bronte et de PJ Harvey, dort avec sa guitare et scénarise ses rêves. Quelques-uns l’entendent la première fois sur la BO d’un film présenté à Sundance il y a deux ans, Wild tigers I have known de son amie Cam Archer, photographe auteur de quelques mises en clips pour Six Organ of Admittance, Xiu Xiu ou Zero 7. Wild tigers, la chanson, mélancolique et majestueuse, lui vaut d’être confondue avec Chan Marshall, entretenant avec cette dernière le goût d’une certaine noirceur. Sur l’album d’Emily Jane White, il y a cette chanson sur Bessie Smith, la célèbre chanteuse de blues des années 30 qui a souffert de son identité bisexuelle, indiquant le chemin de mélodies incantatoires, évoquant le trouble de l’identité, le jeu des apparences, le langage du travestissement et le rôle de quelque démon rôdant dans les abîmes du sommeil. L’ensemble du disque fonctionne comme dans une caisse de résonance, un songe de chamber folk où grondent les violoncelles, évoquant tour à tour Shivaree dans un plan Tarantino (Hole in the middle), les Trinity Sessions des Cowboy Junkies (Dagger), Tori Amos (The Demon) ou plus particulièrement Cat Power, dans un entrechat d’arpèges, d’ombres et de lumières. Superbe.
EMILY JANE WHITE - Dark undercoat (Talitres) - Patrick Peiffer